Une autre vie

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Mercredi 20 janvier - Paris 

PDV Rayane:

Il est bientôt 10h et nous sommes encore en train de traîner à l'appart. J'ai pris ma douche pendant que Denitsa dormait encore. Plusieurs fois cette nuit je me suis réveillé pour voir si tout allait bien. Je l'ai à  chaque fois retrouvée dans la même position. Les médicaments pour calmer la douleur ainsi que les émotions fortes de la journée l'avaient littéralement exténué. J'avais envie de la prendre dans mes bras pour l'enlacer mais j'avais terriblement peur de lui faire mal. J'ai sagement gardé mes distances. Ce matin, elle a pu prendre son petit-déjeuner au lit. J'aime bien quand on a le temps de se vautrer tous les deux sur le lit pour grignoter. Ensuite, il a bien fallut passer à autre chose. Denitsa doit se préparer pour sortir:

Moi:L'eau du bain est bien chaude.

Denitsa:Merci tu es un ange.

Elle m'embrasse tout en se tenant à moi pour ne pas perdre l'équilibre. Je dois la lâcher pour qu'elle aille se laver. Je la vois sautiller en direction de la salle de bain:

Moi:Tu veux que je t'aide ou ça va aller?

Denitsa:Je pense que ça ira... je ne ferme pas la porte au cas où...

C'est une manière de me dire que si elle a besoin de moi, je pourrais vite arriver jusqu'à elle. Je ne veux pas la brusquer. Je pense que ne pas danser est déjà une punition lourde, je refuse de lui imposer d'autres obstacles, telle que mon inquiétude.Tant que je pourrais lui venir en aide, je serai là. Dès qu'elle en aura besoin, elle me le fera savoir et j'interviendrai tout de suite.

*SMS deChristian*

Bonjour poto, comment s'est passée la nuit? Deni a le moral?

*SMS à destination de Christian*

Salut frérot, les cachets l'ont assommés, elle a dormi presque 9h. Le moral c'est pas trop ça... on va chercher les béquilles ce matin, je te raconterai...

Je n'ai pas envie qu'ils'imagine déjà que je suis en galère. Oui j'ai peur, oui je ne sais pas trop comment me comporter avec ma fiancée pour ne pas la brusquer mais non, je refuse de demander de l'aide... pour le moment du moins...

* Quelques minutes plus tard *

Le temps passe et je m'inquiète un peu. Je n'entends plus l'eau couler, je n'entends plus de bruit du tout. Petit à petit je fais mine de chercher quelque chose dans le grand placard du couloir, c'est l'endroit le plus proche de la salle de bain. Finalement je l'entends murmurer... je ne comprends pas ce qu'elle dit. Soudain la porte s'ouvre, je m'écarte mine de rien:

Denitsa:Tu avais peur que je me sois noyée?

Me demande-t-elle en souriant, contente de m'avoir surpris en train de l'espionner:

Moi:Ça aurait été dommage. Quoi que tu aurais fait une jolie sirène.

Je l'embrasse en glissant ma main dans ses cheveux. Toujours appuyée uniquement sur son pied droit, elle peine à avancer jusqu'au salon. Une fois dans la pièce principale, elle s'installe sur le canapé puisque j'ai remonté le matelas en haut, ça sera plus simple pour circuler dans l'appart:

Denitsa:Ça t'embête de me remettre les bandages s'il te plaît? Ça me tire trop pour que je le fasse toute seule.

Moi:Bien sûr que non.

Je sors du sac les quelques bandes blanches que nous ont données les infirmières hier.Le pied de Denitsa doit être maintenu dans une position fixe pour éviter de bouger. Son articulation est toute gonflée et sur le côté tout est bleuté. Ma chérie doit souffrir mais elle ne dit rien.Elle ne parle pas, elle me regarde faire. Prudent j'y vais avec douceur:

Moi:Princesse tu sais que tu as de bien plus jolis bracelets à te mettre...

Denitsa:Quoi?

Je lui montre son poignet. Elle a oublié de retirer le bracelet d'identification de l'hôpital, d'ailleurs la secrétaire s'y est pris à plusieurs fois avant d'écrire correctement Ikonomova. Pendant qu'elle est occupée à le retirer, je continue les soins. J'attache sa chevillère. Immédiatement je sens ma chérie se crisper. En relevant la tête, je la vois se mordre la lèvre. Quelle horreur de la voir souffrir autant. Je ne peux rien faire malheureusement.

Moi: Comment tu me trouves dans le rôle de l'infirmier?

Denitsa: Sexy comme jamais.

Je me redresse à fond, fier comme un coq. Deni me touche le bout du nez. Nous dédramatisons ensemble cette situation délicate. Ensemble nous réussirons à faire de cette épreuve une force. 

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Je vais essayer de mettre deux chapitres par semaine 

Bon week-end aux lecteurs qui passent ici :)

Shapoochkaa 

Pas à pas (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant