Chapitre 28

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Jake était venu me chercher après les cours et il m'avait montré des endroits aussi parfaits les uns autant que les autres. Chaque lieu avait une histoire qu'il s'empressait de me raconter dans les plus vifs détails. Je lui étais très reconnaissante de prendre de son temps pour me montrer des bouts de mon passé.

J'appris donc que nous allions souvent au « Chic Coffee » et que c'était d'ailleurs moi qui l'avais habitué à y aller car je ne pouvais pas m'en passer. Le café était très accueillant et assez petit. Il était dans les tons bruns et les tables étaient toutes collées aux vitres ce qui nous donné une vue sur la terrasse du café qui était à côté d'une petite fontaine. L'endroit était très beau.

Après que je me sois pris un capuccino, nous sommes allés sur une colline. Elle nous donnait une vue incroyable sur la ville mais je n'étais pas à l'aise, je n'aimais pas être en hauteur. Je ne m'approchais donc pas énormément du bord. Je m'assis sur une table qui se trouvait non loin de la bordure. Je repliai mes jambes sur moi-même.

J'observais quelques temps Jake qui lui n'hésitait pas à s'approcher. Il inspira profondément comme si le fait d'être en hauteur le rendait vivant, libre. Moi c'était plutôt l'inverse, elle me donnait envie de me cacher. Je me surpris à le détailler, il était beau ce n'était pas un secret mais la beauté ne fait pas tout. Je ne connaissais pas assez Jake en profondeur pour trouver une quelconque beauté qui le rendrait fascinant, il manquait quelque chose qui le rendrait magnifique.

Il se retourna vers moi et s'approcha jusqu'à s'assoir à mes côtés.

- Tu n'aimais pas vraiment cet endroit mais tu venais ici avec moi car je l'adorais. Tu t'asseyais comme tu viens de le faire en ramenant tes jambes vers toi pour te protéger, me raconta-t-il en souriant. Je te disais souvent qu'il ne pouvait rien t'arrivais puisque tu étais avec moi et que je te protégerai même après la mort.

Je souriais malgré moi. Sa dernière phrase avait l'air si réel, il me l'avait dit comme si il en avait le cœur sûr. Il l'avait dit d'une manière si profonde que malgré moi ça fit baisser quelques barrières que j'avais établis dans ma tête afin de me protéger s'il n'était pas sérieux avec moi.

Je ne répondis pas, trop perturbé pas ses paroles.

Il m'avait finalement emmené à notre parc près du lac. Nous y avons fais le tour puis nous nous sommes assis sur le banc où nous nous étions rejoints quelques mois plus tôt.

- Cet endroit par contre était ton préféré, me dit-il. Nous y allons presque tous les jours. Ca te permettait de penser à autre que tes problèmes, continua-t-il en grimaçant.

- Quel problème ? lui demandais-je.

- Je pense pas que ce soit le moment idéal pour t'en parler, je n'ai pas envie de gâcher cette journée.

- Mais je veux en apprendre plus sur ces problèmes, objectai-je.

- Je pense que le mieux ce serait que tu t'en souviennes toi-même. Ce serait trop compliqué pour moi de tout t'expliquer. De plus, je ne connais pas toute l'histoire tu n'avais pas tout voulu me raconter, ajouta-t-il en voyant que j'allais m'opposer. Tu étais quelqu'un d'assez discrète.

- Ce n'est plus le cas ?

- Plus de la même manière. Je trouve que tu es plus ouverte aujourd'hui, tu fais plus confiance au personne que tu aimes. Avant tu étais réservée et tu ne voulais impliquée personne dans tes problèmes. Tu ne voulais que personne souffre et tu encaissais tout toi-même, ce qui a d'ailleurs entrainé la perte de ta mémoire.

- Tu en souffres ? demandai-je alors.

Il fronça les sourcils et je décidai d'être plus précise.

- Souffres-tu de ma perte de mémoire ? J'étais très poche de toi d'après ce que tu me racontes, ce que je lis dans mes journaux et même ce que tes amis me disent. Ma perte de mémoire a-t-elle était le fin de notre relation ?

Ses muscles se crispèrent et je voyais que j'avais abordé un point sensible.

