chapitre 9

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Un homme d'environ soixante ans ouvrit la vitre d'une Ford avec difficultés, en effet celle-ci grinça et retomba d'un coup, l'homme grimaça. J'évaluais par réflexe ses conditions, il semblait bon vivant mais il n'avait pas l'air d'un psychopathe, enfin on n'est jamais assez prudent. Il devait pour nous prendre pour des jeunes gens éperdu d'amour qui avaient fuit leur parents tel une tragédie romantique à mourir d'ennui. Il nous adressa un sourire rieur, et lança à Tyler :

" - Alors, on a voulu faire le mur et on s'est perdu ?!

- Pas exactement, quelle est la ville la plus proche ? On veut y aller.

Je pinçai les lèvres avec force et envoyais un regard désabusé à Tyler. Pour obtenir les faveurs et les services d'un étranger, il vallait mieux être sympathique avec cette personne. En particulier, ne pas lui parler d'un ton sec que mon soit-disant "camarade de fugue" venait de le faire. Je repris le conversation d'un ton enjôleur et le chauffeur de la Ford proposa de nous emmener dans une ville appelée Fort Benton. Je hochais la tête en haussant les sourcils. Tyler et moi échangions un regard très surpris, je n'aurais jamais cru me trouver ici, pourquoi avions-nous fait tant de kilomètres sans s'en rendre compte ? Fort Benton était une ville située dans le Montana, un état proche de la frontière Canadienne, la distance séparant Atlanta et cette ville s'élevait au moins à environ deux mille miles. Il aurait fallu une journée pour s'y rendre, et moi qui croyait que nous étions encore à l'Est... Nous n'avions pas pu rester plus d'une journée enfermée dans le coffre d'un 4x4 endormis à poing fermés ! Tandis que la Ford avalait les kilomètres et le paysage vallonné, mes pensées fusaient, je fermais les yeux. Nos agresseurs avaient du s'employer à nous injecter une dose de somnifères titanesque, une telle dose que l'on utilisait chez les animaux sauvages en cas d'intervention vétérinaire forcée. Je souris en songeant à mon enfance, à tous les documentaires animaliers que je regardais sans cesse, la vie et le mode de vie des animaux m'avaient toujours fascinée. Un coup de klaxon me tira de mes pensées, j'ouvris les yeux en un sursaut, un instant de plus et je me serais cru à New York sous les menaces incessantes. Tyler empoignait déjà mon sac-à-dos et me pressa en remerciant notre chauffeur à la hâte d'un regard morne. La ville semblait assez vaste et banale hormis la présence de bars à l'inspiration western.

Je descendis, parcouru quelques mètres et resta plantée sur place, Tyler fit de même :

" - Fort Benton, dans le Montana.

- Je croyais que tu n'avais été que très peu inconscient dans cette voiture, tu étais éveillé avant moi, non ? 

- Oui, je pensais que cela faisait une heure maximum, mais de là à parcourir deux mille miles... Je crois qu'il nous ont administré des drogues en plus de cela. 

- Comment tu le sais ?!

- Juste avant de partir, j'ai ramassé cela dans la portière de leur voiture. " dit-il en me désignant les poches de son jeans d'un regard, il en sortit trois petits flacons remplis de liquide d'un couleur très légèrement jaunie. Seul une liste de numéros étaient inscrits sur leurs étiquettes respectives. 

" - Tu aurais pu m'informer avant. Il a du se passer quelque chose, j'ai du leur révéler ce que je savais ou même leur procurer les preuves sous l'effet des drogues... Et pourquoi nous emmener ici, dans un coin perdu du Montana ?! Je ne me rappelle de rien, absolument rien... C'est pas vrai... Sinon pourquoi nous auraient-ils drogués, hein ?! " 

Ma réponse le fit hausser les sourcils d'un air surpris :

" - Comment ça, les preuves ? Je croyais que tu les avait abandonnées à Atlanta ou perdue ?! Il t'en reste encore, pas vrai ?! " 

