You were born to be real not to be perfect.

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Dans la vie il faut faire des choix, et parfois ce sont les choix qui te font.

Je souriais bêtement dans mon lit. Je repensais à tout. Je sentais encore son parfum sur ma peau, dans mes cheveux. J'avais le goût de ses baisers sur mes lèvres... Ses gestes... J'étais dans une bulle de bonheur.

Qui fit peu à peu place à l'angoisse. Qu'avais-je fait ? Etais-je folle ? Je venais de faire l'amour avec un mineur bon sang ! Des gens allaient en prison pour ça. Si Judith et Laurent l'apprenaient, ils m'en voudraient d'avoir trahi leur confiance. J'étais maintenant affolée.

Il fallait que prenne mon courage à deux mains, et que je trouve une solution. Que je discute avec Nathorod en lui disant que ce qui s'était passé était merveilleux, et que mes sentiments étaient sincères, mais que tout ceci était illégal et que je risquais gros.
Encore une fois, je ne dormis pas cette nuit là. Je réfléchissais à la façon dont j'allais aborder le sujet. J'étais très malheureuse de cette situation, car pour la première fois depuis longtemps j'étais amoureuse. Amoureuse à en crever...

Je crois que lorsqu'on vit une histoire d'amour interdite, ou hors-norme, les sentiments sont bien plus forts et intenses. Tout se passe plus vite qu'à l'accoutumée.

Je n'assumais pas ce qui se passait, mes sentiments...Le lendemain matin, mon seul courage fut de fuir. Fuir en ne disant au revoir qu'à Léonie. Elle fut très étonnée forcément, mais en même temps elle avait bien vu que les derniers temps je n'étais plus moi même. Alors elle ne me posa pas trop de questions. Je prétextais que ma famille me manquait trop, et que je reviendrai sûrement à Val-en-Père dans les semaines qui suivaient. Bien sûr je savais que je n'en ferai rien. Il était hors de question que je revienne à présent. J'avais trop honte.

J'avais empaqueté mes affaires, et rangé ma chambre. J'écrivis un lâche "désolée" sur un bout de papier à l'intention de Nathorod. J'embrassais le mot et allais le déposer sur la croix, là où nous passions la plupart de nos moments lui et moi. Quelle lâche j'étais...

Durant tout le chemin qui me ramenait chez moi, je pleurais. A chaudes larmes. J'avais même dû m'arrêter plusieurs fois sur le bas-côté de la route. En arrivant chez moi, j'avais attendu dans la voiture quelques instants, histoire de calmer mes sanglots, puis je m'étais remaquillée pour ne pas affoler mes parents. Trois heures de pleurs non stop, ça marque un visage. Malgré ma joie feinte de les retrouver, ils avaient vu que quelque chose clochait. Le sixieme sens des parents sûrement. J'avais mis ça sur le compte de la fatigue, et était partie me coucher. Bien sur je n'arrivais pas à dormir, et ne faisait que pleurer. Je ne me reconnaissais pas, moi qui ne pleurais jamais.
Les jours qui suivirent, ça n'allait pas mieux. J'avais perdu l'appétit et ma joie de vivre. Cette histoire m'avait rendue malade, littéralement.
Mes parents ne me posèrent pas plus de questions, et de toute façon je n'avais rien à leur répondre, ceci ne les regardait pas. Décidément, en y réfléchissant, c'était la deuxième fois que je revenais de Val-en-père dans cet état.

Les mois passèrent, puis je commençais à aller mieux. J'avais commencé à rationnaliser, à me dire que tout le monde faisait des erreurs, et que la mienne n'était pas pire que celle des autres. Certes il n'y avait pas que la notion d'erreur qui me tourmentait, j'étais amoureuse et je souffrais terriblement. J'avais aussi sûrement brisé le cœur d'un garçon, d'un bien jeune garçon. Mais au fil du temps, je me disais que sa jeunesse était peut être un cadeau pour lui car il oublierait tout ceci bien vite. Bien plus vite que moi c'est certain. Puis pour me conforter dans mon idée, je n'avais eu aucune nouvelle de sa part. Quand Léonie me téléphonait, j'avais toujours le bonjour de Judith, Laurent et de Winona, qui m'avait même parlé une fois car elle était chez ma tante au moment où j'avais appelé. De Nathorod je ne savais plus rien. Même Winona, pourtant si bavarde, ne m'en avait pas touché un mot. Au fond qu'espérais-je ? C'était moi qui était partie sans rien dire,il n'allait tout de même pas m'appeler et faire comme si rien ne s'était passé.
De mon côté, j'avais trouvé un autre boulot en tant qu'hôtesse d'accueil dans un hôtel. Mon contrat devait se terminer fin juillet. J'étais contente car ce job me faisait voir du monde et me faisait penser à autre chose. En dehors de ça, je sortais très peu. Je n'en avais plus envie. Une de mes amies, avait tenu à me présenter un copain à elle, Matthieu, un beau brun de 25 ans, qui s'est vite avéré être un véritable beauf sans aucune galanterie et un véritable enfant ayant peur de s'engager ne serait ce que dans une petite relation. Lorsque nous étions sortis au restaurant tous les deux, la seule et unique fois, il n'avait fait que me parler de ses motos qu'il restaurait, et je n'avais pas pu en placer une. A la fin du repas, il avait oublié sa carte bancaire, et n'ayant pas suffisamment de monnaie sur lui, j'avais dû régler le dîner pour nous deux.
Stop et fin sur mes pseudos relations de cette année là. Et puis j'avais la tête prise par un autre. Même si ce Matthieu avait été charmant et beau comme un dieu, ca n'aurait pas pu fonctionner entre nous car j'en aimais un autre. Et en amour, je ne sais pas faire semblant.

Lorsque mon contrat de travail prit fin en juillet, j'avais envie de partir quelques temps en vacances. Mes amies avaient déjà prévu de partir avec leurs conjoints respectifs, et je me retrouvais donc seule. Elles me proposèrent de les accompagner, mais l'idée de me retrouver entourée de couples amoureux me faisait souffrir à l'avance. Partir toute seule ça ne me tentait pas, je décidais donc de partir avec mes parents. Ma mère voulait retourner en Suisse pour voir sa famille, alors nous avions décidé d'y aller en voiture, ça nous permettrait de visiter des petites villes que nous désirions découvrir le long du trajet...

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Où vont nous mener ces retrouvailles en famille ?

La défaite du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant