Hope dad

4 1 0
                                    


                                                                                                                                                                                    Hope.

Le ciel était bien dégagé ce jour-là, le bleu qui planait,donnait un avant-goût de l'été qui tardait à arriver . Malgré le léger vent qui souffle dehors,maman accrochait le linge à la tringle qui traînait dans notre vieux jardin.J'admirais ces jours ensoleillés tel un spectacle impatiemment attendu. Il me rappelait le goût du bonheur que j'aspirais à longueur de temps dans le passé . L'air était comme purifié, je ressentais un plaisir extrême de me lever et de courir pied nu dans l'herbe fraîche qui animait le jardin et surtout j'admirais la vie qui cillait toute autour de moi . Je scrutais ainsi mes parents qui m'aimaient comme jamais et qui me rappelaient que la vie était belle . Et c'est là que je me suis promis que je voudrais faire ça de ma vie, contempler la vie chaque jour, les yeux émerveillés.


« Tristement,mon opinion à totalement changer, aujourd'hui j'ai regardé le ciel avec dédain , comme s'il désirait tomber sur ma misérable vie . Je me méfis de chaque chose qui pourrait paraître belle car je sais passablement qu'au fond cette chose est mauvaise. »


Papa,Maman et moi vivions dans une petite ville dans la quel trônait une seule épicerie qui servait surtout de point de rencontre pour les quelques habitants qui flânaient dans les rues sans rien avoir àregarder . Cette Ville était vide, sans quelques intérêts que ce soit . Et au début c'est ce qui nous plaisait .
Cet avantage de pouvoir respirer l'air de la campagne , au milieu de la nature tout était si merveilleux aux premiers abords . Ça faisait déjà plusieurs années que nous y avions emménagés .Avant nous vivions en ville , papa détestait les gens, il hurlait et tapait sur maman tellement cela l'énervait de devoir fréquenter des inconnus à longueur de journée à son travail (comme si cela était une bonne excuse pour taper la femme qu'on aime) .
Il a frôlé la dépression, mais il a plongé dans l'alcool . Du jour au lendemain il n'a plus jamais été le même . Maman a alors préparé toutes nos valises, et nous avons tout abandonné .



« Rien,que dit y repenser, mon cœur bat la chamade . J'étais tellement inquiète de tout quitter, et aussi qu'un jour papa puisse ne plus se contrôlait . Maintenant je méprise mon évolution dans cette campagne, je compte les abominables jours qui défilent avec une rapidité monstre . Le seul régale qui nourrit mes jours ici c'est d'admirer le vide auquel je compare mon existence »



Lors d'une matinée pluvieuse nous nous étions soumis au ménage mensuel que nous nous obligions à respecter . La musique résonnait contre les murs pas très épais . Maman chantonnait comme elle avait l'habitude de le faire, sa voix me donnait tellement de nostalgie que cet instant me paraissait moins ennuyant . Même papa mettait la main à la patte, ce qui était très inhabituel puisqu'il était sans cesse fatigué . Maman me disait que cela était étrange qu'il dorme tout le temps , il se plaignait à longueur de journée de migraine intolérable . Parfois même, il restait enfermé des jours entiers dans le noir pour calmer les douleurs . Un jour elle avait décidé qu'il était temps de consulter un médecin malgré nos difficultés financières . Après quelques mois de recherches acharnées, de douleurs, d'amour inégalé et d'argent envolés.
Le verdict est tombé.
Nous sommes tous tombés.
Papa était malade , un cancer .


« Ce mot devenu tellement banal aux bouches des gens, ce mot tellement vulgaire, qui chaque nuit assaille mes pensées. »


Il lui restait peu de temps, chaque jour valait plusieurs années . J'essayais de déguiser ma peur, de la transformer en amour pour qu'il s'en aille paisiblement . Du moins , qui pourrait mourir tranquillement d'un cancer ?
Un beau matin, prête à combattre un autre jour de maladie, je me suis levée avec cette rage de vivre, pour que mon père voit ce qu'il a transmis à sa fille . Je cherchais désespérément maman dans toute la maison, je ne l'ai point trouvé . Je courais affolé à l'idée qu'elle m'ai abandonné.
Elle était assise là,sur le carrelage sûrement très froid . Elle était emmitouflée dans le creux de ses bras entrain de sanglotait discrètement .
- Papa doit sûrement attendre son café maman, ne pleure pas je t'en supplie .
- Il n'attend pas son café, il ne l'attendra plus jamais !
- Bien sûr que si maman, il ne sent passe pas .Viens nous allons lui donner ensemble .
- Tune comprends pas ! Ton père est mort Hope, Mort ! hurla-t-elle pour que le monde entier entend sa détresse .

- Cet impossible criai-je, tout en me hâtant jusqu'à la chambre de papa et maman .
Il était là, allongé, la mort étreignant son cœur .
- Alors c'est ça la vie chuchotai-je en sanglots allongé contre le corps mort et froid de mon père .


« La maladie me l'a volé, je haïrais pour toujours le ciel qui m'avait fait espérer que les sourires pouvaient rester à tout jamais»    



Symphonie d'amour morbide .Où les histoires vivent. Découvrez maintenant