Sweet 9

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Ludovik écarta doucement ses rideaux et sursauta lorsqu'il me vit, il ouvrit la fenêtre et me laissa entrer.

- Tu aurais pu passer par la porte ça aurait été plus simple. Murmura-t-il

- J'aime bien surprendre les gens de temps à autre. Répondis je d'un air détaché

Il leva les yeux en l'air et j'entendis dans ma tête «menteuse, tu ne fais jamais ce genre de chose». Un froid et un malaise s'installèrent rapidement, aucun de nous deux ne parlait et Ludovik m'évitait. Je n'étais pourtant pas sensible à ce genre de chose, j'en avais connu des situations glauques, des entrevues sinistres avec Liam ou des vampires mais rien n'était comparable au malaise présent entre nous. Mon ventre gargouilla légèrement ce qui fit sursauter Ludovik. Ses yeux croisèrent un instant les miens et il me demanda :

- Tu veux manger quelque chose ?

Au fond de moi ma nature me chuchotait que je voulais le goûter lui mais je me contentais de répondre :

- Un café ça ira merci.

- Dis comment tu as fait pour sortir si rapidement de l'hôpital ? Fit il en préparant ma boisson

- Dans cet hôpital il y a des médecins et des infirmières qui sont au courant pour les vampires et qui travaillent en collaboration avec Liam. Ce sont eux qui se sont occupés de moi. Mes parents ont juste signé une autorisation de sortie.

- Mais tu es majeure pourtant, et depuis longtemps si je ne me trompe pas ! Rit il doucement

L'atmosphère se détendait, je m'assis sur le sol à côté de la table sur laquelle s'entassait tout ses cours.

- Oui je le suis depuis 200 ans mais les ancêtres de Liam ont mis en place un protocole pour la sortie des vampires d'un hôpital. Il faut au moins qu'il sorte avec une personne de confiance et capable de le contrôler en cas de perte de contrôle, dans un hôpital il y a du sang et de la chair.

- Tout ça m'a l'air bien compliqué et très surveillé... soupira t-il en me donnant une tasse de café

- Il le faut bien, nous sommes quand même des monstres sanguinaires il ne faut pas l'oublier.

- Même toi ?

- Oui, même moi.

Il détourna les yeux en disant :

- Moi je ne le vois pas comme ça.

Je bus une gorgée en silence, il disait ça pour me faire plaisir ou se convaincre lui ? Il avait pourtant été aux premières loges de la vision de ma nature et savais que je voulais le mordre. Ma Marque ne le protégeait des vampires sauf de moi et je suis probablement celle qui avait le plus de chance de l'agresser. Sa gorge était exposé à mes yeux et sa peau rougit légèrement lorsqu'il se gratta avec le bout de son stylo.

- Pourquoi il y a tout tes cours de sortis ? Demandais je pour oublier ce à quoi je pensais

- Bah c'est bientôt les examens et je n'ai ni tes notes ni ta mémoire alors je dois travailler maintenant.

- Tu veux que je t'aide ?

Je bus une nouvelle gorgée tandis qu'il hochait doucement la tête, je m'approchais alors de lui et commençai à voir avec lui ce qu'il ne comprenait pas.


Je me levai et m'étirai longuement,Ludovik s'était endormi sur la table basse et respirait fort. Je saisis la couverture qui était sur son lit et la lui passai autour de ses épaules, il remua un peu et j'écartai ses cheveux qui lui chatouillait le visage. Je regardais la nuit par la fenêtre, des nuages menaçants de pluie couvraient le ciel. Décidément je ne devrais pas être ici ! La pluie se mit à battre contre les vitres, je fermais les rideaux et éteignis la lumière. Je retournai m'asseoir à la table basse et lus ses notes de cours, je me rendis compte que je n'avais pas besoin de tout ce savoir pour tuer. Un monstre n'a pas besoin de connaissances pour tuer les siens, il doit juste se servir de ses armes pour frapper mortellement la personne en face. Survivre, tuer et dévorer pour devenir plus puissante et recommencer le cycle, inlassablement jusqu'à ce qu'il n'y ai plus de vampires tueurs excepté moi. Et alors je serais la dernière meurtrière, la pire et j'aurais tous les tueurs du monde à mes trousses pour me faire la peau. Je ne me débattrai même pas, je les laisserai me percer et déchiqueter, mettre mon corps et ma puissance en lambeaux jusqu'au repos éternel que je désire plus que tout.

Sweet-Darl' (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant