Chapitre 6

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Ce ne fut que lundi à la rédaction que Camille retrouva Bertrand, qui était seul dans la réserve. Il s'empressa de le rejoindre et de fermer la porte pour l'embrasser fougueusement.

- Tu m'as manqué dis donc...

- Oh Camille arrête on va nous voir !

- Mais t'es parti vite samedi j'ai même pas eu le temps de t'embrasser vraiment, ça va mieux ?

- Non... j'arrive pas à dormir depuis samedi... Je suis arrivée à 8h à la rédac' pour trouver des images, de nouvelles parodies, je suis épuisé...

Camille le prit dans ses bras et sentit Bertrand se jeter à lui tant la fatigue le submergeait.

- Ca va aller mon Cham, change rien.

Leur étreinte dura quelques secondes et ils durent se séparer afin de ne pas trop éveiller les soupçons. Bertrand retourna à ses occupations tandis que Camille alla dire bonjour à toute l'équipe. Enfin de matinée, Dorian, le community manager de la bande, s'inquiéta tout de même pour son jeune collègue et alla interroger Camille discrètement.

- Dis Camille, j'espère je ne te dérange pas, mais toi qui connais bien Bertrand, tu le trouves pas bizarre ces temps-ci ? Il a l'air épuisé et quand je suis arrivé ce matin à 9h15 il était déjà à son bureau...

- Ouais il fait quelques insomnies en ce moment à cause du stress mais ça va t'inquiète pas ! Dis cette aprèm je dois aller tourner les frères, tu viens avec Abdoul et moi ?

- Ouais pas de soucis, on se retrouve après le déjeuner !

Dorian s'éclipsa et Camille continua de préparer sa chronique. Peu après 14h, la fine équipe du Poste de Surveillance ainsi que Dorian quitta les bureaux de la rédaction vers les rues branchées de la capitale afin de tourner de nouvelles séquences. Après deux heures passées dans le froid et la pollution parisienne, mais toujours dans l'amusement total, le petit groupe rentra tranquillement vers Boulogne. Dorian se remit alors à son poste pour tweeter on ne sait trop quoi et Abdoul vers le bureau de l'équipe PDS. Camille chercha du regard Bertrand dans l'open-space afin devoir si tout allait bien. Surpris de ne pas le voir, ni à son bureau, ni à la machine à café, ni dans une réserve ou un quelconque recoin de l'étage, il alla interroger Maelle, son assistante.

- Dis Maelle, t'as pas vu Cham par hasard ? Je l'ai pas vu en train de fumer en bas et j'avais un truc à lui demander...

- Il est parti y a une bonne demie-heure, je sais pas trop pourquoi, il a reçu un SMS de Valérie je crois et il est parti direct, mais il m'a pas donné d'explications, il m'a juste dit de finir de trouver deux trois images...

- Ah... bon je vais lui envoyer un message, merci !

Les informations de Maelle avaient tout de même inquiéter Camille malgré l'émettrice du message qui avait fait quitter Bertrand de ses fonctions.

De :Camille

A: Cham

*Tues où ? Répond moi stp je t'aime.*

En attendant une éventuelle réponse à son message, Camille retrouva Abdoul dans son bureau et les deux compères continuèrent à préparer la chronique. Après avoir décortiqué Koh Lanta, FriendsTrip et exploré de nouvelles vidéos sur Youtube, Camille reçut son message tant attendu.

De :Bertrand

*Je suis pas loin du Bois de Boulogne, Valérie m'a demandé de la rejoindre, je l'attend, elle devrait pas tard, bisous je t'aime.*

Ce message rassura quelque peu Camille, qui retourna à ses occupations. Il était 18h45 et toute la petite équipe de TPMP était rassemblée en loges afin de discuter de l'émission qui allait arriver. Il y avait tout le monde, Gilles, Valérie, Isabelle, Jean Luc, Matthieu, Erika, Enora, Thierry et puis Cyril, qui soit disant passant, ne parlait plus à Camille depuis leur querelle à l'appartement. Il manquait seulement Bertrand, qui bien entendu était en retard, un peu comme tous les jours finalement. Camille attendit alors avec Virginie en loges et ils discutèrent de tout et de rien, de chiens, de pressing et de soirées. Il était 19h30 et toujours aucune nouvelle de Bertrand alors qu'il devait assurer sa chronique dans un peu plus d'un quart d'heure. La pub arriva et Camille décida d'aller rapidement en plateau pour demander à Valérie si elle savait où se trouvait Bertrand. Il prit rapidement l'ascenseur et s'aventura sur le plateau où il fut acclamé par le public. Il se pencha discrètement vers Valérie, qui était restée à sa place.

- Dis moi Valérie, quand tu as vu Bertrand tout à l'heure, il t'a dit où il allait après ? Car là il est toujours pas là et sa chronique est dans dix minutes.

- Non il ne m'a rien dit. Je l'ai retrouvé rapidement au bois avant de venir me préparer ici car je voulais lui parler un peu, je sais qu'il ne va très bien en ce moment... Après je suis partie et je l'ai laissé seul, il m'a dit qu'il allait à la rédac' pour le montage de sa chronique, je me suis pas inquiétée... Camille ne répondit pas et quitta le plateau précipitamment. Il s'inquiéta de plus en plus pour Bertrand et s'en alla de l'immeuble, marchant vers le bois de Boulogne tout en composant le numéro de Bertrand sur son portable.

(Répondeur).

Bertrand c'est moi, tu fous quoi là ? Valérie m'a dit qu'elle t'avait laissé au parc ? T'es encore à la rédac' ? Tu es où ? Rappelle moi s'il te plaît je suis inquiet.

Camille ne savait pas trop s'il devait aller aux bureaux ou au parc, alors il alla au bois. Le froid lui tapait violemment le visage d'autant plus qu'il n'avait pas de veste. Il traversa les rues de Boulogne au pas de course. Il existait plusieurs entrées dans le parc, Camille s'aventura dedans, sachant très bien où il allait, puisqu'il savait où Bertrand aimait aller, il avait ses petites habitudes. Camille parcourut les allées à la recherche de son compagnon, il faisait déjà nuit et les lampadaires du parc n'éclairaient quasiment rien,alors la trouvaille se fit de manière plus compliquée. Le téléphone de Camille ne cessait de vibrer mais il ne prit pas la peine de le regarder. Ses yeux ne cessaient de regarder, à gauche, à droite,mais toujours rien alors qu'il était à proximité du banc fétichedu jeune homme. Camille marcha doucement, le parc était vide, undésert absolu, et prit place sur le banc, complètement épuisé et inquiet. Il jeta un coup d'oeil à son téléphone. Il était 20h05, et les appels de Cyril et la production n'arrêtaient pas d'apparaître sur son fil de notifications mais toujours aucun signe de vie de Bertrand.

Jamais en paixWhere stories live. Discover now