Sweet 3

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Je m'arrêtai et tendis l'oreille. Rien. Pas un souffle de vent ou le craquement du bois. L'air était humide et ça puait la moisissure. Je fermais les yeux et aiguisai mes sens. Je voyais tout le bâtiment dans ma tête, ma proie avait posé des pièges qui dissimulaient sa présence ; des cadavres et du sang couvraient son odeur et me déstabilisaient. Je distinguai un mouvement dans les étages supérieur et une souris fila à toute allure sur ma droite. J'entendis soudain le grincement métallique d'un piège qui s'abattit sur elle. Je bondis immédiatement sur le côté en esquivant des éclats de métal sanguinolent. L'air avait été remué et maintenant je sentais la pourriture et la vase. Le bâtiment dans lequel j'étais avait été construit sur un marécage qui avait fait écrouler les fondations. L'eau croupie se mit à remonter doucement. Il m'était à présent impossible de traquer ma proie sans qu'elle ne m'entende. Cependant elle avait beau placer des pièges sur les murs et le sol et utiliser ses pouvoirs pour échapper à mes sens c'était quand même moi la plus forte. Je savais à peu près où il était car il avait relâcher son attention lorsque la bombe avait explosé. Avant que l'eau ne m'atteigne je sautai et m'accrochai à une poutre brisé qui pendait . Je me couchai dessus et regardai le bâtiment changer. Si l'eau avait monté jusqu'ici à cause de l'explosion c'est que ma proie se réfugiait plus haut, elle ne pouvait pas prendre le risque de se trahir avec ses propres pièges. J'attendis que l'eau stagne et posai mes mains sur le plafond. Elles s'y accrochèrent comme si elles étaient collés. Je perçu un faible glissement ! Deux étages aux dessus de moi. Je hissais le reste de mon corps contre le plafond et avançais silencieusement et doucement accroupie la tête vers le bas. La pièce était immense et le couloir duquel je venais était bouché à cause de la bombe. Je marchais avec prudence dans le noir, je n'avais pas besoin de lumière pour voir ce qu'il y avait autour de moi.J'arrivais à la fenêtre du fond qui était légèrement entrouverte ; impossible pour un humain de passer au travers. Je vis immédiatement que ma proie s'était arraché les dents et les avait fixé dans l'ouverture de la fenêtre. Je ne pouvais pas passer sans me blesser. Je fis alors marche arrière et cherchai un endroit où le plafond était plus fragile. Soudain juste au dessus de moi j'entendis et sentis des pas. Il était juste au dessus de moi. Je me figeai, il avait senti mon odeur, l'eau au dessous de moi m'avait trahit en faisant ressortir mon odeur. Je l'avais sous estimer, j'aurais dus avoir un partenaire pour faire diversion. Je me reconcentrai sur ma proie, il était seul, si je l'affaiblissais suffisamment je pourrais en venir à bout avant le lever du soleil.

Je n'entendis plus rien mais je le sentais et le voyais mentalement juste au dessus de moi. Le premier de nous qui attaquait touchait l'autre. C'est comme si le temps s'était suspendu ou alors c'était nous qui étions trop rapide par rapport à la norme. Je devais m'éloigner de lui pour le toucher. Je pris appuie sur mes mains et poussai aussitôt le haut de mon corps dans le vide. Son pied traversa le plafond et frôla mon visage, je le saisis et le tirai vers le bas pour le jeter violemment sur le sol.Je lui sautai dessus tout en dégainant mon poignard. Avec une agilité déconcertante il réussit à glisser hors de ma portée.Nous nous redressâmes en même et chacun fixa l'autre. Je regardai alors la créature qui se trouvait face à moi. Il n'avait plus rien d'humain ; il se tenait comme un animal prêt à bondir, ses mains étaient immenses et griffus, ses canines aiguisés crachaient du poison, ses pupilles rouges écarlates et le reste de ses yeux était noir, des veines noires et rouges ressortaient tout autour de ses paupières. Il me sauta dessus les crocs en avant, il était extrêmement rapide, nous tombâmes en arrière et ma tête heurta le sol vaseux. Je plaçai mon bras sur sa gorge et tentai de le retenir éloigner de mon visage qu'il tentait de déchiqueter. Il grognait comme si toute l'humanité en lui avait disparue. En parlant d'humanité, je pensais à ma manière de dissimuler ma nature et ce que je faisais en dehors du Sweet-Darl'. L'image de Ludovik apparut alors dans mon esprit, je trouvais qu'il voulait en savoir trop, pourtant je n'étais pas si intéressante que ça. Je fus aussitôt rattrapé par ces quelques secondes inattention ! Je me pris de son venin sur tout le visage ce qui me brûla instantanément, j'eus alors une faiblesse dans le bras et je sentis ses dents frôler ma joue. Ma peau me brûlait et me faisait souffrir, je devais me dégager avant de me faire bouffer par son venin puis par lui. Je retournai habillement mon poignard dans ma main et fis glisser mon bras sur sa gorge pour enfoncer profondément la lame dans sa carotide. Son sang jaillit de sa blessure et il hurla de douleur, je récupérai mon arme et le frappai dans le ventre ce qui le projeta violemment en arrière. Je me relevai et essuyai mon visage avec mont-shirt. Je mordis un renflement dans mon gantelet et bus le liquide écarlate qui y était caché, ma blessure au visage guérit instantanément tandis que mon adversaire hurlait à la mort.

Sweet-Darl' (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant