Rester c'est exister. Voyager c'est vivre...

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"Passer sa vie à regretter un amour perdu prouve que l'on a aimé vraiment, et que notre existence ne fut pas totalement vaine" T.de la Reid

J'étais excitée à l'idée de ce voyage, enfin je me retrouvais avec mes parents comme lorsque j'étais enfant, et j'allais pouvoir être chouchoutée par ma grand-mère que je ne voyais que trop peu. Je n'avais pas été en Suisse depuis des années, c'était elle qui était venue nous voir à chaque fois. J'avais hâte d'y être, je pensais que revoir mes cousins allait me faire beaucoup de bien, je ne les avais pas revus très longtemps. Un vrai retour aux sources en somme. Cela faisait des mois que je n'étais pas aussi joyeuse. Depuis l'été précédent...

Durant la première journée de voiture nous nous sommes arrêtés dans un petit village, et en avions profité pour y faire un tour. En nous y promenant, nous étions entrés dans petite épicerie qui ne vendait que des produits locaux. Ça me rappelait des souvenirs, forcément, et ma joie se transforma en nostalgie. Je revoyais la Coop où je travaillais avec Judith, mes gentils petits clients, et puis... Lui.
Ma mère me tira de mes rêveries, en me demandant de choisir entre deux variétés de miel. Elle voulait en offrir un pot à ma grand-mère. Je choisis celui au thym, mon préféré.
Quand notre promenade fut finie, nous reprimes la voiture, puis je m'endormis.
C'est un léger vent frais qui me réveilla. J'avais dû dormir longtemps car j'étais en nage, et même si j'étais toujours dans la voiture, j'étais seule. Les portières étaient ouvertes, et autour de moi je n'entendais rien d'autre que les cigales. D'après la luminosité il devait être seize heures.
J'entendis des éclats de rire, et décidais de me lever en reconnaissant la voix de mon père. Je mis un pied dehors et en reconnaissant l'endroit où je me trouvais, j'eus la nausée. Val-en-père.
J'avais l'impression d'être dans un cauchemar. Est ce que j'étais encore en train de dormir ? Moi qui ne voulais plus jamais mettre les pieds ici. Moins d'un an après, j'étais de nouveau là.  Si j'avais eu la clé de la voiture, j'aurais démarré et serait partie. Je commençais à angoisser.
Je ne pouvais pas me cacher indéfiniment, et cette fois ci, je ne pouvais pas fuir. Je décidais alors de rejoindre mes parents, au bout d'un long moment de panique. Comme si j'avais le choix.

-"Ah te voilà toi ! On t'a laissée dormir, tu avais l'air tellement fatiguée. Tu sais où on est au moins, tu reconnais ou tu es encore endormie ? "me dit mon père se trouvant très drôle.

Non non je n'étais pas endormie, hélas, je savais très bien où j'étais, et j'avais même envie de pleurer tant je me sentais prisonnière d'un seul coup. Je n'avais aucune excuse pour m'en aller en courant. La seule chose qui me rassurait, c'était que ma grand-mère nous attendait en Suisse, et que ça voulait dire que nous repartirions dans la soirée, ou dans la matinée du lendemain. Avec un peu de chance, je ne reverrais pas la personne que je ne devais pas voir, mais qu'au fond je mourrais d'envie de retrouver.

-"Alors Olivia, j'espère que tu es contente de passer quelques jours avec nous." me dit Léonie avec un sourire radieux.

Je manquais de m'etouffer. Quelques jours ?!
Je me tournais vers mes parents:

-" Quelques jours ? Mais mamie nous attendait pour demain non ?"

En disant cela, je remarquais le pot de miel, que nous avions acheté un peu plus tôt afin de l'offrir à ma grand-mère, qui se trouvait sur la table face à Léonie. Là, je commençais à m'inquiéter.

-"Non nous n'allons pas en Suisse. Nous allons passer deux semaines chez tante Léonie, nous voulions te faire la surprise. J'espère que tu es contente." me dit ma mère visiblement ravie.

Je ne répondis rien, et souris. J'allais devoir rester pour deux semaines. Dans quelle galère étais-je ? Et mes parents qui pensaient que j'allais être contente de cette nouvelle...
A partir de cet instant, je vivais dans le stress. Je n'avais absolument pas prévu ce voyage, forcément, et je ne savais pas comment réagir face à toutes ces personnes que j'avais laissées tomber l'année dernière, et que je comptais ne plus jamais revoir.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 31, 2016 ⏰

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La défaite du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant