Passion destructrice

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Dimanche 28 février - Paris 

PDV Denitsa

Soirée en mode célibataire ce soir. Je suis allée du côté du Sacré Cœur pour faire visiter ce petit coin de Paris à un ami de longue date,Matthew. Il n'est pas passage en France que jusqu'à demain après-midi. Ça m'a fait du bien de le revoir On avait vécu ensemble l'aventure "So you think you can" dance il y a quelques années. On était bons copains, notre binôme fonctionnait bien même si son univers contemporain était éloigné de mon univers de danses latines. Nous avons dansé ensemble durant plusieurs semaines. Je me souviens surtout de notre prestation Hip-Hop, l'ambiance presque cauchemardesque créée pour l'occasion était ultra réaliste! A cette époque, Jean-Marc faisait déjà parti de ma vie et il était  déjà le juge le plus fou de la bande.

Après avoir sorti Gims pour son ultime promenade de la journée, j'envoie un petit message à Ray. Mon fiancé est avec Kevin (Keen'v) depuis le début de soirée,ils sont tous les deux chez un pote commun qui a une grande maison en proche banlieue:

SMS à destination de Rayane:

Je viens de rentrer, j'espère que tu t'amuses bien avec ton frérot. Atout à l'heure ♥

Il est déjà tard, je pense qu'il ne devrait pas tarder à rentrer à la maison lui aussi.Je me mets en nuisette, hop un plaid sur les jambes, je me cale dans le recoin du canapé, la télé est allumée sur les clips, qui sait,ça serait drôle d'y voir le clip de Loïc.

* Plusieurs heures plus tard * 

Rayane: Merde.

Un trousseau de clefs tombe au sol et me réveille. J'entends tout de suite le bruit de la porte d'entrée qui se déverrouille. Hum je me suis endormie sur le canapé en l'attendant, je ne pensais pas qu'il reprendrait si tard.Je tourne la tête pour jeter un œil à l'horloge pendue dans la cuisine: 5h20 passées. Ça sent la bonne grosse soirée entre potes.

Rayane: Bien le bonjour ma complice.

A peine s'approche-t-il de moi que je recule car il sent très fort l'alcool:

Moi:J'espère que tu es rentré en taxi et pas en voiture.

Rayane: Il y avait son pote, tu sais le gars qu'on avait vu cet été, j'me souviens plus de son nom à ce mec, il m'a ramené jusqu'ici.

Il rigole tout en retirant ses chaussures, vacillant de droite à gauche dans le couloir. C'est la première fois que je le vois autant sous l'emprise de l'alcool:

Rayane: Tu m'as manqué ce soir.

Ses mains se posent sur mes hanches. Il m'embrasse dans le cou mais ce n'est pas comme d'habitude. Il n'est pas délicat, il n'est pas romantique, il me ferait presque mal:

Rayane: J'ai envie de continuer cette folle nuit avec toi.

Il continue de m'embrasser, ses mains se baladent sur ma peau, je ne suis pas à l'aise, je veux qu'il se stoppe avant d'aller trop loin:

Moi:Calme-toi, j'aime pas quand tu es dans cet état là.

Rayane: J'ai envie de toi là maintenant.

Moi: Pas ce soir s'il te plaît, je te laisse le lit, je vais dormir sur le canapé.

Rayane: Un lit c'est fait pour dormir à deux.

Ses doigts abaissent les bretelles de ma nuisette qui tombent le long de mes bras, je le repousse en posant mes mains sur sa poitrine:

Moi: Arrête ça ne m'amuse pas du tout.

Rayane: Allez juste vite fait, j'ai trop envie.

Lorsque je sens sa main sur ma cuisse, je perds le contrôle, la gifle part toute seule. Mon cœur bat la chamade.Je n'avais jamais levé la main sur lui. Me croyant en danger Gims aboie plusieurs fois sur son maître. La chienne a bien senti que l'atmosphère dans la pièce avait changé.Mon fiancé refroidi par les aboiements de la chienne et par mon geste, semble avoir subitement compris qu'il devait aller dormir avant que la situation dérape:

Moi:On va faire l'inverse comme tu tiens pas vraiment debout, tu vas te mettre sur le canapé et moi je vais dans la mezzanine.

Épuise par sa longue nuit festive, il ne lutte pas, soudainement très docile. Je le laisse s'installer sur le canapé, je lui retire ses chaussures et rapporte une couverture si jamais il en a besoin dans les heures à venir. Il est très tard, ou très tôt c'est selon les points de vue, il est grand temps pour moi de continuer ma nuit.

* Le lendemain matin *

Impossible de me rendormir après son retour fracassant au milieu de la nuit. J'ai pu constater que lui avait réussi à dormir tellement il a ronflé et bougé durant les quelques heures où l'appart était plongé dans le noir complet. Vers 8h je me suis levée, lavée, préparée, j'ai même servi le petit-déj pour nous deux. Je ne l'ai pas attendu, je n'ai pas mangé grand chose, je n'avais pas faim. Puis, j'ai sorti Gims qui ne tenait plus en place. Beaucoup de monde était dehors, on est lundi, les gens vont au travail. Toute cette foule dès le matin ce n'est pas pour moi, on a vite fait demi-tour pour rentrer à l'appartement.

Je détache Gims qui grimpe les marches sans m'attendre, ça va mieux mon pied mais je me tiens toujours à la rambarde par précaution. Nous entrons dans l'appart, la chienne fonce directement dans la cuisine, je la suis.Mon fiancé est assis près du bol, un bras plié sur la table, sa tête est appuyée dessus:

Moi:Tu es levé... c'est bien.

Surpris par mon arrivée dans la pièce, il tourne légèrement la tête comme pour vérifier que c'est bien moi. Je donne des petites friandises à la chienne pour la récompenser d'avoir été sage lors de notre balade:

Rayane: J'ai l'impression d'avoir un marteau-piqueur dans la tête.

Même si je l'ai détesté cette nuit, il reste mon fiancé, celui que j'aime. J'ai de la peine de le voir comme ça ce matin. Les actes de la nuit ne sont pas oubliés mais sont relayés au second plan. Je me lève, je farfouille dans les placards à la recherche d'un remède de grand-mères pour les lendemains de fête:

Moi:Du citron et du bicarbonate, il n'y a pas mieux comme remède.

Rayane: Merci.

Il se sert au ralenti, ce lendemain de soirée est bien plus difficile qu'il n'aurait pu l'imaginer. Je reste un moment debout, dos aux plaques de cuisson...à le regarder:

Rayane: Merci pour le petit-déjeuner.

Il avale le mélange que je lui ai recommandé. J'aimerais discuter avec lui mais je crains qu'il ne soit pas encore en état. Tant pis...

Moi:J'y vais, les copains m'attendent.

Je le frôle mais je ne le touche pas en passant derrière lui. Je file dans la chambre pour récupérer mon sac de sport plein à craquer. Sans plus tarder, je quitte l'appartement sans lui adresser un dernier mot.


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Bonsoir à tous, 

Voilà pour le premier chapitre moins "mimi" que les autres. 

J'ai hâte de lire vos impressions. 

Bonne soirée. 

PS: Je lirai les fictions que je suis habituellement dans la soirée ou demain, promis je ne vous oublierai pas :)

Pas à pas (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant