Illusion

Chapitre 4

Aïe ! Ma tête se cogna brusquement sur une paroi dure et froide. J'eus l'impression d'être balancé comme un sac de patate par... Quelqu'un... Quelque chose... Je ne sais pas. Ma vue se brouilla. J'avais un mal de crâne atroce et je ne sentais plus mes membres. Je n'arrivais pas à bouger mes bras, ni mes jambes, seul mon cou pouvait encore se tordre dans tous les sens. Et puis, seulement après quelques minutes, le temps de retrouver une vue qualifiée de passable,  je me rendis compte que j'avais les yeux bandés. Les yeux bandés par un tissu noir et rugueux. Rien de très agréable.

Mais il y avait un problème bien plus grave. Je ne savais pas où je me trouvais ni comment j'avais atterris dans cet endroit. Je ne me rappelais de rien. Seulement d'être rentrée chez moi à la fin de ma première journée de cours. Mais qu'ai-je fais ? Ou bien, que m'a-t-on fait ?

Je sentais  l'odeur de l'essence et entendais le bruit d'un moteur. Une clé, le grincement d'un volant, le son d'un accélérateur, la sensation de bousculade, le sifflement des roues males gonflées, le bruit des pierres crépitantes face à une planche de métal qui me semblait venir d'en dessous. J'étais vraisemblablement dans une voiture, une grosse voiture. Je ne sentais pas la présence de siège, je devais être à l'arrière d'une camionnette peut-être. Mis à part les sons du transport, je n'entendais aucune voix. Il devait bien y avoir un conducteur ou une conductrice ?!

Je cherchais une solution, je ne voyais rien et je ne pouvais pas bouger... Mais oui ! Je pouvais encore parler, on ne m'avait pas couvert la bouche ni le nez d'ailleurs. Mais lorsque je voulus appeler à l'aide, crier de toutes mes forces en espérant que l'on m'entende de l'extérieur, aucun son ne sortit de ma bouche. Je m'efforçais en vain, rien ne se fit entendre. Mes tentatives n'aboutissaient pas. C'était comme si du jour au lendemain, j'étais devenue muette. 

Je sentais les gouttes de sueur dégoulinantes sur mon front. Mon cœur battait à cent à l'heure. Mes mains étaient moites. J'avais peur. Peur qu'il m'arrive une chose horrible. Peur de ne pas pouvoir m'en sortir. Peur de ne trouver aucune solution. Des milliers de questions s'entremêlaient dans mon crâne. Non des millions plutôt ! Il fallait que j'agisse, que je fasse quelque chose. Quelque chose maintenant. Je ne pouvais pas rester là sans rien faire à attendre.

Allez  Ryna ! Ressaisis-toi !  Pensais-je en boucle.