Pas à pas (Tome 1)

Échappatoire romantique

Samedi 23 janvier - Paris 

PDV Rayane: 

Gros coup de barre pour Denitsa ce soir. On est le 23 janvier et normalement ce soir on devrait être tous les deux à Rouen avec le reste de la troupe DALS pour le show. On loupe tous les deux ça à cause de sa blessure. J'aurais pu y aller bien entendu. J'aurais dû y aller selon mon agent mais impossible de laisser ma chérie seule à la maison avec ses béquilles qu'elle maudit un peu plus chaque jour pour aller faire le fou sur scène. Pour lui changer des idées. J'ai prévu un petit programme sympa. J'ai dans l'idée de l'emmener au parc et d'aller ensuite au resto. Nous sommes dans la voiture, ma fiancée ne sait pas où l'on va, elle ne s'en inquiète pas plus que ça puisqu'elle me fait confiance:

Moi: Ca me fait toujours bizarre de te voir installer à l'arrière.

Denitsa: Avoue que c'est surtout Gims à côté de toi qui te manque.

Moi:Mince je suis démasqué.

Souvent la chienne est dans les bras du non conducteur à la place passager. Gims vient avec nous bien sûr, cette chienne nous suit partout. Elle fait plus de voyages que la plupart des personnes de notre entourage. En quelques mois passés avec nous, Gims a été partout, à la mer, à la montagne, à la campagne, à Paris, à Lyon, elle a pris l'hélico avec Kevin et moi, elle a fait des centaines de kilomètres de voiture avec Deni, bref, elle profite de la vie autant que nous, ses maîtres:

Moi:Bon je me gare près de l'entrée, tant pis si on se prend un amende.

Denitsa: On? C'est toi le conducteur, c'est toi qui donneras tes sous.

Moi:Quelle passagère ingrate tu es, j'en reviens pas.

Je fais semblant de partir sans elle mais bien sûr, je fais vite demi-tour pour lui ouvrir la portière. Deni commence à mieux se débrouiller pour bouger toute seule. Je tiens la laisse de Gims tandis que ma fiancée nous rejoint sur le trottoir. On a pris l'habitude d'aller se poser au Parc Monceau, c'est un parc où il n'y a pas grand monde les heures creuses de la journée. Les ponts, les petits lacs, les longues allées, j'aime cette ambiance de campagne en plein centre de Paris.On s'installe sur un banc dans une allée tranquille, rarement fréquentée:

Denitsa: Où est-ce qu'on ira cet été?

Moi:J'en sais rien... on sera tout le mois de mars en Inde, après tu repars au Canada en septembre donc il faut qu'on s'offre des vacances en amoureux entre les dates de DALS la tournée.

Comme l'an dernier j'espère bien parcourir le Sud de la France pour danser avec tous les copains de la troupe. Mes pensées sont troublées par le bruit:

Denitsa: Tu vas envie de faire de la balançoire toi aussi?

Moi:Le petit avec le bonnet bleu clair me ressemble, un vrai cascadeur en devenir.

Au loin des enfants crient autour de l'aire de jeux. Ils sont trop petits pour être scolarisés. J'aime bien les gosses même si je ne suis pas toujours à l'aise avec eux. Plusieurs fois l'an dernier pendant la tournée Fauve allait interroger des enfants et les ramenait sur scène, je croisais toujours les doigts pour que l'enfant soit calme:

Moi: J'étais une pile électrique, mon père était désespéré.

Denitsa: Tu n'as pas changé, tu es toujours une pile électrique.

Moi:Quoi? Moi une pile électrique? Jamais.

Je me lève d'un bon pour faire l'idiot. Je me mets à fredonner "Ton meilleur ami" du dessin animé Aladdin, chanson sur laquelle on avait dansé tous les deux.Voilà, je suis en train de danser les quelques pas du quickstep qui me restent en tête:

Denitsa: Bravo, bravo je te donne un 10 pour l'artistique et un bon 9 en technique parce qu'en basket sur l'herbe et un an après, c'est très bien.

Je la salue comme si j'étais devant une foule de spectateurs.

* Une heure plus tard*

Denitsa a fini par écouter les conseils de Fauve qui lui a dit à plusieurs reprises de mettre des bandanas sur les poignées des béquilles pour qu'elle ait moins mal aux mains au moment de les serrer. Ça apporte une sorte de gaieté à ces objets lugubres. On a laissé la voiture devant le parc pour marcher un peu en profitant du beau soleil. Depuis quelques minutes mon ventre gargouille, Deni et moi, on s'arrête au premier fast-food qu'on aperçoit. On rentre, il n'y pas énormément de clients. On se dirige vers les bornes pour nous laisser le temps de réfléchir sur notre choix:

Moi:Un muffin, un donut's ou bien regarde, une bonne glace.

Denitsa: Non merci pas de glace, déjà que je danse plus, j'ai pas envie de devenir énorme.

Moi: Arrête de dire des bêtises, tu ne vas pas grossir en mangeant une glace.

Elle hausse les épaules et part s'installer à une table. Gims tire sur sa laisse pour suivre sa maîtresse mais c'est avec moi qu'elle reste, sans doute parce qu'elle a compris à l'odeur que j'allais apporter de la bouffe. Je finis de passer la commande à la borne et pars chercher la glace à la fraise et le muffin au chocolat. Je m'installe en face de ma fiancée qui ne bouge pas, elle fait comme si elle n'avait pas envie de cette délicieuse douceur sucrée:

Moi:Ne m'oblige pas à te donner la béquée.

Denitsa: Tu n'en serais pas capable.

Moi:A oui? Tu sais que je relève tous les défis.

Je pioche dans la glace à l'aide de la cuillère, je l'approche de ses lèvres:

Denitsa: Tu connais le mot magique?

Elle s'est prise au jeu elle aussi. Nous voilà tous les deux en train de délirer avec une minuscule glace à la fraise en guise de trophée:

Fan1: Oh regardez il y a Rayane de Pep's!

Je regarde sur ma gauche,un groupe de jeunes filles me regardent...nous regardent, je lâche aussitôt la cuillère qui tâche le plateau:

Moi:Ne t'en fais pas, ça ne va pas durer longtemps.

Ma chérie a parfois du mal à accepter le fait que des inconnus viennent nous déranger lorsqu'on est tranquillement tous les deux. Je le reconnais,moi aussi quand je suis au ciné, j'aime moyennement que des inconnus viennent se placer dans la rangée devant moi dans l'unique but de me prendre en photo. La notoriété c'est parfois difficile à gérer :

Fan2: Je peux faire une photo avec toi s'il te plaît?

Fan3: Hé moi aussi, c'est grâce à moi qu'on les a repéré!

Je me prête au jeu des photos en me levant pour poser avec les adolescentes. Deni reste assise, elle finit par manger ce qu'on avait acheté. Une dizaine de minutes plus tard, les jeunes fans ne sont plus dans notre champ de vision, attention ça ne veut pas dire qu'elles ne nous voient plus, qu'elles ne nous espionnent plus.Comme notre véritable relation est encore floue dans l'esprit de certaines personnes, je fais attention à ne pas embrasser Deni, on ne sait jamais, par réflexe, je pourrais la smacker. Trop de monde est autour de nous, il y a des appareils photo, des tas de gens qui nous parlent, nous regardent, on ne peut pas se montrer 100%démonstratifs sans risquer de révéler aux derniers incrédules notre relation amoureuse.... un jour on officialisera... un jour...

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Un chapitre plus long que tous les autres, j'espère qu'il vous plaira.

Bon week-end.

Shapoochkaa