Chapitre 5

1.7K 120 18
                                    



Je me réveil en retard, déjeune en retard, me prépare en retard... alors forcément, j'arrive en retard. Quand je me pointe à l'agence, Shipman n'est pas encore là. Ce qui est étrange vu qu'il a pour habitude d'arriver dix minutes à l'avance, pour pouvoir monopoliser la machine à café en premier. Sur mon bureau une pile de dossier qui n'était pas là la veille piquent ma curiosité. Je feuillette les pages sans vraiment y faire attention, je lis les grandes lignes et m'intéresse aux informations notées en gras -les plus importantes.

En regardant de plus près, et en faisant attention à leurs dates, de dépose dans l'agence, je me rends compte qu'elles datent de plus de trois ans. Elles ont toutes été marquées à leurs dos CLASSÉE. Sauf la dernière, datant du 1 février 2013. La date de décès se mon père.

12 hommes. Affaires de familles. Entrepôt D14 sur la plateforme SUD.

C'est l'affaire. C'est elle. C'est sur cette Affaire que mon père a perdu la vie.

Comment cela se fait-il que ce dossier se trouve entre mes mains ? Je n'avais jamais réussi à l'obtenir au paravent. L'homme de la veille. Je suis sûre qu'il n'y est pas pour rien dans l'apparition soudaine de ce dossier.

La porte de la pièce s'ouvre, je referme la pochette noire cartonnée et la fourre rapidement dans un tiroir, ainsi que les affaires classées.

Quand Shipman pose les yeux sur moi, je fais semblant de ne pas l'avoir vu.

- Bonjour.

- Bonjour. Sa voix est plus grave que d'habitude. Quelles sont les affaires de la journée ? Demande-t-il en se dirigeant vers son bureau.

- Je ne sais pas, je viens d'arriver et je ne suis pas passée par le bureau d'Emma.

- Emma n'est pas là aujourd'hui. Elle est en congé.

Emma en congé ? C'est une blague ? Jusque-là, elle n'avait JAMAIS pris un seul jour de congés. Elle était toujours présenter, même si elle avait la crève elle venait.

- Bien.

Comment pouvait-il être au courant et pas moi ?

- Leblanc m'a chargé de te dire qu'elle t'enverra quelqu'un dans la journée pour faire je ne sais quoi, je n'ai pas bien compris...un psychologue, je crois.

UN PSYCHOLOGUE !!! Pourquoi ? Je vais bien ! Shipman à l'air de remarquer mon désarroi car il se lève et vient s'assoir sur la chaise en face de mon bureau.

- Elle fait faire "ce teste", il imite les guillemets avec ses mains, à tous ses tueurs qui sont sous ses ordres depuis plusieurs.

Oh. Je vois, elle nous fait faire ses teste pour voir si à force de tuer on ne devient pas fou ?

- Elle n'a pas besoin de nous tester, si nous étions faibles ou instables, nous serions déjà morts. Nous nous serions suicidés ou fait tuer. Notre métier demande un certain mentale, Leblanc n'est pas folle, elle aurait remarqué aux tests d'embauche si nous avions un quelconque problème mentale ou une fragilité.

Après cette réflexion faite à voix haute, je me rends compte que l'excuse de la maladie mentale ne collait pas pour la mort de mon père.

"Nous vous faisons passer ces teste pour déceler n'importe quelle maladie pouvant affecter votre travail, comprenez-nous, Mlle Witness, nous sommes des tueurs professionnels, l'erreur n'est pas un terme que nous utilisons".

Voilà ce que m'avait dit Leblanc lors de l'entretien d'embauche.

- Oui, c'est vrai, mais le temps peut nous dévoiler des choses que nous ne soupçonnons pas.

Une minute pour te tuerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant