Confessions 2.

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-Emma !

La jeune fille se retourna, Marc courait vers elle, son sac se balançant sur ses épaules, un sourire aux lèvres. Sa beauté la frappa comme toujours. Arrivé à son niveau, elle vit un air inquiet sur son visage.

-Emma... Tu fais quoi après les cours ? lui demanda-t-il timidement.

-Je, heu, je rentre chez moi.

-Je peux t'accompagner ?

-Bien sûr ! dit-elle, surprise par sa proposition. On prend le bus, tu me suis ?

Marc vint marcher à côté d'elle, il n'était plus comme tout à l'heure, son assurance s'était envolée, laissant un jeune homme timide. Il ouvrit finalement la bouche :

-Je ne voulais pas t'ignorer tu sais, en histoire...

-Je sais, tu as fait exactement ce qu'on avait dit, tu as réagis comme tu devais le faire pour que personne ne se doute de quelque chose, le rassurât-elle.

-Non, non, non, tu ne comprends pas. Je... quand tu as pensé que je n'en avais rien à faire de toi, mon cœur s'est brisé, que ce soit dans la forêt ou devant la salle... Je ne veux pas que tu penses ça, jamais ! Promets-le moi, s'il te plaît...

-Je...

-Promets-moi de ne jamais douter de moi.

Emma observa son visage : ses yeux verts remplis de larmes brillaient de désespoir. Son cœur se serra. En le voyant aussi vulnérable, elle comprit qu'elle pourrait faire n'importe quoi pour ne plus le voir comme ça.

-Je te le promets, lui dit-elle en prenant sa main, et à peine  avait-elle prononcé ces mots que Marc se remit à sourire.

-Merci ! Maintenant à moi de te promettre quelque chose... Je te promets de ne jamais m'arrêter de t'aimer.

Le cœur d'Emma fit un bond dans sa poitrine, elle lâcha sa main et s'arrêta de marcher, lorsqu'elle tourna sa tête vers lui, elle vit qu'il avait un petit sourire satisfait sur la bouche.

-Pourquoi tu me regardes comme ça ? Je suis sérieux, dit-il en reprenant sa main. Bon  changeons de sujet, il y a un truc que je trouve bizarre... Tout à l'heure, quand  je t'ai annoncé que j'étais un Unlover, tu m'as tout de suite crue, sans poser de questions. Tu n'as pas douté de moi, ni sur le fait que cela pouvait être faux ? Ou alors c'est que tu es tout simplement hyper naïve, dit-il toujours avec son sourire en coin.

-Je ne suis pas naïve ! Je savais que ce que tu me racontais était vrai parce que même si je n'arrive pas lire dans les pensées des gens, j'arrive quand même à déchiffrer leur visages et deviner les émotions qui les habitent. Et les tiens reflétaient une telle sincérité que je ne pouvais douter de la véracité de tes paroles.

-Hum, je vois... Et  après, qu'est-ce que tu as ressenti ?

-J'ai un peu paniqué. Mon cerveau a commencé à échafauder pleins de scénarios, il a finalement choisi de garder celui où tu avais utilisé mes sentiments pour toi pour me faire du mal et t'amuser un peu... Je crois que c'est cela qui m'a fait le plus mal d'ailleurs, savoir que tu ne ressentais rien pour moi, c'était pas grave, je le savais et ça ne m'étonnait pas, mais par contre, se rendre compte, l'espace d'un instant, qu'on avait pris ce que je ressentais pour un jouet, ça c'était horrible. J'ai eu l'impression de n'avoir été qu'une marionnette bercée par l'illusion du garçon parfait, gentil, et qui se rend compte qu'en fait il est un manipulateur, et là, toutes les années passées avec lui tombent en poussière, comme la chute d'un décor sur une scène. J'ai cru que le Marc que j'avais toujours aimé était en réalité un leurre, que toutes les qualités que je lui avais trouvées n'étaient que mascarade. Que j'avais vécu pendant quatre ans dans le mensonge et l'hypocrisie.

Quand elle eut terminé sa tirade, Emma leva les yeux vers Marc. Elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle les avait baissés et elle sentit le rouge lui monter aux joues en attendant de voir la réaction du jeune homme. Quand ses yeux se fixèrent enfin sur son beau visage, Emma vit qu'il était estomaqué, le souffle coupé, avec un soupçon de douleur dans les yeux.

-Je... je ne pensais pas que tu aurais cette réaction, je pensais plutôt que tu penserais d'abord à une blague, et quand j'ai vu que tu m'avais crue j'ai été soulagé, jusqu'à ce que je voie tes larmes. Et comme un imbécile, je les ai pris pour le dégout, jamais je n'aurais cru que tu m'en voulais de t'avoir menti. Mais quel con putain ! Emma, je te jure que ce n'est pas ça ! Si j'avais su, je t'aurais enlevé ces idées de la tête, non mais quel con ! Je n'ai même pas pensé à regarder tes pensées, j'étais tellement angoissé à cause la réaction que tu aurais... Je suis désolée Emma, jamais je ne jouerais avec tes sentiments, c'est quelque chose de tellement précieux. Alors c'est vrai que j'ai dû te mentir, mais j'ai dû le faire avec tout le monde et maintenant tu es la seule à le savoir, mais je n'ai jamais changé mon comportement avec toi, j'ai toujours été sincère dans mes paroles, mes actes, tout !

-Je sais Marc, je sais. J'ai été bête de me laisser emporter par les émotions, mais tu ne peux pas m'en vouloir. Tout le monde aurait réagit comme moi en apprenant un truc pareil !

-Non, pas tout le monde, dit-il en reprenant un ton plus calme, toi tu as carrément mis de côté le fait que j'étais différent, alors que d'autres seraient restés fixés sur cette information et m'en auraient voulu pour cette raison : avoir un truc que eux n'ont pas. Même si je reste persuadé que la plupart ne m'aurait pas cru et serait partie en se disant que j'étais complètement maboul.

-Tu n'es pas maboul, dit-elle.

-Qu'est-ce que tu en sais, ça se trouve je suis fou à lier : je m'invente une vie et je me convainc de pouvoir lire dans les pensées des gens alors que c'est faux.

-Dis-moi à quoi je pense alors.

Emma se posta en face de Marc, les mains sur les hanches et le regarda droit dans les yeux. Son regard finit par dévier vers sa bouche et des souvenirs de l'après-midi lui revinrent. Elle revit les mains du jeune-homme se balader sur elle, ses lèvres s'entrouvrir au contact de sa langue intrusive, son souffle s'accélérer... Soudain, ces images se transformèrent en réalité lorsque Marc se pencha sur elle et l'enlaça de ses longs bras. Elle crut que ce baiser ressemblerait au tout premier mais non, celui-là était beaucoup plus doux, moins charnel, mais tout aussi passionnel.

-Je ne savais pas que notre premier baiser t'avait autant bouleversée... se moqua-t-il.

-Bien sûr que si ! Et je suis même sûre que tu l'as été tout autant que moi.

A ces mots Marc rougit et sa gêne la fit rire. Elle se repencha vers lui et lui arracha un autre baiser. Après quelques secondes, le garçon dût se détacher de l'étreinte de la jeune fille.

-C'est à contrecœur que je le fais... Mais je pense que si on ne se dépêche pas, nous allons louper notre bus !

-Oui tu as raison.  Allons-y. 

Emma commença à marcher en direction de l'arrêt, suivie par Marc et ce dernier s'empressa d'attraper la main de la jeune fille.

-Je ne supporte vraiment pas de ne pas pouvoir te toucher, lui murmura-t-il à l'oreille.

Emma se dit que c'était pareil pour elle, et au sourire fier de Marc, elle sut qu'il le savait.


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