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Dans la peau de Jameson...

Je demandais aux infirmières, aux brancardiers, ce qu'il était arrivé à Keysha mais on m'ordonnait de libérer le passage. C'est pas possible. Tout se passait bien, j'ai réglé mes comptes avec Keysha, elle allait bien et moi aussi jusqu'à que sa sœur m'appelle pour me dire que Keysha a été admise à l'hôpital.

Je la retrouvais accroupie, les doigts rentrés dans ses cheveux, les joues mouillées de larmes noires, son maquillage a dû couler.

- Armanda !

- Oh, Jameson !

S'étonnait-elle. Elle sèche ses larmes et se mit face à moi.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé? Tu sais quelque chose toi?

- Elle a fait un accident de voiture. Elle courait sur la route et un camion lui est rentré dedans.

Kevon.

- Et celle-là, elle est pas mal non?

- Ouais, ouais, vérifie si il y a bien ta taille.

Fis-je avec incuriosité.
Écouter votre copine, vous demander toutes les minutes votre avis sur une robe, une jupe ou une veste bien qu'au début vous trouviez ça mignon, peut vite s'avérer être lassant. Déjà qu'elle m'a forcé à la ramener Maasmechelen Village, alors que mon but premier n'est pas de faire du shopping en Belgique mais de retrouver mon ex-copine à qui je dois de franches excuses.

- Kevon ! maugréait-elle.

- Quoi?! C'est un simple conseil ! Tu vas pas prendre un vêtement qui n'est pas à ta taille. Ce serait bête, argumentais-je.

Elle se contentait de me regarder de travers puis vaqua de nouveau à ses occupations.

Je regardais les passants à travers la vitre pour m'occuper un minimum. Une jeune femme s'y arrêta. Elle observa les mannequins en retirant les lunettes qui était posées sur son nez.

- Attends, mais c'est...

Lâchais-je en plissant des yeux et attirant l'attention de Graciela.

- Qu'est-ce qu'il se passe? demanda-t-elle.

- C'est elle ! Putain, c'est elle !

- C'est qui, Kevon?!

Elle s'agrippa à mon épaule, me retenant de courir la voir dehors. J'ignore si son geste était prémédité ou pas.

- Betty !

Lui hurlais-je à la figure. Quand je me retournais enfin vers Betty, elle n'était plus là. C'est alors que je mis à courir à toutes jambes hors de la boutique où j'étais enfermé. Je me dispersais dans la foule en vain pendant une vingtaine de minutes. Betty demeurait introuvable.

- Putain !

Hurlais-je, en donnant un violent coup de pied dans une poubelle. Je m'arc-boutais sur un mur, les poings fermés et le front baissé. Je l'avais juste devant moi. Je l'ai vu. Je comprends pas pourquoi je n'ai pas directement couru ! J'ai préféré donner des explications à Graciela, bien évidemment.

La TorturaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant