Prologue - Premier jour

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  Un bruit strident et continu le fit se redresser en sursaut. Dans sa poitrine, son cœur battait la chamade et ses doigts tremblaient assez pour que ce soit visible à l'œil nu. Il mit quelques secondes à se rappeler qu'il était dans sa chambre et qu'il ne risquait absolument rien. Il éteignit son réveil qui venait juste de le tirer de l'un de ses nombreux cauchemars de la nuit. Il avait une curieuse envie de vomir mais ne s'en formalisa pas. Chaque année, le jour de la rentrée restait une épreuve pour lui. Il avait beau savoir qu'il allait revoir tous ses amis et qu'il connaissait déjà pratiquement toute sa classe, il ne se sentait pas bien.

Il profita de ses draps encore chauds pour s'étirer et prit son téléphone portable entre ses mains. 07h02... Dans un soupir, le jeune homme se résigna à se lever. Il attrapa la pile de vêtements soigneusement préparée la veille et fila dans la salle de bain. Il fut ébloui quelques secondes par la lumière un peu trop vive de la pièce qui se réfléchissait sur les catelles claires constellant les murs. Il retira son pyjama et plongea sous l'eau tiède de sa douche dont il profita durant de longues minutes. Malgré ce contact apaisant, il ne s'autorisa pas à y rester longtemps : il avait bien trop peur d'être en retard. Il se sécha rapidement et enfila un jean foncé ainsi qu'un T-shirt gris. Comme il avait toujours trop froid, il mit directement son éternelle veste blanche et bleue qui coupait bien avec le reste. Cette veste, il l'avait reçue une année auparavant. C'était un cadeau de sa mère et il savait qu'elle aimait beaucoup le voir la porter. 

Le garçon soupira en voyant le miroir devant lui. Ses cheveux ne semblaient pas décidés à lui rendre la vie facile et il dut chercher un peigne dans sa commode pour les remettre en place. Il avait horreur de devoir avouer qu'il lui arrivait de devoir se peigner les cheveux, mais si cette mèche qui avait tendance à lui retomber dans les yeux devenait hérissée, c'était pire que tout. Il s'appliqua donc à rendre sa tignasse acceptable et, satisfait, finit par quitter la salle d'eau. Il passa devant la chambre de sa mère qui semblait dormir encore. Elle respirait normalement et Azenet souffla doucement. Il espérait qu'elle s'en sortirait sans lui. Il ferma précautionneusement la porte de la chambre et retourna dans la sienne. 

Son casque traînait sur son bureau et il le plaça directement sur ses oreilles tout en activant la playlist de son téléphone. Le silence pesant de la maison se transforma pour lui en rythmes et chants. Il faillit sortir de la pièce et puis revint sur ses pas pour arranger son lit. Il n'était pas spécialement maniaque, mais cela ne l'empêchait pas d'apprécier l'ordre. Sa chambre était assez simple. Une armoire pour ses vêtement, une commode pour ses affaires de cours, un bureau sur lequel était déposé son ordinateur portable et un lit plutôt grand bordé d'une table de nuit. Sobre, mais efficace. Le jeune homme n'avait pas besoin de plus. 

Il partit dans la cuisine pour boire un verre de jus de fruit, l'estomac trop noué pour pouvoir avaler quoi que ce soit d'autre. A 07h34, il était définitivement prêt et sortit de chez lui. Mme Rosmerta, la voisine de palier, sortait en même temps que lui et le salua chaleureusement.
- Bonjour Azenet ! C'est la rentrée aujourd'hui ?
- Oui, c'est ça, répondit poliment le garçon en rangeant sa clef.
- Ah, ça me rappelle tellement de souvenirs... Mais je ne vais pas te les raconter aujourd'hui, je risquerais de te mettre en retard ! Bonne journée !
- Bonne journée, ajouta Azenet avant d'ajuster son sac sur son épaule et de filer au bas des escaliers.

L'air de l'extérieur était frais mais le soleil avait déjà pointé le bout de son nez et semblait s'efforcer de gaver le bitume de la chaleur de ses rayons. Azenet avait replacé son casque sur sa tête et marchait d'un pas lourd dans les rues jusqu'au lieu de rendez-vous. Il eut un faible sourire en constatant que, pour une fois, il n'était pas le premier. Près du lampadaire l'attendait un autre jeune homme. Ses yeux bleus étaient encore mis-clos et en arrivant à sa hauteur, Azenet ne put s'empêcher de commenter l'état déplorable de ses cheveux brun sombre.
- Bah alors, Pierre ? Ta mère a dû te réveiller à coup de décharges électriques ? se moqua gentiment le nouveau venu.

Une année au lycéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant