Sweet-Darl' (EN PAUSE)

Sweet 4

Cela faisait presque une semaine que je n'avais pas de nouvelle d'Esther. Elle n'était pas venue en cours et je ne l'avais pas vu au Sweet-Darl'. Ses collègues disaient qu'elle était malade mais je sentais une sorte d'inquiétude dans leur voix et leur regard. J'étais jusqu'à aller sonner chez elle mais son majordome ne m'avait pas répondu et il semblait préoccupé.Donc personne ne savait où se trouvait la délicieuse serveuse aux yeux noirs. La salle de classe paraissait bien sinistre sans elle et le salon de thé également. J'y allais tout les jours dans l'espoir de la voir sans résultat.

Je soupirai en buvant mon café à la vanille. Je commençai à connaître la tête des gens et leur commandes. Certains étaient plutôt étranges, on leur servait des guimauves de couleur rouge et cela m'intriguais. Je voulu en commander mais le serveur me regarda mal et me dit sèchement « C'est pas pour toi le russe ! », mes mains se crispèrent sur ma tasse. Il ne semblait pas m'aimer. Ces guimauves rouges et Esther me semblaient être des chose qui ne m'étaient pas destinés, c'est comme si je n'étais pas du même univers... C'est alors qu'une femme à la chevelure bicolore vint prendre place à la chaise en face de moi. Elle semblait jeune mais faisait assez stricte avec son costume rayé blanc et noir. Elle fumait sur un ancien porte-cigarette et me dévisagea avec ses yeux gris électriques. Ses lèvres rouges sourirent avant de prononcer les mots suivants :

- Tu es bien Ludovik Kiev ? Ne dis rien et écoute moi jusqu'au bout. Tout le monde ici à remarquer tes sentiments pour la belle Esther. Cependant ton amour pour elle ne te sera jamais rendu. Esther est une fille sans émotion et qui affiche un faux sourire pour faire bonne impression. Elle est froide, sans cœur et manipulatrice. Elle et toi n'étiez pas du même monde de toute manière. D'ailleurs comme tu l'as remarqué elle n'est plus ici, on peut dire qu'elle est « partie ». Oublie la car elle ne reviendra pas.

Je déglutis, elle avait soudain un ton flippant et c'était comme si elle pénétrait mon esprit. Elle se releva et s'éloigna, elle n'avait pas un déhanché de femme.Elle s'arrêta à hauteur du serveur qui lui chuchota quelque chose,elle se retourna immédiatement vers moi et je la vis scruter la rue au loin derrière moi. Je me retournai également et je le vis vraiment.

Ça faisait un peu moins d'une semaine que je le croisais un peu partout mais il ne s'approchait surtout pas du Sweet-Darl'. Lorsqu'il vit que l'un des serveurs commençait à sortir du bar il recula dans l'ombre et disparut.

La femme en costume semblait troublée mais ne tenta pas de me retenir lorsque je sortis. Je tournai une dernière fois la tête pour regarder à travers la vitre et je vis ce qui devait être la cuisto courir vers la femme en costume. Je lus sur ses lèvres :

- Du puissant matériel de massacre a disparu !

La femme en costume fronça de nouveau les sourcils en me regardant et je devinais ce qu'elle dit :

- Mais alors ça signifie que...

Je m'empressai de partir, c'est comme si je ressentais un grand danger. Je pris la voiture et roulai jusqu'à mon appart'. Même dans la voiture je me sentais mal à l'aise, j'avais l'impression qu'on me suivait et qu'on m'observait même s'il n'y avait personne. Je garai mon véhicule et en sortis rapidement. Je fermais la portière et me dirigeai vers la porte de mon immeuble. Je sentis un souffle dans ma nuque, des mains se fermèrent sur mes épaules m'empêchant de bouger. Je soulevai mon pied et le balançai dans le genoux du type pour le faire tomber.Cependant sa jambe ne bougea pas et ce fut moi qui sentis une douleur dans toute ma jambe comme si je venais de cogner dans un mur. Une main se referma sur ma gorge et l'haleine de mon agresseur caressait de plus en plus ma peau. Je sentis même de la bave perler sur ma nuque. Je voulus bouger et me libérer mais la prise se fit encore plus violente ce qui me fit basculer en avant. Je tournai la tête pour voir qui allait me faire la peau et je vis un monstre aux dents pointues luisantes. Sa mâchoire meurtrière se rapprocha de mon cou et je fermais les yeux par réflexe. J'allais mourir je le savais, je le sentais. Ma dernière pensée alla pour Esther lorsqu'elle m'avait sourit, j'aurais tellement aimé lui dire ce que je ressentais pour elle. S'il te plaît laisse moi t'atteindre, attend moi je viens te rejoindre pour l'éternité. C'est alors que le poids de mon agresseur disparu de sur mon corps dans un bruit d'os qui se casse.J'ouvris les yeux en me redressant. Je restais stupéfié et immobile devant cette vision, les larmes me montèrent aux yeux, elle était là devant moi. Ses longs cheveux rouges flottaient autour d'elle dans une sorte de tenue de Lara Croft en mode chasseuse. Je tendis la main vers elle pour la toucher et m'assurer qu'elle était bien réelle.