Orgasmes.

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Neva.

La journée avait bien commencée. Raka, Tamali et moi, nous étions allés cueillir quelques fruits, dans les arbres qui bordaient les champs. Je tenais le grand panier de paille et elle m'apportait les fruits. Assise sur l'herbe, j'en profitai pour regarder les montagnes et la cime du pays.

Il était encore tôt. Le ciel avait une petite teinte rosée, mais les deux soeurs ne voulait pas dormir plus longtemps.

Et une chance qu'elles m'avaient réveillée, parce que j'aurais manqué un joli ciel, la fraîcheur matinale et le soleil doux.

En revenant à la petite maison, je souris à Sujan, qui était en train de sortir de la maison, habillé d'une chemise bleue et d'un short noir: l'uniforme scolaire traditionnel.

Les deux petites ne semblaient pas y aller, à l'école. C'était normal pour Raka, elle n'avait que trois ans, mais Tamali avait sept ans. Ce devait être une décision familiale.

Le père, Salim, lisait le journal, un thé à la main. Il sourit aux petites, avant de leur donner du pain et une tasse de thé. Lorsqu'il m'en offrit une, je refusai poliment, pointant la chambre.

En y entrant, je me penchai vers Harry. Il était réveillé et regardait le bout de tissu, accroché sur la fenêtre.

-Alors, on fait la grasse matinée? demandais-je en souriant, m'assoyant contre ses cuisses.

Il rigola, avant de poser ses mains contre mes hanches, ses pouces descendant légèrement sous la bordure de mon sarouel noir.

-Tu étais où? demanda-t'il en s'éclaircissant la gorge.

-J'étais avec les filles, on est allées dans le champ, derrière. Elles ont cueillis des fruits. Le paysage était juste... superbe. J'aurais aimé que tu sois là.

Je lui fis un petit sourire en coin, avant de poser ma main contre le sol, voyant qu'il s'assoyait et qu'il me faisait tomber, par le fait même.

Il sourit et je me replaçai sur lui, posant mes deux mains contre ses épaules.

-J'ai envie de toi, chuchota Harry dans mon oreille, ses mains glissant érotiquement contre mes cuisses.

-Moi aussi, lui assurais-je en le regardant dans les yeux.

On ne pouvait rien faire ici. Premièrement parce que nous n'étions pas chez nous, mais chez des gens qui nous donnaient un endroit à coucher gratuitement, mais aussi parce qu'il n'y avait qu'un mince rideau en guise de porte.

Et même si nous savions être discret, ça n'allait pas le faire.

Il pinça les lèvres en soupirant, avant de m'embrasser subtilement sur la mâchoire et de se lever du sol.

-Neva! entendis-je en sortant de la petite chambre, accompagnée d'Harry.

Vina me souriait en me tendant la main. Je saluai Harry, avant de suivre Vina et sa mère. Nous sortîmes de la maison, avec des petits sacs de lins.

Devant l'entrée, les deux femmes s'assied. Vina déposa les sacs blancs sur le sol, entre nous, avant de les ouvrir. Chacun contenait une poudre colorée. Il y en avait une rose, une rouge, une bleu, une orangée. Tout ça, c'était joyeux.

J'observai, en souriant, les techniques que me montrait Vina. Ce qu'elle faisait, c'était un rangoli. Un genre de mandala de poudre, sur le sol. Il protégeait la famille, selon les croyances.

Toute la matinée, nous déposâmes la poudre sur le sol terreux. C'était un travail extrêmement minutieux, mais très relaxant.

En créant des formes avec les poudres colorées, je me mis à penser. À Harry, à Caleb, à Phoenix, à Toby, à ma chaise verte en métal.

Vagabonder.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant