chapitre 14

53 8 1
                                    


Deux jours avaient passés, deux jours où j'ai la plupart du temps dormi, j'étais enfermée à double tour dans cette vieille maison, soit-disant pour ma protection. Il fallait que je m'échappe, une soif insoutenable de liberté me tiraillait à travers tout mon être. En un sursaut d'énergie, je réunis mes affaires et formai un boudin avec mon duvet. Sur un vulgaire bout de papier, j'écrivis quelques mots simples, "ne pas déranger".  Rien de mieux qu'une bonne vieille méthode à l'apparence si stupide pour parvenir à ses fins. J'ouvris la porte et scrutai les alentours, personne. Le soleil se couchait à peine, le ciel était teinté de multiples couleurs chatoyantes. Je descendis les escaliers à toute vitesse pour parvenir à la pièce uniquement réservée à Ethan Fields, située un étage plus bas, un lieu privé où même ses employés ne pouvaient avoir accès; d'ailleurs c'était bien signifié sur la porte. J'aperçus les gardes qui buvaient un café juste en bas, dans la petite cour, je n'avais que très peu de temps. J'allumai l'ordinateur, il me fallait entrer le mot de passe. J'essayais différentes combinaisons multiples et variées, rien ne fonctionnait, au moment où j'essayais le mot "password", la session se déverrouilla. Pas très prudent pour un homme tel que lui, le parquet grinça, une ombre se profila sous le bas de porte. Dans la précipitation, je copiais un fichier nommé "Mercier"  sans même regarder s'il n'était pas totalement vide, je me ruai vers la sortie en prenant la précaution de replacer chaque objet derrière moi. Je me situai maintenant sur un long couloir dénué de mur, il donnait directement sur la cour intérieure où les hommes en noirs prenaient leurs cafés, je priai intérieurement pour qu'un d'eux ne lève pas soudainement la tête, dans ce cas, j'étais fichue. Je contractai la mâchoire, j'étais passée sans encombre, leur système censé me protéger était plutôt défaillant. Je souris et pressai la poignée de la porte menant à la rue. Trop facile, c'était bien trop facile. Ma méfiance typique resurgissait. Je scrutai les alentours, rien ne semblait clocher, je fis une pression sur la poignée de la porte en bois, une alarme grésilla dans toute la maison. Je jurai intérieurement, c'était trop tard pour la discrétion, j'ouvris la porte à la volée, je me retournai pour entrapercevoir les gardes courir de tous les côtés, je percutai quelque chose, non, finalement, plutôt quelqu'un. Ce n'était pas un des hommes en noir mais n'étais-ce pas pire au bout du compte ? Il m'adressa un sourire moqueur tandis que je le poussai violemment sur le côté pour dégager le passage et m'enfuir, je lui fis signe de se taire et je courus vers la ruelle où les passants affluaient déjà à cette heure pourtant si matinale. Je tournai la tête avec précipitation, il adressait une fausse direction aux gardes. Je fis une pause, soulagée, quelques minutes il me rejoignit l'air surpris et déclara :

" - Honnêtement, je pensais que tu te serais échappée plus vite.

- Tyler, toujours un plaisir de te revoir. Puisque que c'est toi qui m'a envoyé à Fields pourquoi m'as-tu couverte au près des gardiens ? 

- Un...réflexe. Tu vas faire quoi maintenant que tu as échappé à Fields, crois-moi il ne va pas essayer de te chercher, il a payé sa dette même si cela aura été de courte durée. 

- Quelle est cette dette ? Personne n'a rien voulu me dire. Et que fabriques-tu à la Nouvelle-Orléans ? 

- (Il ignora la première question.) Je suis venu ici car j'ai reçu un e-mail d'une personne nommée Wallace. 

- Quoi ?!

- Il me promettait une somme d'argent assez...conséquente si je te livrais à eux. " expliqua-t-il.

Mon cœur rata un battement, j'évaluais la situation, cherchant un échappatoire mais il reprit :

" Respire, ce n'est pas ce que je suis en train de faire. On a tenté de tracer le courrier, et par miracle Tako a réussi. 

The girl who is on the run.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant