Chapitre 4 (partie 3).

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Lorsqu'Elisabeth se réveilla, elle était seule dans le salon. C'est à ce moment qu'elle réalisa qu'elle avait passé la nuit en dehors de chez elle. Elle regarda sa montre, les aiguilles affichaient 9 heures 46. Elisabeth se redressa et se hissa dans son fauteuil juste à côté. C'est alors que Blake entra dans la maison.

-Bien dormi ?

-Hm...ça va merci et toi ?

-Très bien !

-Tu fais quoi ?

Blake venait de dégainer son appareil photo et avait commencé à mitrailler Elisabeth. Ne souhaitant pas être prise, elle baissa la tête et mit son bras devant son visage.

-Allez ! S'il te plaît, laisse-moi te prendre ! La composition est parfaite, la bonne lumière, les bonnes couleurs et puis mon modèle est idéal !

Elisabeth ravala un petit rire et ne put s'empêcher de baisser un peu plus la tête ce qui fit glisser quelques-unes de ses mèches sur son visage. Blake qui avait compris qu'il ne parviendrait pas à prendre la jeune femme en photo décida de s'assoir et de simplement la contempler. Simplement profiter d'elle et de l'instant. Simplement profiter de cette beauté qu'elle dégageait.

-Tu veux faire quoi aujourd'hui ?

-En toute sincérité je pensais rentrer chez moi... Mes parents se sont sûrement rendus compte de mon absence et ils doivent être morts d'inquiétude... Je n'ai même pas mon portable.

-Oh ! Oui, bien sûr, tu as d'autres choses à faire... Tu ne peux pas passer tes journées avec moi !

Elisabeth avança son fauteuil vers Blake toujours assis par terre. Elle lui caressa la joue et releva le visage du jeune homme dans sa direction.

-Mais je m'étais dit qu'on pourrait se revoir ce soir...

Blake ne dit, mais un demi-sourire de gaieté apparue sur son visage.

-Etant de donné que tu t'ouvres un peu plus chaque jour à moi... J'aimerai te montrer plus de moi aussi... Mais là je dois y aller !

-Je te raccompagne ?

-Jusqu'au parc si tu veux...

Blake poussa Elisabeth jusqu'au parc. Ils parlèrent un peu, mais Elisabeth n'était pas réellement réceptive. Elle venait de réaliser qu'elle avait commencé une relation avec Blake. Une vraie, tout du moins c'est ce que la déclaration, que Blake lui avait fait la veille, laissait sous-entendre. Et étant donné qu'elle ne l'avait pas repoussé tout portait à croire qu'elle avait envie, elle aussi de cette relation. Ils se séparèrent au niveau du parc. C'est en passant devant le cimetière qu'Elisabeth pensa à Luciann. Pourquoi devait-elle passer devant ce foutu cimetière ? Elle savait pertinemment qu'il lui avait répondu, que sa réponse allait encore la mettre hors d'elle, pourtant elle avait besoin de savoir ce qu'il avait répliqué à sa dernière lettre. Alors qu'elle entrait dans le cimetière Elisabeth réalisa qu'elle avait aussi débuté une relation avec Luciann. Elle avait cette nécessité  répréhensible d'aller voir ses lettres et de lui répondre. Alors certes, ce n'était pas du tout le même style de relation. Mais il y avait quelque chose de très fort aussi qui naissait entre Luciann et elle, quelque chose qu'elle aurait pu qualifier comme de la haine !

Elle était en haut de butte. Sans surprise Elisabeth trouva une lettre sous le pot de fleur. Elisabeth remarqua que les fleurs avaient été changés. Les orchidées fanées avaient été remplacés par des orchidées blanches, pures, pleines de vie. Elisabeth prit la feuille et commença à lire.

« Parce que tu penses que moi j'avais prévu de boire comme une merde ce soir-là et de conduire ?! En voilà une bien bonne ! Excuse-moi si maintenant on n'a même plus le droit de ressentir de la culpabilité ! Je devrais être fier de moi ? C'est ça que tu dis ?! Je devrais marcher dans la rue sans jamais avoir de remords ?! Alors oui ! Vas-y éprouve du dégoût, du mépris ou même de la haine pour moi ! Cela m'est égal ! Tu ne vaux pas mieux que moi sache-le ! Tu auras beau penser ce que tu veux, tu ne vaux pas mieux que moi ! Et rien que le jugement altéré que tu as à mon égard montre même que tu vaux bien moins que l'homme que je suis ! »

Elisabeth eut un petit rire de rage. Elle le savait pertinemment maintenant, elle haïssait ce mec ! Chaque mot qu'il écrivait sur le papier la faisait bouillir un peu plus. Il avait cette écriture hautaine, cette écriture qui donnait à Elisabeth l'envie d'hurler sa rage au monde.

« Tu ne me connais absolument pas ! Ne te permets pas de me juger, de dire qui vaut plus que l'autre ! Ce n'est pas parce que dans ta famille, tout le monde te tourne le dos que tu dois t'en prendre à moi ! Tu auras beau dire ce que tu veux, croire ce que tu veux, tu es le seul investigateur de cette tragédie ! Désolée de te faire réaliser ça mais tu es le seul responsable ! C'est peut-être une claque pour toi mais c'est la vérité ! Ainsi oui, je me permets de dire que je vaux mieux que toi, et c'est le cas ! Je ne suis pas là pour faire des enfantillages ! Mais lis bien ça mon grand : Toi et moi on n'est pas pareil, on ne le sera probablement jamais et tant que ça ne sera pas le cas je me permettrais de te faire la morale !

Je n'ai jamais compris le principe de fleurir une tombe. Annah, elle ne voyait pas l'utilité de venir mettre de nouvelles fleurs dès que les anciennes fanaient. Donc ne te prend pas la tête à changer les fleurs dès qu'elles sont mortes... On est dans un endroit plein de morts, en quoi des fleurs fanées peuvent-elles donc effrayer tant les gens ? Alors ne te casse plus le cul à acheter des fleurs vivantes, le mieux aurait été de laisser mon amie en vie... »


Love and these little secrets. [En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant