Je veille sur toi

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* 22h18 à l'appartement *

PDV Denitsa:

Portée par Rayane, nous entrons dans l'appartement. Gims se lève dès qu'on allume la lumière du salon. Elle était dans son panier, probablement en train de dormir. Elle vient toute contente jusqu'à nous. Comme à chaque fois, elle saute sur nos jambes pour nous faire la fête:

Rayane: Gims doucement, oui on est là ma belle, doucement avec ta maîtresse.

Il a surement peur que la chienne, folle de joie de nous voir de retour à la maison, se montre brusque avec moi et touche mon pied. Elle ne sait pas ce qui se passe, elle ne peut pas comprendre. Mon fiancé me pose lentement sur le canapé d'angle. J'ai le dos calé contre l'accoudoir:

Rayane: Regarde on va mettre un coussin en dessous, tu seras bien comme ça.

Il se précipite vers l'autre partie du canapé pour trouver deux coussins. Il les met l'un sur l'autre et me fait signe de monter ma jambe gauche le temps qu'il dépose les coussins en dessous. Mon chéri fait des efforts pour me faciliter la vie c'est très gentil mais pour le moment, je veux juste arrêter de penser à tout ce que je vais rater. Les dates de la tournée, les shows avec mes copains de D'pendanse et tout le reste, j'avais des stages de prévu le mois prochain, tout tombe à l'eau:

Rayane: Je sors Gims, j'en ai pour 10 min grand max, tu ne bouges pas d'ici.

Moi:Je ne peux pas marcher de toutes façons, je ne vais pas m'enfuir.

Une larme coule le long de ma joue:

Rayane: S'il te plaît... ça va aller mon cœur, je te promets que ça va aller.

Il efface ma larme du bout de son doigt. Un bisou sur le nez gomme quelque peu ma triste. Rayane met son collier à Gims puis, ferme doucement la porte derrière lui pour éviter de réveiller les voisins qui se seraient couchés tôt. Voilà... je suis seule à la maison, seule sans pouvoir me lever. Tout va devenir si compliqué. Je ne pourrai pas rester debout longtemps. En tous cas, ce n'est pas envisageable aujourd'hui ni demain matin tant qu'on n'aura pas été acheté des béquilles. Qu'est-ce que je vais devenir si je ne peux pas danser,pas bouger?

* 23h44 *

Rayane et Gims sont rentrés depuis près d'une heure. Rayane a préparé vite fait quelques trucs à manger pour nous trois mais le cœur n'y était pas. Je n'ai mangé que des petits morceaux de fromages pour avaler mes cachets. A l'hôpital il y avait encore quelqu'un pour nous donner les premiers médicaments que je devais prendre impérativement avant demain. Des anti-inflammatoire et même une boîte d'antalgiques si j'ai vraiment très mal. Rayane a fait exprès de les mettre en hauteur pour pas que je me serve toute seule. Je pense qu'il a peur que j'abuse des cachets dans l'espoir de guérir plus vite. Je sais malheureusement que ce n'est pas si simple. Mon pied doit se soigner tout seul avec le temps:

Rayane: Voilà on sera drôlement bien tous les deux ici.

Comme je suis incapable de monter les escaliers du duplex pour accéder à la chambre à coucher, mon fiancé a descendu le matelas. Nous allons donc dormir tous les deux au milieu du salon. Gims aura de la compagnie pour une fois:

Rayane: Ça me rappellera les souvenirs de colo.

Moi: Je n'ai jamais été en colonie de vacances.

Rayane: Tant mieux, tu vas découvrir cette vie simple avec moi ce soir.

Il est tout content de me faire encore découvrir des choses qui m'étaient jusque là inconnues:

Rayane:Deni, il faut te coucher, il est très tard.

Il ne me laisse pas le choix, un bras sous mes jambes, un autre dans mon dos, il me tient dans ses bras et m'installe sur le matelas. Je me glisse sous l'épaisse couverture sans bouger mon pied gauche. Je m'allonge à droite de mon amoureux qui prend sa place habituelle à ma gauche:

Rayane: Bonne nuit les filles, faites de beaux rêves. 

Il éteint la lumière. Tout l'appartement est plongé dans le noir. Je n'ai pas eu le courage d'enfiler mon pyjama, j'ai toujours ma tenue d'entraînement...un débardeur et un jogging... tant pis... demain sera un autre jour, ça ira mieux... peut-être... je l'espère. Prise de remords, je tourne la tête sur le côté, je distingue vaguement les traits du visage de mon fiancé, il n'a pas pu s'endormir aussi vite:

Moi:Je suis désolée de t'imposer ça...

Rayane: Tu as raison c'est insoutenable. Que c'est dur pour moi de faire du camping au milieu du salon, de dormir avec celle que j'aime et de profiter des ronflements de Gims pour m'endormir.

Il dit tout ça en riant.Il se rapproche de moi jusqu'à ce qu'on se retrouve nez à nez:

Rayane: Merci de faire de chaque jour, un jour unique. Merci ma puce.

Il se rapproche encore un peu pour m'embrasser passionnément. Puis, nous retrouvons une distance raisonnable pour passer la nuit. Épuisé par sa longue journée mon fiancé s'endort rapidement. Moi, c'est au bout de quelques minutes de silence que les effets secondaires des anti-douleurs finissent par me plonger dans le sommeil.

Pas à pas (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant