Chapitre quatre

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30/05/2015

Je suis tellement contente, je suis maintenant à 51 kilos. Noémie, quant à elle, commence à un peu être déçue car elle trouve que 58 n'est pas assez. Moi, je trouve ça bien en un mois et demi. Aujourd'hui, je passe un nouveau cap dont je n'ai pas encore parlé à Mimi. J'ai décidé d'arrêter les boissons et jus sucrés ainsi que tous les aliments trop sucrés. Je suis sûre qu'avec ça, je vais perdre tout mes mauvais kilos en trop. De plus, je fais également de la course hebdomadaire de quarante minutes environ. J'espère tellement arriver à mon objectif.

Deux semaines se sont écoulées et je suis maintenant à 50kilos. Tout va tellement vite pour moi.

-Je suis à 55 ! s'écrie ma meilleure amie, toute contente.

-C'est génial !

-Et toi alors ?

-50. je réponds, déçue.

-Pourquoi tu fais la tête. C'était ton objectif, non ?

-Oui, mais je crois que ce n'est pas assez. Regarde toute cette graisse.

Je m'empoigne de mon ventre et de mes bourrelets.

-C'est pas de la graisse, tu te fais des idées. Regarde, ça s'en est. m'explique-t-elle, en désignant successivement ses bras, ses cuisses puis son ventre aussi. Tu es parfaite comme tu es.

-Mais si je reprends le poids que j'ai perdu ?

-Mais non ça n'arrivera pas.

Elle avait tort. En seulement trois semaines, j'ai repris deux kilos'. C'est devenu insupportable et inconcevable pour moi de reprendre du poids. Alors, cette fois je m'y suis réellement mise et comme il le faut. Après avoir passé ma soirée sur des sites sur mon ordinateur, j'ai décrété qu'il fallait arrêter le petit déjeuner, mais aussi le goûter afin de perdre plus rapidement. Je dis également au revoir aux glucides comme le pain et aux sucres. Si avec ça et le sport, je ne perds pas, je n'y comprends plus rien.

Au bout d'une semaine, mes efforts payent déjà, mais Noémie veut me parler.

-Comment tu fais ?

-Comment je fais quoi ? je demande, les sourcils froncés, ne comprenant pas.

-Regarde ton corps. Comment tu fais ?

-Si je te le dis, je sens que ça ne vas pas tellement te plaire.

-Tu sais très bien que tu peux tout me dire. Après tout, on a fait ce pacte ensemble.

-Ok. J'ai simplement réduit mes repas à deux par jour et arrêté les sucres et glucides.

-Waouh ! Tant que ça ! Tu m'étonnes que je sois à la ramasse à côté de toi !

Et, je ne sais pas pour quoi, mais un sentiment nouveau né en moi. Elle veut faire un concours ? ! Elle me trouve trop grosse ? Elle veut me battre. Alors je réponds, un peu sur la défensive :

-Tu n'as pas à faire comme moi, tu es bien comme tu es.

-Tu dis ça, parce que tu es plus fine que moi.

Le ton monte sans que je ne le contrôle.

-De toute façon, t'es juste jalouse parce que tu n'arrives pas à perdre autant que moi.

-Je ne suis pas jalouse ! Tu dis n'importe quoi là ! Ça ne rime à rien cette conversation, tu es trop bornée.

-Si je suis "bornée", ça ne sert à rien qu'on continue de parler.

-Ok, très bien.

Et on part chacune dans une direction différente pour rentrer chez soit. Je me douche, venant de finir de courir, puis me mets à lourdement culpabiliser. J'ai vraiment été débile tout à l'heure. Elle cherchait juste à comprendre et je me suis énervée contre elle sans raison. J'ai le ventre qui se sert en y repensant. Je suis tellement pitoyable. Même pas fichue de garder ma seule amie. Je me saisis alors de mon téléphone et appelle Noémie qui répond après quelques sonneries.

"Allo ?"

"Noémie ?"

"Oui"

Elle semble toute faible d'un coup, mais je décide de ne pas m'en préoccuper.

"Je voulais m'excuser, vraiment. J'ai été nulle tout à l'heure."

"Non, c'est moi. Je ne sais pas ce qui nous a pris. C'était ridicule."

"Complètement d'accord avec toi. Ça te dis que je passe chez toi?"

"Avec grand plaisir."

Vingt-quatre minutes plus tard, je sonne à sa porte et elle vient m'ouvrir. J'ouvre grand les yeux lorsque je remarque que Noémie a les yeux gonflés, comme lorsque l'on a beaucoup pleuré. Et je m'en veux de l'avoir mise dans cet état, alors je viens la serrer dans mes bras. Elle aussi et on se sourit.

Parce qu'avoir une amie comme Noémie, ça n'a pas de prix.

Je dois pouvoir voler✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant