Un coeur à partager

Chapitre 32

Armand

6 heure 47
Je fais un signe de tête à Tom. C'est le moment d'intervenir.

Je défonce la porte. Tom et moi pénétrons dans le salon silencieusement. Ce que je vois me tétanise.

Un gars armé est prêt à tirer sur Lilou. David et un autre gars le pressent car ils ont faim. Au moment où le gars va tirer, je rentre dans la salle et tire sur le gars qui s'effondre. David se jette sur celui-ci pour récupérer le flingue, mais j'ai le temps de lui tirer dans le bras. Tom se précipite sur le troisième et l'assomme d'un coup de matraque. David s'est rapproché de Lilou et bascule la chaise où elle est assise. Il commence à étrangler Lilou. Je range mon flingue et attrape David mais celui-ci resserre son étreinte. Je ne veux pas lui tirer dessus : ça mettrais Lilou en danger. Tom arrive derrière moi et assomme brutalement David qui s'effondre après quelque secondes.

Je détache Lilou qui est inconsciente. Son corps est meurtri. Sa bouche est en sang et la trace de la corde sur ses poignets est profond. Elle a de nombreux bleu et blessures sur les bras. Son jean est déchiré et tâché de sang.

Je la prend dans mes bras et la porte comme une princesse. Je regarde Tom. Ni lui ni moi savons comment nous allons la transporter à l'hôpital comme nous sommes en moto. Nous ne pouvons pas non plus appeler une ambulance : cela ferai foirer toute l'opération.

"Il faudrait partir d'ici quand même et l'éloigner au maximum. Viens quelqu'un pourrait se pointer."

Nous sortons de l'immeuble en passant de nouveau par les souterrains. Nous arrivons finalement à la sorti. Nous allons au restaurant chinois où nous avons laissé la moto. La même question que tout à l'heure reviens : comment allons nous la transporter jusqu'à l'hôpital ?

"On a qu'à appeler un taxi, propose Tom.

-Oui on a qu'à prendre le bus tant que t'y ai : le temps qu'on l'appelle, qu'il vienne, qu'on y aille et qu'on paye... Non, je ne sais pas..."

Au moment où je finissais ma phrase, une explosion retentit. Et je compris : c'était un piège. Il n'y a personne du réseau la dedans et nous avons été pris pour des cons... Tout notre groupe est à l'intérieur. Il faut qu'on aille les aider.

Je vois le restaurant chinois et je fait je décision la plus dur de toute la vie : je dépose Lilou inconsciente devant le magasin en espérant que quelqu'un plein de bonté puisse la déposer à l'hôpital.

"On y va."

Tom ne me réponds rien, il sait qu'un simple "t'es sur de toi ?" Me ferrait changer d'avis.

Nous partons en courant vers les immeubles. Je me rappelle soudain que Tom est armé que d'une matraque. Je passe donc devant.

Lorsque nous arrivons la scène qui s'offre à nous est une scène de film d'action. L'immeuble dans lequel nous étions est en train de s'effondrer sur lui même. Plusieurs dizaines de voitures s'enfuient. Je ne sais pas si c'est celle de notre groupe ou du réseau.

"Ça a sauté dans les souterrains."

Je fais oui de la tête. À deux minutes près nous mourions tous les trois.

Nous courrons ensuite vers l'immeuble où était censé se trouver le boss. La même scène s'offre à nous.

L'évidence nous frappe au visage : nous ne pouvons rien faire.

***

Après quelques minutes de choc, nous arrêtons de déambuler dans le quartier en feu et décidons de partir retrouver Lilou.