Je restais blême, j'avais fait la plus grosse gaffe qu'il existe. J'avais caché l'existence de la clé USB à Tyler pour ma sécurité, je ne savais pas si je pouvais avoir confiance en lui, après tout, peut-être allait-il me trahir dès qu'il en verrait l'occasion ? Ce dernier insistait pour savoir ce que je dissimulais derrière le sourire niais que j'avais adopté de force. Je bégayais une excuse minable et il partit droit devant en direction d'une gare ferroviaire sans un regard. Je lançai un "au revoir". Peut-être allait-il vraiment me trahir cette fois-ci sous l'effet de la colère qu'il s'efforçait en vain de dissimuler derrière son expression neutre ? Je mangeais un sandwich à la hâte. Quelques minutes plus tard, il fit demi-tour, et se planta devant moi :

" - Les trains qui partent aujourd'hui vont uniquement dans des villes paumées. Demain, j'irais à l'aéroport et je prendrais un vol pour Atlanta. Mais, maintenant on vas devoir se supporter encore un peu. 

- Tu sais que ce n'est pas prudent de repartir à Atlanta, ils te trouveront, tu as fuis avec moi, c'est trop tard. 

- Epargne-moi ce ton mélodramatique, je vais chercher un endroit où dormir. Il vaut mieux se séparer. Toi, fais ce que tu veux, non, va chercher à manger et ce qu'on va avoir besoin. 

- Je ne t'obéis pas encore, désolée.

- Toi, tu sais survivre, mais moi, je suis malin et je connais pas mal de choses utiles. On se rejoint devant ce bar à dix-huit heures. " décréta-t-il.

Pourquoi le rejoindrais-je ? Je savais me débrouiller seule. Je lui jetais un dernier regard en le voyant s'éloigner d'une démarche rapide. Je me lançai à la recherche d'un Internet Cafe, bien sur je n'en trouvais aucun, à croire que les cow-boys qui vivaient ici ne connaissait pas la modernité. Je rentrais dans un bar où le serveur (qui portait un chapeau de cow-boy, lui aussi) m'adressa un grand sourire charmeur. Son accent prononcé et sa chevelure blonde me laissait presque indifférente mais apparemment lui aussi s'en fichait. Il engagea la conversation. Autrement dit, une opportunité en or d'avoir ce que je voulais. Après lui avoir lancé mon plus beau sourire, je m'efforçais de discuter avec, au fur et à mesure de la conversation on ne plus intéressante, je lui glissai :

" - Tu n'aurais pas un ordinateur avec toi ou un endroit où je pourrais m'en procurer à bas prix ? J'en ai besoin pour écrire un article, je suis étudiante en journalisme et je me suis faite voler mon matériel dans le train... Je n'ai pas trouvé d'endroit qui en disposait dans cette ville et comme je suis nouvelle dans le coin, je ne connais pas très bien.

- Si tu veux, j'ai le mien avec moi, mais sinon tu peux aller dans le magasin d'un ami, c'est à quelques rues d'ici. Il m'indiqua l'adresse, et fila prendre d'autres commandes. " termina-t-il en souriant.

 J'aurais du m'inquiéter de savoir si bien mentir, mais à quoi bon ? Je sortis en vitesse de l'établissement, et je me dirigeai à la direction indiquée. Le vendeur, très sympathique me délivra un ordinateur à bas prix, je me dirigeais ensuite vers un supermarché achetais le strict minimum nécessaire pour vivre, tel que de la nourriture, de l'eau, quelques vêtements et des affaires de toilette. Devais-je vraiment rejoindre Tyler devant ce bar ? Allais-je le regretter ou non ? Je regardais ma montre : 17h50. Pouvait-il m'être utile ? Après tout, il avait l'air malin et il partait demain pour la Géorgie, après nos chemins se sépareraient. Je marchais en direction du bar western devant lequel nous avions rendez-vous. J'espérais ne pas me tromper, je ne lui faisais pas confiance, son regard bleu clair, bien qu'il soit mystérieux, était dépourvu de toute émotion et glacial. Je m'approchais à pas feutrés dans la rue voisine du bar, je voyais à présent la petite place et l'a scrutais. Je perdis patience et m'aventurais là-bas. L'obscurité s'invitait mais je distinguais bien les personnes qui discutait et Tyler ne s'y trouvait pas. 



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Désolée pour le manque d'actions dans ce chapitre mais j'étais un peu obligée.

En tout cas, merci de lire mon histoire même si je n'ai pas beaucoup de vues, cela fait plaisir. :)

The girl who is on the run.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant