Oh mon dieu, c'est des médocs... Je ne sais pas quoi exactement et je prie pour ne pas en avoir pris. Si c'est le cas, je ne pourrais plus jamais me regarder en face... J'ai peur, j'ai envie de hurler, de pleurer. Je prends mon téléphone et fais le tour de ce que j'ai raté. 15 appels manqués d'Ana, 15 de Yan et 15 de Théo. Les sms ne sont que d'eux. Ils sont affolés, me demande où je suis, ils sont partis à ma rechercher. Comment je peux leur répondre, je ne le sais même pas moi-même ! Et là, je vois un sms d'Arthur. « Appel moi... » Je ne réfléchis pas une seule seconde et compose son numéro. Ca sonne une fois, deux fois. Putain, décroche...
« Arthur : Allo ?
Louna : Arthur...
Je fonds en larmes.
Arthur : Hé, mais qu'est-ce qui s'passe ?
Louna : Arthur j'ai peur. J'sais pas où j'suis, j'viens d'me réveillé, j'suis en plein milieu d'une forêt, j'sais pas comment j'ai atterris là... Arthur... J'me souviens de rien... ni de c'qu'il c'est passé se soir, ni d'la dernière fois que j't'ai appelé... J'me veux, j'suis qu'une merde !
Arthur : Louna, calme-toi putain ! Où est Ana ?!
Louna : Mais j'en sais rien... J't'ai dis, j'viens d'me réveillé. J'avais 45 appels manqués et 75 sms. Le pire, c'est qu'y'a des médocs dans ma poche, et j'sais pas si j'en est pris.
Arthur : Putain Louna, m'dis pas ça... Louna, est-ce que... »Trou noir. 3h. J'ouvre difficilement un œil. Je suis dans une chambre, mais je en sais pas où. J'arrive pas à réfléchir, tout s'embrouille, tout va trop vite. J'ouvre le deuxième œil. J'entends des voix lointaines. Qui est-ce ? Quelqu'un hurle.« ELLE SE REVEILLE ! » Ana... ? Je n'arrive pas à parler. J'ai froid et chaud en même temps. Et j'ai mal. Très mal au bras gauche et à la jambe droite. Je n'arrive pas à bouger non plus. Je sens quelqu'un serré ma main. C'est douloureux. Tout se bouscule dans me tête. J'ai mal. J'ai très mal. J'ai... « AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH ! Tuer moi putain, mais tuer moi ! Ca fait trop mal ! Arrêter ça ! J'vous en supplier, faites que ça s'arrête ! » Je me tords de douleur, je ne sais pas ce qu'il m'arrive. J'ai peur. Très peur. C'est à se moment là que je reprends réellement conscience. Je suis dans la chambre de Yan, et c'est lui qui me serre la main. La personne qui as hurlé, c'er Valentin. Il y a quelqu'un de plus dans la pièce. C'est Ana. Elle est sur un fauteuil, le menton sur les genoux. Elle pleurs. Putain mais qu'est-ce qu'il c'est passé... ? Son regard croise le mien, et elle fond en larmes. Je veux allez la prendre dans mes bras, la rassurer, lui dire que tout va bien, mais je ne suis même pas sur que ce soit le cas. Je me relève doucement et difficilement. Théo n'est pas là. Je n'y prête pas plus d'attention. Je me crispe de douleur quand je veux m'appuyer sur mon bras. Celui-ci est bandé. Ah oui, les bouts de verres... Je lève la tête et une musique me chatouille les oreilles. Gun's'N'Roses. Sûrement une idée de Yan.
« Yan : Doucement ma belle...
Louna : Putain, mais qu'est c'qu'il c'est passé ?
Yan : J'en est pas la moindre idée... Tes souvenirs s'arrêtent où ?
Louna : Euh... Toi. Avec de la weed. Depuis, plus rien concernant la maison.
Yan : Ah ouais... A ce moment là, tu t'es assise à côté de moi. On a discuté. Puis tu es parti en courant vers les toilettes. Après, je ne t'ai plus vu.
Louna : Je me suis réveillé à 23h en plein milieu de la forêt, sur une route goudronné...
Yan : C'est là qu'on t'a trouvé. Inerte, le portable à la main.... Tiens, le voilà d'ailleurs. Tu as des messages.
Louna : Ouais, on s'en fou de ça. Où est Théo ?
Yan : Dans le salon. On c'est tous énormément inquiété pour toi tu sais...
Louna : ...
Yan, les larmes aux yeux : J'ai eu tellement peur...
Je lui caresse la joue.
Louna : C'est finit, je suis là maintenant....
Yan : Et s'il t'était arrivé que'que chose de grave ? Déjà qu't'es blessée... Imagine on t'aurai pas r'trouvé ! Ou pire, qu'tu sois morte...
Il a raison, mais la réalité fait mal à entendre.
Louna : Yan, c'est pas l'cas d'accord ?! J't'en supplie arrête de dire ça. Je sais que c'est vrai, mais j'me souviens de rien. Rien ! Moi aussi j'ai eu peur. J'étais seule. Il faisait noir et froid... Je...
J'explose en sanglots.
Louna : J'suis tellement désolée... Putain, j'ai du vous faire passé la pire soirée de votre vie, et j'me souviens pas du quart de c'qu'il c'est passé. Putain, je crains... Mais j't'en prie, dis moi que j'ai rien pris d'autre ! J't'en supplie Yan !
