Je suis restée un bon moment devant la porte, les mains tremblantes. C'est simple, me suis-je dit, tu sors, tu cours, tu prends un maximum de bouffe et tu reviens.
L'image du gros vaisseau aux lumières blanches m'est revenu en tête. Est-ce qu'il était toujours là ?
Je ne savais même pas ce que c'était vraiment, à qui il était. J'y ai pensé aux extraterrestres bien sûr, mais ça me semblait trop irréel comme théorie. J'ignorais absolument ce qu'il se passait dehors, et j'avais peur de le découvrir.
J'ai fini par sortir. J'ai inspiré un grand coup et j'ai appuyé sur cette poignée de porte.
La lumière extérieur m'a aveuglé et l'air a soudainement emplit mes poumons. Ça m'a procuré une sensation de légèreté, de liberté.
Le vent me caressait agréablement le visage. J'ai fermé les yeux tandis qu'une étrange vague de soulagement m'envahissait.
J'ai laissé mes pas me guider, lentement, respirant l'air frais et nouveau. J'ai eu l'impression de redécouvrir le monde, après des siècles à avoir dormi.C'est lorsque j'ai buté dans quelque chose que j'ai rouvert les yeux. La réalité m'est revenue en pleine face
Il était là, le vaisseau. Dominant le ciel, formant un contraste puissant avec l'azur de celui-ci.
Un frissons a parcouru ma colonne vertébrale et mon coeur s'est mit à accélérer. Putain.
J'ai alors regardé autour de moi. Tout était désert. Le parc en face, vide. Deux voitures stationnaient en plein milieu de la rue, abandonnées.
Ce silence que je détestait tant est revenu à la charge et je ne me suis jamais sentie aussi seule. Comme s'il n'y avait plus que moi sur Terre.J'ai lentement traversé le jardin. Je ne pouvais pas m'empêcher de le fixer, l'immense vaisseau.
Je me suis d'abord arrêter devant chez la voisine. Sa clio rose était encore là, parfaitement garée. Je n'ai jamais aimé cette femme, elle râlait pour peu de chose, mais vu la situation, je pouvais bien mettre mes sentiments de côté. Alors j'ai monté les marches de son palier, et, ravalant ma salive, j'ai toqué à sa porte, rose elle aussi.
J'ai attendu une quinzaine de secondes, le coeur cognant contre ma poitrine. Elle n'a pas répondu.
Alors je suis rentrée, puisque c'était ouvert.
- Madame Wilton ?
Le hall d'entrée était plongée dans le noir, mais une pièce diffusait de la lumière, au bout d'un court couloir.
Il s'est avéré que c'était la cuisine, une petite cuisine qui donnait derrière la maison. J'y suis rentrée pour voir si la voisine s'y trouvait. Elle n'y était pas.
C'est à ce moment là qu'un craquement proche m'a figé sur place.
- Madame Wilton ?
Je me suis retournée de manière soudaine et lorsque la vieille femme est entrée dans mon champ de vision, je ne pu retenir un cri de stupeur.
- Bordel, vous... Vous m'avez fait peur, ai-je dit, secouée d'un rire nerveux.
J'ai relevé le regard sur son visage aigri, et ma respiration s'est coupée.
Ses prunelles. Jaunes. Elles étaient jaune, d'un jaune puissant. Ses yeux semblaient sortir de leurs orbites.
Madame Wilton n'avait pas les yeux jaunes d'habitude. Je n'ai jamais vraiment fait attention à la couleur de ses yeux, mais s'ils étaient jaunes comme ils l'étaient à ce moment là, je l'aurai su.
Je suis restée sur place à la fixer, effrayée, sans décrocher un mot.
La voisine a alors fait un pas en avant, laissant échapper un grognement.
Prise de panique, je me suis jetée sur la porte qui donnait à l'extérieur.
Évidemment, et parce que sinon ça aurait été trop facile, la poignée était bloquée. Je me mis à secouer celle-ci de toutes mes forces, sentant Madame Wilton se rapprocher dangereusement de moi.
- AU SECOURS !
Je gueulais, entrecoupée de sanglots, dans l'espoir que l'on m'apporte de l'aide. Dans l'espoir que je ne sois pas si seule finalement.
Je poussa un cri d'effroi lorsque la main de la voisine s'agrippa violemment à mon bras, me plaquant contre la porte. Cette dernière s'ouvrit brusquement sous nos poids et nous tombâmes toutes les deux. Je profita de ce moment de faiblesse pour me dégager de son emprise et m'enfuir en courant.
Putain de bordel de merde.
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Comme dans un film américain
Science FictionComment se fait-il que le ciel semble si différent ce soir ? Nous ne sommes peut-être pas les héros qui auront sauvé le monde, mais nous sommes ceux d'une histoire, de notre histoire. ♠ Merci à Hatice-S, créatrice...