Un coeur à partager

Chapitre 22

Armand

J'ai passé une heure à la regarder dormir. Je repensais à la soirée d'hier...
Quand je l'ai vu seule dehors, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller la rejoindre. Et quand elle m'a avoué qu'elle m'aimait, j'ai tellement regretté d'être celui que je suis... J'ai voulu tout abondonner... Pour elle... Même si je savait qu'on ne la laisserait pas tranquille pour autant.
Et puis je me suis repris : elle était bourrée, elle ne savait plus ce qu'elle disait.

Quand je suis rentré, Tom a brutalement fermé la porte coulissante.

"On peut savoir à quoi tu joue Armand ?

-Fou moi la paix.

-Non ! Putain Armand ! On peut savoir où est Lucie ?"

Dans son lit. Je lui fis un sourire triomphant.

Il ne devait pas savoir que j'avais fait une fausse crise de jalousie à Lucie pour qu'elle ne vienne pas à cette fête... Elle ne savait pas que j'étais invité, bien sûr.

"T'es vraiment trop con Armand... Si tu le fais pas pour toi, fais le au moins pour elle."

Il me montra Lilou, toujours assise sur le rebord de la terrasse. Puis, il partit dans le salon.

J'ai toujours écouté les conseils de tout le monde... Mais m'éloigner d'elle n'a pas suffit à la protéger, ils ont quand même envoyé ce Alex, ou plutôt David.
Si je continue de suivre cette connerie de plan, tout sera bientôt fini... Mais pas en bien pour nous.

***

Et puis elle a commencé à boire :

"VODKA !"

Et à danser.

Mais une seule chose la faisait se rapprocher de moi : fumer.

Quand j'ai allumé ma première clope de la soirée dans le salon, elle s'est tout de suite dirigée vers moi.

J'ai maudit Alix qui nous a mis dehors. Mais Lilou m'a suivi.

Et à chaque fois que j'allumais une cigarette, elle venait.

Et elle m'embrassait.

"Je t'aime Lilou" lui avais-je glissé à l'oreille.

Elle m'avait répondu par un grognement qui signifiait : "passe moi la clope, et par pitié : ferme ta gueule."
Alors je lui passais.

Je n'ai jamais autant fumé de toute ma vie.

***

Après qu'elle ai vomi, elle a dansé sur une dernière chanson... "Tout le Bonheur du monde".

Cette chanson a dix ans quand même... Pourquoi elle repasse encore ?

Puis Lilou s'est allongée sur le canapé, essoufflée. Elle a fermé les yeux. Je n'ai pas hésité : je l'ai prise dans mes bras et porté jusqu'à une chambre. Une chambre la plus éloignée du salon pour qu'elle soit tranquille et qu'elle n'entende pas trop la musique.
Je l'ai allongé et je me suis rendu compte que sa robe était pleine de vomi. Au moment où j'ai voulu lui enlever, Tom est rentré en trombe dans la chambre.

"Putain Armand ! Dégage de là ! C'est bon elle est couchée maintenant tu vas au salon !

-Casse toi Tom ! Laisse moi faire !

-T'as pas compris le message ? "Les proches sont des cibles faciles" ? Et avec une photo d'elle ! ça veut dire qu'elle est dans leur viseur ! Qui te dis que y a pas un envoyé ici ?

-Je dis que votre plan à la con n'a pas fonctionné ! On est au même point qu'il y a deux mois ! Lilou est dans leur viseur et sans protection ! Ils savent très bien ce qu'on fait, ils connaissent notre stratégie géniale ! Alors moi je dis que je lâche plus Lilou jusqu'à ce qu'ils tombent !

-Tu serra là la nuit avec elle ? T'iras chier avec elle ? Tu la suivra partout où elle ira ? Non ! La seule chose que tu va gagner c'est une photo d'elle pendu ou sans tête ! Si c'est ce que tu veux vas y ! Fonce ! Mais une dernière chose Armand : je sais ce que c'est d'ignorer la fille qu'on aime. N'oublie pas que t'es pas seul sur ce coup. Alors arrête de la jouer en solo."

Oui. Tom se faisait passer pour gay depuis maintenant six mois.

Depuis que ce merdiez des proches à commencé.

Il était fou amoureux de Mathilde. Et Mathilde folle amoureuse de lui.

Mais je ne suis peut être pas aussi fort que Tom. Ou incapable de mentir à ce point... Je ne sais pas...

Je commençais à retirer la robe de Lilou en me rappelant justement de ce détail.

"Sors Tom.

-Tu peux pas m'en vouloir d'avoir essayé.." Dit-il en riant.

Une fois qu'il fut sorti, je retira la robe de Lilou et lui donna ma chemise. Je m'allongea à côté d'elle et ne tarda pas à m'endormir à mon tour...