La Tortura

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Du point de vue de Keysha...

La maison était vide quand je suis rentrée. Aucunes traces de mes enfants, ni de Jameson. J'ai rallumé mon téléphone en vitesse. Ça m'apprendra à m'absenter pour rien ! Avec Miguel, il s'est rien passé. On a pas été plus que des baisers. Quand nous sommes arrivés dans sa chambre, j'ai fais l'erreur de gémir le mauvais nom, si vous me suivez. Qu'est-ce que j'ai honte ! En plus, c'est sûr que je vais le revoir ! C'est l'assistant de ma sœur ! C'est embarrassant.

- Allô? répondait-il.

- Vous êtes où? Je viens de rentrer et il y a personne à la maison.

- J'ai amené les enfants au MacDo, ils avaient faim et tu n'étais pas là.

- Ah d'accord... Vous avez fini?

- Presque.

- Ok... Je penses que quand vous serez rentrer, je dormirais déjà donc bonne nuit.

- Bonne nuit... Reposes-toi bien.

- Merci.

Kevon.

L'adresse que m'avait donné Laura s'avérait être erronée. Betty n'y vivait plus depuis cinq ans, me disaient les nouveaux propriétaires. J'étais dégoûté. Je pensais vraiment la trouver du premier coup. Je voulais voir à quoi elle ressemblait, si elle avait beaucoup grossi, si elle a gardé le bébé, si elle va bien... Même si il lui manquait clairement des cases, Betty sait prendre soin d'elle. Elle est capable de garder ce bébé neuf mois dans son ventre et s'en occuper ensuite. Je le sais, je lui fais confiance.

- Kevon?

J'abandonnais mes pensées pour me focaliser sur les paroles à venir de Graciela.

- Oui? dis-je.

- Tu réfléchis à quoi? demande-t-elle.

- R... Rien de spécial. Pourquoi?

- J'sais pas, t'as l'air ailleurs. Et ça depuis deux jours.

- Non, ç... ça va.

- Pourquoi tu bégayes?

- Qui? Moi? Je bégaye? N'importe quoi !

- Ne me mens pas Kevon je te connais ! Qu'est-ce qu'il ne va pas?

- Rien, ne t'inquiètes pas.

- T'es sûr?

- Oui.

- D'accord, si tu le dis.

Elle sourit, m'embrassa puis s'allongea sur le ventre devant la télévision. Graciela, ma douce, si je te contais mes pensées tu me tuerais.

Keysha.

J'ai évité Miguel toute la matinée. Quand je suis arrivée, j'ai couru, tête baissée à mon bureau. À chaque déplacement que je faisais je guettais si Miguel était présent ou pas. Dieu merci, je ne l'ai pas croisé. J'ai beaucoup trop honte de le voir.

J'attendais Cynthia, au KFC. Aujourd'hui elle était d'humeur à manger du poulet et des frites, ça tombais bien moi aussi. J'avais envie d'avoir les mains bien grasses, je penses que c'est les hormones. J'avais déjà commandé, je me retenais seulement de manger. Ce serait malpoli de commencer sans Cynthia. En parlant du loup, la voici qui arrive.