" Bonjour et bienvenue dans cette édition spéciale consacrée à une nouvelle qui vient d'être rendue publique il y a quelques heures seulement; veuillez donc excuser le manque de détails de ce reportage. Le directeur d'un commissariat de banlieue, qui souhaite rester anonyme, a révélé au grand jour un réseau entier de mafieux basé en France très influent en Europe et en Amérique du Nord. Son dirigeant s'avère être un des hommes à la tête de notre pays, ces derniers jours quelques membres du gouvernement ont fui. Ils sont actuellement recherchés. Mais nous nous sommes donc demandés comment un simple commissariat a pu mettre la main sur ce trafic immense sans y laisser la peau. Il y a maintenant une heure, nous avons interrogé son directeur, ce dernier a mentionné un autre homme nommé Henry Mercier, cet homme enquêtait en secret sur le réseau. Lui et sa femme ont été assassiné il y a cinq ans à leur domicile, leur assassin n'a jamais été retrouvé, l'affaire a été classé sans-suite et n'a pas donné lieu à une enquête approfondie; leur fille, Alyia Mercier a disparu sans laisser de trace, des témoins ont confirmés qu'elle se trouvait pourtant au lycée lorsque les meurtres de ses parents ont eu lieu. Le directeur du commissariat a affirmé avoir reçu une lettre et des fichiers concernant l'affaire de la part d'une source proche, il cite : C'est cela qui m'a permis de terminer le travail d'Henry, il avait tout en main mais il a fait confiance à la mauvaise personne. Je vais enquêter sur son meurtre et essayer de rendre justice à sa famille malgré les années passées; je ferais de mon mieux. "
Alyia ne retint presque que la dernière phrase, celle d'une enquêteur fatigué par les années de bon travail, celle qui promettais des choses, celle qu'elle avait déjà entendue mais celle qui n'aboutissait à rien. Le nom du meurtrier de ses parents n'avait pas été prononcé, ceci lui restait en travers de la gorge. Elle s'assis sur une chaise, abasourdie. Personne ne dit un mot. Elle braqua son regard sur ses amis, Tako mordillait son stylo devant l'écran de son ordinateur, il n'avait rien entendu à cause de son casque. Elle jeta un regard à Tyler, il était là, assis à même le sol, adossé à un mur, l'air nonchalant. Une bière dans la main, son collier tournoyant dans l'autre, il balaya la pièce du regard et posa ses yeux azurs sur elle, sans comprendre que, dans sa tête, elle partait en vrille. Il comprit cela lorsque celle-ci se rua vers la porte, tira la poignée, et s'enfuit. Alors il courut, comme jamais auparavant, lui qui affichait cet air nonchalant quotidiennement, avait le front creusé par des plis soucieux. Il ne pouvait la laisser filer. Tyler dévala escalier, sautant trois marches en un seul pas, dans la rue, il manqua de percuter une fillette mais ne fléchit pas. Où pouvait-elle être ? Si seulement...non, il ne préférait ne pas y penser, pour chasser ses mauvais songes il serra son collier dans son poing de toutes ses forces. Cet objet, elle ne le quittait jamais, alors il ne le quitterait pas non plus. C'est à ce moment que son esprit percuta, un jour, Tako l'avait retrouvée, endormie sur un banc dans un parc près duquel il habite. Elle aimait la nature, cela l'aidait à réfléchir. Il s'y rendit, et quelques minutes de recherche plus tard, à bout de souffle, il l'aperçut, assise en tailleur sur un vieux banc en bois sur lequel lui n'aurait jamais osé s'asseoir de peur qu'il s'écroule.
Elle pleurait. C'est la première fois qui voyait véritablement des larmes emprunter un chemin sinueux sur ses joues rosies et s'enfouir dans ses cheveux. La pression de ses dernières années retombait à présent sur ses maigres épaules. Il la prit de ses bras et repoussa ses cheveux dorés d'un geste protecteur, elle posa sa tête dans le creux de son cou. Il aurait juré avoir vu l'once d'un sourire étirer ses lèvres, il en était ravi. Elle murmura :
" - Jamais ils ne l'arrêterons, pas vrai ?! Ils ne savent rien sur le meurtrier. Cet homme est un monstre mais il sera pas traîné en justice, il doit siroter un cocktail dans je ne sais quel paradis fiscal. Je n'arrive plus à l'accepter. Je ne sais plus quoi faire.
- La vérité c'est qu'il y a des centaines idiots, des gens méchants et méprisables qui vivent la vie de leur rêve, parce qu'aussi stupides ou mesquins soient-ils, ils croient en eux et s'en sortent. Tu feras pareil.
Son regard brillant rencontra le sien. Elle hocha la tête, il avait entièrement raison, (bien qu'elle ne lui dirait pas de peur de le flatter de manière excessive).
Ils repartirent ensemble alors que la nuit tombait sur la ville, les lumières des phares éclairaient leurs pas réguliers, mais peu importe ils savaient où ils se rendaient. Comme unis par un fil, deux individus qui avaient reconnu avec bonheur leur solitude dans celle de l'autre. Car notre plus grand tourment dans l'existence vient du fait que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes, ne tendent qu'à fuir cette solitude.
-------------------------------------------------------------------
Un petit mot pour la fin...
Et voilà, comme vous avez pu le remarquer, avec une pointe de nostalgie, je précise que cette histoire est finie. Un jour peut-être, l'inspiration viendra-t-elle pour une suite ? Qui sait.
N'hésitez pas à donner votre avis car cela enrichit toujours les personnes qui écrivent, et personnellement c'est un peu pour cela que je me suis lancée sur wattpad il y a bientôt un an.
En tout cas, je vous remercie pour vos lectures, vos votes et vos commentaires :)
C'était pour moi un plaisir d'écrire et j'espère vous aura plus, je continuerai à écrire sur wattpad, notamment une autre histoire différente de celle-ci, qui, peu à peu, commence à germer dans mon esprit.
Bonne vacances à tous ;)
Aline
VOUS LISEZ
The girl who is on the run.
Mistero / ThrillerJe fuis, je cours plus précisément. Comme à chaque fois. Je ne m'arrête jamais. Je cours dans le dédale de rues, je regarde quelques fois derrière moi, par inquiétude, sans doute.