- Nous nous sommes rencontrés à l'école, je pense que ça tu le sais déjà. Je t'avais déjà entendu jouer du violon alors que je me promenais dans les couloirs. J'avais pris cette habitude de venir chaque jour t'écouter. Sans savoir qui tu étais, j'écoutais seulement derrière la porte et je partais précipitamment dès que tu finissais. Un jour, je..., il s'arrêta soudainement comme si ce souvenir était douloureux. Enfin bref, un jour je t'ai vue et j'ai directement voulue te parler, apprendre à te connaître, savoir tout de toi.

Il souffla les yeux dans le vide.

- Nous nous sommes rapidement rapprochés, nous étions inséparables. On s'aimait d'un amour tellement fort malgré notre jeune âge, personne n'aurait pu l'égaler. Nous étions heureux ou du moins nous nous rendions heureux. Puis des choses étranges se sont passées, tu refusais de m'en parler. Ça a était le sujet d'un bon nombre de nos disputes. Puis un drame c'est passé, je suis arrivais trop tard pour te sauver. Quand je suis arrivais, tu étais presque inconsciente, tu m'as dit une phrase puis tu as fermé les yeux.

Je fixais d'ailleurs ses yeux à lui. Il avait les larmes aux yeux. Il se tourna vers moi et me pris les mains dans les siennes.

- Tes parents m'en ont voulu car pour eux, tes problèmes ont commencé quand tu t'es approché de moi, ce qui n'est pas totalement faux. Tu as était inconsciente pendant quelques jours puis finalement tu t'es réveillée. Tes parents ont été les premiers à pouvoir te voir et quand ils sont sortis, ils étaient dévastés. Ils m'ont vu et m'ont crié que tout ça était de ma faute, qu'à cause de moi tu avais tout perdu et qu'ils allaient t'emmener loin de moi...

Je serrais ses mains pour le pousser à continuer.

- Je ne comprenais pas ce qu'ils me racontaient et j'ai commencé à paniquer. Tes parents avaient interdit aux médecins de faire rentrer quiconque qui n'était pas de la famille. J'ai attendu la nuit pour venir te voir. Quand je suis entré tu dormais et sans le vouloir je t'ai réveillé. J'étais en train de préparer ton sac avec les habits et les affaires que je trouvais dans la chambre et la salle de bain. J'ai commencé à t'expliquer qu'il fallait qu'on parte ensemble, sinon nous ne pourrions plus nous voir. Tu ne bougeais pas et me regardais comme si j'étais fou. Je t'ai crié sous le coup du stress pour que tu te dépêches. Tu m'as ensuite demandé qui j'étais. À moi, la personne qui tenait le plus à toi, qui t'aimait, cria-t-il.

Il se leva du banc alors que je le regardais. J'essayais de retenir le plus d'informations possibles. Pourquoi m'avait-on caché ça ?

- J'étais anéantis, il n'y a pas de mots pour te décrire ce que j'ai ressentis après t'avoir entendu prononcer cette phrase. Des infirmiers sont venus alertés par le bruit et ils m'ont amené loin de toi. Je n'ai rien fait pour me dégager, j'étais choqué. C'est seulement quand je suis sortie de l'hôpital que j'ai compris ce que ta phrase impliquait. Plus d'amour entre nous, plus rien. Tes parents t'ont emmenés à ta sortie de l'hôpital dans une autre ville, je n'ai jamais su où. À partir de ce moment, j'ai commencé à aimer pour deux.

Le silence se fit. Le bruit du vent et des oiseaux étaient présent mais au lieu de m'apaiser cela fit naître du désespoir en moi. Je connaissais maintenant une partie de mon histoire. Une partie de ma vie à laquelle me rattacher et je n'allais pas la laisser filer.

Je m'approchais de Jake qui se tourna en entendant mes pas et je le regardai dans les yeux.

- Faisons alors en sorte que tu n'ais pas aimé pour rien, lui dis-je


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Je suis vraiment désolé du retard. Je le dis à chaque fois mais le lycée me prend énormément de temps. Je n'ai plus le temps pour rien. Je vais quand même essayer d'écrire un peu tous les jours pour vous poster au moins deux chapitres par mois.

Je ne le répéterai jamais assez, merci pour le nombre de vues, de notes, de commentaires. Je suis contente que mon histoire plaise à certains.

Lost and insecureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant