Elle lui tourna le dos et s'éloigna en direction de la salle de bains. Les néons clignotèrent un instant avant de jeter une lumière crue sur le sang qui maculait le côté gauche de son T-shirt.
Nikolaus, toujours assis sur le lit, l'observait en silence.
La sorcière pencha la tête sur le côté, prit la mesure du ravage qu'il avait commis dans son cou, puis lâcha une bordée d'injures.
Nikolaus baissa la tête et la secoua sans cesser de sourire. C'était décidément une femme de caractère.
- Regarde ce que tu as fait !
Dressée dans l'embrasure de la porte, elle lui montrait son œuvre d'un doigt furieux.La chair de son cou était boursouflée autour de deux petites marques rondes, juste en dessous de sa mâchoire.
- Ça va guérir, répondit-il calmement. Veux-tu que je les lèche encore pour accélérer le processus ?
- Certainement pas ! Stupide philtre d'amour ! J'espère que...
Nikolaus détourna son attention de Ravin et regarda vers le salon.
- Il y a quelqu'un à ta porte, dit-il.
- Chasse-le. Attends ! Quelle heure est-il ?
Ravin rentra à grands pas dans la chambre pour attraper un sweat-shirt gris roulé en boule au pied du lit.
- C'est presque le matin, répondit Nikolaus en jetant un coup d'œil par la fenêtre.Le soleil ne s'était pas levé, mais il n'allait plus tarder.
- Tu as dormi toute la nuit, expliqua-t-il. Je n'ai pas voulu te réveiller. Tu semblais si sereine...
- Qu'est-ce que tu fais encore là ? Va-t'en !
Il glissa ses pouces dans les poches de son pantalon et se leva du lit. Il n'aimait pas être traité de cette manière - surtout par quelqu'un qu'il aimait. Cela lui rappelait de trop nombreux souvenirs de querelles et de cœurs brisés.
Sa présence semblait vraiment l'irriter.
Je sais que je viens juste de débarquer dans sa vie. Il ne peut pas y avoir grand-chose entre nous...
A ceci près qu'il y avait entre eux une chose très évidente : ce qu'il ressentait pour elle.
- Je ne partirai pas avant d'être sûr que tu vas bien, annonça-t-il. Et même si tu vas bien... je n'ai pas envie de partir, Ravin. Ça ne peut pas se terminer comme ça entre nous...
- Entre nous ? Il n'y a pas d'entre nous !
Ravin entendait maintenant comme une sorte de grattement. Pourtant, ce ne pouvait être contre la porte, puisqu'elle gisait sur le sol du salon.
- Tu vas te détester quand le sort aura cessé d'agir, murmura-t-elle.Elle remonta jusqu'en haut la fermeture Eclair de son sweat-shirt, mais cela ne suffit pas à couvrir la blessure et elle se résolut à mettre la capuche.
- Tu ne m'aimes pas. Sors cette idée stupide de ton petit cerveau.
- Le cerveau humain est le plus grand de tout le règne animal, à l'exception de celui de la baleine. Un kilo et demi, en moyenne, mais j'ai mis les mains dans un cerveau qui faisait presque deux kilos. Il n'était pas en bonne santé : le cortex cérébral avait enflé à la suite d'une infection.
Ravin leva un sourcil. La remarque l'avait surprise. Mais il n'était pas mauvais de se laisser surprendre : cela lui rappelait qu'elle devait rester vigilante.
- J'ai un colis à remettre à un coursier, dit-elle avec un ricanement que Nikolaus commençait à prendre pour son expression habituelle. Je reviens tout de suite pour t'expliquer.
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La Morsure De La Passion
VampireEntre sorcière et vampire, règne une tension meurtrière depuis des siècles jusqu'à l'arrivée d'un vampire phénix qui a survécu au sang d'une sorcière jusque-là mortel pour les vampires normaux... Que se passerait-il quand la sorcière constatera que...