Yan : Mais de quoi tu parles ?
Louna : ... J'ai trouvé des cachets dans la poche de mon manteau. Dit moi que j'ai pas consommé de drogues dur.
Yan : Pas à mon souvenir. Puis je t'aurai pas laissé prendre cette merde ! Pas toi. Tu mérites pas ça Louna... Je sais l'effet que ça procure d'en consommer, mais jamais tu m'entends ? Jamais je ne te laisserai tomber aussi bas.
Je regarde en direction d'Ana.
Louna : Ana, ma puce. Viens, viens j't'en supplie.
Ana arrive aussi vite que possible et pleure dans mes bras.
Louna : Mon amour, j'suis vraiment désolée de t'avoir fait aussi peur...
Ana : Recommences jamais ça espèce de grosse conne ! Tu m'as fait la peur de ma vie ! La prochaine fois, je te retrouve toute seule et je te tue de mes propres mains d'accord ?!
Louna : J'suis pas prête de recommencer. J'te l'promet. Maintenant je t'en prie, sèche tes larmes... »Je me lève avec beaucoup de difficulté. Je dois parler à Théo. Je ne sais pas pourquoi, mais je sais qu'il faut que je le trouver. Je descends les escaliers avec difficulté. Je ne sais pas où je trouve la force, ni même la volonté de faire tout ça mais bon, je n'y prête pas plus d'attention. Je le vois dans la cuisine, dans tête entre les mains.
« Louna : Théo... ?
Il lève la tête et tente de faire disparaître une larme. Il se lève et me fonce dessus.
Théo : Putain Louna ! T'es vivante ! Merci mon dieu !
Louna : Faut croire, mais j'ai aucuns souvenirs de ce qu'il c'est passé...
Théo : Vu l'état dans lequel tu as finis, ça m'étonne pas vraiment... Fait moi un câlin...
Je le prends dans mes bras où il se met à sangloter.
Louna : Hé, doucement, c'est finit. Je suis là, je suis en vie. Tout va bien d'accord.
Théo : Comment tu peux dire ça alors que tu viens de survivre de justesse à un coma éthylique ?
Louna : ...
Théo : J'ai eu trop peur...
Louna : Je sais. Moi aussi j'ai eu peur...
Théo : Mais qu'est-ce qu'il t'a pris putain ?
Louna : J'en est pas la moindre idée... Je me souviens de trois fois rien. Le dernier souvenir que j'ai de cette maison, c'est quand j'ai gerbé, et fumé avec Yan... en parlant de ça, je crois que j'ai fait une grosse, GROSSE connerie...
Le câlin prend fin.
Théo : Comment ça ?
Louna : Quand je me suis réveillé, j'avais des cachets dans mon manteau. Je ne ais pas comment il se sont retrouvé là, ni si j'en est pris...
Théo détourne le regard.
Louna : Houlà. Toi, tu sais quelque chose et tu va me le dire tout de suite.
Théo, qui recommence à pleurer : Tout est ma faute Louna... J'en suis vraiment désolée.
Louna : Assis-toi et explique moi veux-tu.
Théo prend une chaise, me fixe droit dans les yeux, puis détourne le regard vers la fenêtre.
Théo : Les cachets sont à moi. C'est d'ailleurs à cause de ça que tu es parti...
Louna : Pardon ?
Théo : Ne t'énerve pas. Du moins pas tout de suite. Attends au moins que j'ai finis de t'expliquer...
Je le regarde sans comprendre.
Louna : Très bien. Je t'écoute. Et n'oublis rien.
Théo : Alors voilà. Quand tu es parti fumé avec Yan, je suis allé dans la cuisine. J'ai commencé à boire. Trop boire... J'ai pris un méchant coup de blues ; et j'ai voulu prendre un cachet. Je les est fixé pendant quinze bonnes minutes, ne sachant quoi faire. C'est à ce moment là que tu es arrivé pour boire un truc. Tu m'a vu, le pochon à la main. Tu t'es mis à hurlé et ma l'a pris. Sous le coup, et avec l'alcool, j'ai hurlé à mon tour. Tu t'es énervé, tu m'as insulté. Tu es devenue mauvaise. Je me suis emporté, je t'ai violement poussé... Sauf que tu es tombé dans les bouteilles et tu t'es écorché la jambe et le bras. Tu t'es relevé, tu m'as regardé très mauvais, tu m'as giflé, tu as pris ton manteau, tu as enfourné le pochon dans ta poche et tu es sorti. Je t'ai suivi, te disant que c'était une mauvaise idée. Tu t'es retourné, m'a dit que tu ne voulais plus m'entendre, plus me voir. Que j'étais une grosse merde et je là, tu avais déjà disparu. On t'a retrouvé huit heures plus tard... Je m'en veux, tu n'as même pas idée. Louna j'te jure, j'suis prêt à tout pour que tu me pardonne... »Il se prend la tête entre les mains et pleure à ne plus pouvoir s'arrêter. Choquée parce ce qu'il vient de m'apprendre, je me lève. C'est à ce moment là que tout me reviens. Tout. Il faut que je quitte la pièce. Vite, j'étouffe. Je me retourne, m'apprêtant à foncer vers le salon pour m'effondrer dans le canapé. Je fais trois pas en dehors de la pièce et...
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