Chapitre 7

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Xari se frotta les yeux. L'air froid ambiant semblait alourdir un peu plus ses paupières qu'il retenait déjà difficilement. Il aurait peut-être dû rester chez lui ce matin-là. Aller en cours après une nuit presque blanche n'allait certainement pas être productif, mais il se voyait mal appeler sa mère et lui raconter qu'il faisait des insomnies depuis qu'on avait cambriolé sa maison. Elle lui rirait certainement au nez en lui expliquant que tout était dans sa tête et que même si un voleur entrait par effraction pendant la nuit, il ne lui voudrait pas de mal à lui mais plutôt aux meubles restants. Xari était bien conscient de tout cela, malheureusement, cela ne l'aidait pas à mieux dormir. Surtout lorsque ses parents étaient absents. Il avait hésité à demander à sa mère d'adopter un chien pour empêcher qu'un cambriolage se reproduise et aussi se tranquilliser, mais il ne l'avait pas fait. Sans doute ses parents auraient-ils refusé sans même prendre le temps d'écouter ses arguments. Ils n'étaient pas vraiment le genre de famille à avoir un animal de compagnie. Cela demandait trop d'investissement que ses parents préféraient mettre dans leur travail respectif et qu'ils s'attendaient à ce que leur fils mette dans ses études.

En plus de cela, le jeune homme était contrarié de ne plus avoir ses propres affaires. Il avait eu du mal à s'habituer au matériel que ses parents avaient racheté. En tant normal, il aurait été comme un enfant et se serait empressé de tout tester, mais cette fois-ci, il y avait trop de choses nouvelles pour qu'il puisse se les approprier comme il l'aimait. Il avait l'impression que tout ce qu'il possédait n'était pas vraiment à lui, qu'il avait emprunté et devrait rendre ensuite. Il avait aussi perdu certaines choses irremplaçables qu'il n'était pas sûr de s'être fait voler tellement elles étaient futiles. Alors il ne les avait pas déclarées à ses parents, parce qu'il en avait un peu honte et n'était même pas certain qu'elles existent encore.

Xari passa les grilles du lycée en baillant. Son corps essayait de l'aider à rester éveillé, mais il savait bien qu'il ne serait certainement pas attentif à ses cours du jour. Il demanderait peut-être à Jiraya de prendre des notes pour lui, ou à Funéral. Ils allaient probablement être étonnés de cette demande, mais ils avaient bien remarqué qu'il n'était plus vraiment dans son état normal depuis la rentrée, en début de semaine. Le noiraud avait déjà prévu de passer son week-end loin de chez lui pour pouvoir enfin dormir en paix. Il se sentait étrangement plus en sécurité dans n'importe quelle maison qui n'était pas la sienne. Il détestait devoir s'avouer qu'il était devenu aussi faible et ne pouvait pas se contrôler lui-même. Sauf que maintenant qu'il se tenait devant le problème, il était obligé de se rendre à l'évidence : le grand Xari, froid et terriblement rationnel, avait peur de dormir dans son propre lit.

Il salua rapidement Jiraya et Funéral qui l'attendaient devant le bâtiment principal. Tous les deux eurent la délicatesse de ne pas commenter les cernes qu'on pouvait clairement voir se dessiner sous ses yeux. Il avait probablement l'air d'un zombie, parce qu'il le savait, la fatigue n'influait pas que sur les poches de ses yeux. Sans doute que ses cheveux étaient en pagaille, son teint devait être trop pâle et c'était sans parler de la fatigue physique qui ralentissait tous ses mouvements. Ils arrivèrent en classe et Xari se laissa tomber lourdement sur sa chaise, à côté de Jiraya dont il ne put s'empêcher de remarquer le regard inquiet.
- Frérot, ça va ?
- A ton avis ? demanda Xari sur un ton cassant.
Encore un autre inconvénient de la fatigue. Il devenait bien plus irritable qu'à la normale, et pour lui qui n'était déjà pas très agréable de base, c'était quelque chose de plutôt marqué. Le pire, était qu'il était parfaitement conscient de tout cela et avait tout de même du mal à se contrôler. Il se haïssait d'être ainsi, mais ne parvenait rien à faire pour le changer. Il serra ses poings sur la table et s'efforça de prendre un ton plus doux en se tournant vers Jiraya.
- Je dors vraiment mal, c'est indécent mec. Désolé pour ma mauvaise humeur, ignore-moi juste aujourd'hui.
Son ami grimaça et tapota doucement son épaule pour compatir. Xari cala sa tête sur son bureau, entre ses deux bras et ferma les yeux en soupirant. Ce n'était certainement pas la bonne solution pour ne pas s'endormir, mais il se réveillerait déjà en entendant la voix de Mr. Silverlight annonçant le début du cours.

Une année au lycéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant