Chapitre 2

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Hey !
Je commence à avoir pas mal de vues et quelques commentaires, ça me fait vraiment plaisir ! N'hésitez pas à me laisser un petit mot pour me donner votre avis, c'est toujours un plus d'avoir des retours. Un grand merci à vous et j'espère que ce chapitre vous plaira !

Floraly

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La pièce est spacieuse, malgré les étagères qui couvrent les murs. Elles sont remplies de livres en tous genres, des romans, des dictionnaires, des manuels d'histoire. Certains manuscrits sont soigneusement rangés derrière des portes vitrées qui les protègent de l'humidité. Le sol est recouvert d'une moquette épaisse aux couleurs chaleureuses qui donne à la pièce un air ancien et majestueux. L'endroit fait office de salon. Dans un coin, un carré délimité par des sofas crée une ambiance intimiste. Au centre de celui-ci trône une table sur laquelle traîne un plateau d'échecs et un bouquin laissé ouvert. Le reste de la pièce est agencé plus sobrement, avec quelques chaises à certains endroits, créant des ombres impressionnantes sur le sol dues à la lumière provenant d'un lustre fixé au plafond.

Dans une partie plus lumineuse de l'endroit se trouve une table ronde autour de laquelle sont réunies cinq chaises ornées de motifs sculptés. La couleur de la table est indéterminable à cause des nombreuses feuilles couvertes d'encre qui la jonchent. Deux des chaises sont occupées. Sur l'une d'elle, un jeune homme aux yeux sombres et aux cheveux noirs comme le jais. Il fait tournoyer un crayon entre ses doigts, l'air agacé. Un peu plus loin, un autre garçon, affalé sur sa chaise. Ses yeux sombres sont fixés sur un petit objet lumineux qu'il tient entre les mains. Il a l'air ailleurs. Le premier garçon finit par s'impatienter. Il repousse sa chaise, raclant la moquette, et se lève :
- Le grand MrBboy45 me ferait-il l'honneur de m'écouter cinq minutes ou bien son téléphone est devenu trop essentiel à sa vie pour qu'il ne puisse le lâcher des yeux sans se mettre à agoniser ?

Mais Bboy était loin d'être attentif. Il ricana doucement en lisant les quelques mots qui s'affichaient sur l'écran de son portable. Il se mit à répondre au message qu'on lui avait envoyé. Lorsque la table à laquelle il était accoudé se secoua brusquement, il sursauta avant de lever les yeux.
- Allô bonjour ! Je te parle ! s'écria Xari devant lui, le regard sévère et brillant.
Bboy n'apprécia pas le ton de son ami. Il coucha son téléphone sur la table avant de répondre sur un ton mi-las, mi-énervé :
- Oh tu me saoule Xari. Ça fait plus d'une heure qu'on est là, j'en ai marre.
- Une heure, oui, et tu peux me dire combien d'exercices tu as réussi jusque là ?
Le regard inquisiteur de son ami commença à lui faire perdre patience. Il avait la fâcheuse impression de se retrouver avec sa mère devant lui et c'était plutôt déplaisant. Surtout en sachant que Xari était plus jeune que lui et qu'il se permettait toujours de lui faire comprendre qu'il se trouvait plus mature. Cette fois-ci, Bboy n'avait pas spécialement envie de laisser couler. Xari voulait se comporter comme sa mère, et bien il allait lui répondre comme il le ferait avec elle. Il prit un air insolent et leva les yeux.
- J'en ai fait cinq. Si tu faisais ton job correctement, tu l'aurais remarqué, monsieur le professeur.
- Bboy, je te demande combien tu en as fait sans utiliser les corrigés.
Pour toute réponse, il reçut un regard noir. Bboy avait commencé à taper son cahier de math nerveusement avec le bout de ses doigts. Il se demandait la raison de sa présence ici. Il avait accepté le rendez-vous avec Xari parce que sa moyenne en math en avait bien besoin et que malgré ce qu'il en disait aux deux autres, ses anciens amis lui manquaient. Sauf que ce Xari-là ne lui avait pas manqué du tout et qu'il avait la fâcheuse impression de perdre son temps.

Sans dire un mot de plus, il prit son sac du dessous de la table, le posa sur ses genoux et se mit à ranger ses affaires à l'intérieur.
- Je peux savoir ce que tu fais ?
- Je me tire.
- On a pas fini, arrête de faire le gamin.
Bboy se leva si brusquement qu'il faillit faire basculer sa chaise en arrière.
- Si, on a fini. Ne me raccompagne pas, je connais le chemin.
Il se dirigea vers le couloir menant à l'entrée, mais Xari courut sur quelques pas et se mit en travers de sa route. Bboy s'arrêta devant lui et exagéra un soupir.
- Bboy, qu'est-ce qui te prend ?
Son air sévère était toujours placardé sur son visage mais il y avait autre chose. Bboy n'arrivait pas à l'identifier. Il écarta son ami avec un léger coup d'épaule et partit vers l'entrée. Cette maison était beaucoup trop grande et il regretta que les couloirs soient aussi longs. Xari le suivait sans dire un mot. Le silence était pesant. Ils arrivèrent devant la porte et Bboy se hâta d'enfiler ses chaussures. Il remarqua la mine contrariée de Xari et finit par lancer, un peu abruptement :
- Si tu t'inquiètes pour ton vingt bonus, t'en fais pas. Je vais voir Pierre et Nems, ils bossent aussi.
- Évidemment... grogna Xari avec une moue méprisante.
- Un problème ?
- Oui.
Bboy se redressa, cachant sa surprise, et fit un pas vers son ami adossé contre un mur. Il le dominait de quinze bons centimètres. Xari avait toujours été le plus petit de la bande, en taille. Normalement, il compensait par son intelligence, mais pour l'heure, Bboy le trouvait sacrément stupide.
- Vas-y, dis-moi ?
- Tu vas pas me faire croire que ça t'intéresse. T'en n'as plus rien à foutre de moi, de Jiji ou de Fufu. Va voir tes nouveaux super-potes, amuse-toi comme un petit fou, mais viens pas pleurer chez nous quand il t'arrivera une couille.
Bboy serra les dents. Il recula, prit son sac et ouvrit la porte. Ses mains tremblaient de rage. Il n'aimait pas le ton de Xari, il haïssait ses reproches. Il avait envie de lui faire payer ses mots. Avant de sortir, il se retourna vers lui et sans réfléchir aux conséquences, il dit :
- T'as raison, Xari. J'en ai plus rien à foutre de toi.
Il claqua la porte derrière lui et partit, sûr de lui. 

Une année au lycéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant