Chapitre 4

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Nous sommes samedi, il est midi. C'est mon anniversaire. J'ai 18 ans, la majorité. Mon dieu, non, je veux rester enfant... Mon dieu.J'ai beaucoup de mal à m'extirper de mon lit, mais il le faut si je ne veux pas perdre cette 'magnifique journée » comme dirait Julia.J'enfile mon survêtement préféré,et descend les escaliers, grand-mère est au fourneau, je m'approche.

- Bonjour grand-mère.

- Bonjour Gabriel.

Elle essuie ses mains sur son tablier et vient me prendre dans ses bras.

- Joyeux anniversaire ma chérie. Pour l'occasion je te fais des paupiettes,ce que tu préfères.

- Merci,tu es la meilleure grand-mère.

Je m'installe a table, grand-père arrive à son tour dans la cuisine et vient m'embrasser sur le front.

- Bon anniversaire ma canaille.

- Merci grand-père.

Nous mangeons dans la bonne humeur, mes grands parents sont tellement importants pour moi, je l'ai aimes plus que tout,à la fin du repas grand-père me tend un paquet cadeau.

- Oh merci ! Mais il ne fallait pas !

- C'est tes 18 ans, nous voulions grand-mère et moi marquer le coup.

J'ouvre le cadeau avec énergie, je suis impatiente de voir ce qu'ils m'ont offert ! J'en reste bouge bée ... Un appareil photo CANON 5D ... ce genre d'appareil avoisine les 2800 euros ... Quelle folie !

- Oh.. Merci ! Merci !

Je saute dans leurs bras, les embrasses, je suis si heureuse. Mes photos vont être sublime ! Je vais aller à la ferme abandonner l'essayer. Je les préviens que je vais passer mon après midi dehors, monte me préparer rapidement. J'enfile un short et un chemisier blanc, ainsi que des sandales blanches pour être plus libre de mes mouvements, pouvoir crapaüté, escalader pour avoir la plus belle des photos. Un petit coup de maquillage, je réunis mes cheveux dans une queue de cheval haut, prend mon appareil, mon téléphone et mon portefeuille dans ma sacoche et sort de la maison. Le soleil tape, il fait une chaleur de fou pour début septembre.

J'enfourche mon vélo et part en direction de la ferme, perdu au fond d'un chemin de terre. Je l'ai découverte pendant l'été, en me promenant. Cette ferme du 18 eme siècle doit être à l'abandon depuis la seconde guerre mondiale. Des murs sont déjà tombés et la toiture a également du mal à résister au vent et au temps.


Je prends quelque photo d'extérieur pour tester et régler mon appareil. Les plus belles photos sont à prendre à l'intérieur. J'entre par la porte ouverte, la grande pièce à vivre est restée figée dans le temps, une table, des chaises, des vieux fauteuils ... Je marche dans la maison, prend des photos ici et la, la lumière est magnifique. J'adore le rendu.Un verre ce fracasse dans la pièce voisine a la cuisine, me fait  revenir à la réalité. Je me retourne, surprise, la peur s'empare de moi, mon cœur bat à tout rompre. Soudain la pièce devient glacial. Un frisson parcours mon échine. Je ne sens plus la présence rassurante de ma mère à coté de moi, je ne la sens plus. Il me semble apercevoir un mouvement,le déplacement d'une petite ombre.

- Il y a quelqu'un ? ...je crie.

Pas de réponse, nouveau mouvement ... nouveau bruit de verre qui se brise. Soudain j'entends dans ma tête un « fuit », de la voix douce de ma mère. Ni une ni deux, je passe par la fenêtre ouverte,et me met a courir vers mon vélo, avant de monter dessus et de pédaler de toutes mes forces pour fuir cette pièce glaciale et ce sentiment de déjà vu, qui tambourine dans mes veines comme un vieux souvenir.



Le temps de quelques vies.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant