Chapitre 11

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Je me redresse d'un coup, je tâtonne pour voir sur quoi je suis allongée. Mon lit, je suis dans ma chambre. C'était un cauchemar, un simple cauchemar.

Il n'est que trois heure du matin, mais je n'ai plus sommeil, je suis trop perturbée par ce qu'il vient de se passer dans ma tête.

Tout à l'heure, je dois récupérer ce dossier.

Je me lève et allume la télévision pour passer le temps, à cette heure-ci, il n'y a rien d'intéressant alors je me lasse vite et commence à somnoler. Je me rendors.

Je sursaute, la porte d'entrée vient de claquer. Je me lève avec difficulté, les membres engourdis par la nuit.

Dans le couloir, j'intercepte Shipman.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Il paraît surpris d'entendre ma voix car il se stoppe et se retourne doucement vers moi.

- Je...Je n'arrivais pas à dormir, alors je suis allé faire un tour.

- Tu es sortie tard ?

Il se gratte la nuque et hésite.

- Vers quatre heures, je pense, je n'ai pas regardé l'heure en sortant.

- Hum...Ok.

Je retourne dans le salon mais m'arrête devant l'entrée. Deux détails m'interpellent.

–Premièrement je ne l'ai pas entendu partir.

–Et deuxièmement, je suis sûre d'avoir vu du sang sur sa veste et ses bottes. Il s'est battu ?

J'efface cette pensée, il se peut que j'aie rêvé. Après tout, le matin mes sens ne sont pas autant opérationnels que quand je suis totalement réveillée et puis j'ai des problèmes de vue. Je ne porte que rarement mes lunettes, j'ai l'habitude de mettre des lentilles.

Je suis en train de déjeuner quand il revient. Il s'est changé et est maintenant habillé d'un bas jogging seulement. Malgré que nous soyons au milieu du mois d'avril, il fait très chaud dans l'appartement.

Il brise le silence en venant s'assoir à côté de moi après s'être servi du café.

- Tu dois récupérer le dossier à quelle heure ?

Il a l'air inquiet, ce qui m'interpelle. Mais je ne pose pas de question. Ce sont ses affaires, pas les mienne. Et puis nous ne sommes pas assez proches pour que nous parlions chiffons.

- Le Requin doit m'appeler pour me dire quand est-ce que son sbire est en bas de l'immeuble.

Il hoche la tête pour toute réponse et bois sa boisson sans rien ajouter.

Il est 9h34 quand je reçois enfin le coup de fil que j'attends avec anxiété à cause de mon rêve. Je me calme avant de décrocher en me disant que ce n'est que dans ma tête qu'il y a un problème –voire plusieurs, mais ça, je le sais déjà.

- Allo ?

- Un de mes hommes vous attend devant la porte de votre immeuble avec le dossier.

Il raccroche sans même me laisser le temps de répondre.

J'attrape ma veste et un pistolet qui traîne sur ma table de nuit (simple précaution).

Quand j'arrive dans le hall, tout est comme dans mon rêve, je ne serai dire si c'est le même homme car je ne me souviens pas de la tête de celui que j'ai vu cette nuit.

Il se retourne en m'entendant ouvrir ma porte. Il n'a pas l'air commode, mais je ne le suis pas non plus, ça tombe bien.

- Vous êtes...

Une minute pour te tuerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant