Une minute pour te tuer

Chapitre 8

Depuis la soirée de l'autre jour, je ne suis pas sortie de chez moi, à part pour faire des courses bien-sûr, sinon le reste du temps je suis restée cloitrée dans mon appartement. La soirée avait été sympa, hors mis le fait que j'étais entourée de flics et que Shipman ne m'avait pas prévenue et qu'il avait été obligée de me porter jusqu'à mon appartement car je m'étais endormie dans sa voiture après avoir dansé et m'être amusée avec des gens à qui je ne soupçonnais pas le moindre poil d'humour.

Je suis maintenant en pleine négociations avec Leblanc qui est à l'autre bout du fil.

- Quoi ! Comment ça je ne peux pas l'emmener ?

- Non, une de fonction t'attend déjà là-bas.

-Une de fonction, je m'en fiche, je veux la mienne !

- Arrête de faire l'enfant, ce n'est que matériel !

- Non, je ne fais pas l'enfant !

- Tu n'as plus quatre ans Witness !

- Et alors ?

- Tu vas la transporter comment ? En avion ?

- On voyage en avion....Ah...Mais si je la fais embarquer sur un bateau-

- J'ai dit non, je ne reviendrais pas sur ma décision.

- POURQUOI ?...Non...S'il te plaît...

- Il n'y a pas de "S'il te plaît" qui tiennent.

- Mais tu ne comprends pas ! Je tiens à cette voiture !...Elle était à mon père...co-

- Elle risque d'être abîmée sévèrement.

- Comment ça risque d'être abîmée ? Je sais conduire !

- La mafia irlandaise est aussi réputée pour ses courses poursuites assez mouvementées, comme toutes les mafias d'ailleurs.

- Quoooi ?

- Bien-sûr, tu vas y participer.

-Mais ça ne va pas !

- Je te rappel que si je t'envoie sur cette mission n'est que je t'en sais capable. Tu as l'habitude de conduire vite, ça ne devrais pas te poser de problème.

Tu m'en crois capable, mes fesses oui ! Tu veux juste te débarrasser de moi !

- Hum...mouais...

- Witness, je t'appelle dans l'avion. Au revoir.

- Au revoir.

Je raccroche. Cela fait dix minutes que je me bats avec LeBlanc pour pouvoir faire embarquer ma voiture avec moi. Je tiens beaucoup à elle, elle était à mon père et c'est tout ce qu'il me reste de lui.

Elle a fini par accepter mais elle m'a aussi prévenue que la mafia ne rigolait pas avec les courses poursuites. Elles sont plus violentes chez eux. Et, à vrai dire, je dois être aussi bonne en course poursuite qu'une vache espagnole parle anglais. Malgré le fait que je sache conduire vite, je sais conduire vite mais seule, pas avec d'autre voiture qui me coursent.

Il est préférable qu'elle reste au garage. Tant pis.

Mon téléphone sonne, encore. Je suis surprise de voir "SHIPMAN" s'afficher en lettres lumineuses sur l'écran noir.

Je décroche.

- Allô ?

- Witness ?

- Non la reine d'Angleterre, à ton avis...

- Ce n'est pas le moment de faire tes blagues débiles, remballes ton humour et écoute moi.

Un poil vexée par le ton de mon coéquipier et ses paroles, je laisse un silence. L'invitant à continuer.