- Il y a bien ce garçon, oui.
- Qu'est-ce qu'il a, ce garçon ?
- Il m'intrigue.
- Toi aussi tu m'intrigues, mais ce n'est pas pour autant que tu me parais inaccessible.
- Mais lui, il est différent. Il m'a l'air complexe.
- Tu aimes ce qui est complexe, T.
- Peut-être. Mais pas comme ça.
- C'est à dire ?
- Il est d'une complexité affreusement prévisible et ponctuelle ; il est un ouragan aux effluves de printemps, flots déchaînés, rosée du matin ; car il est à la fois incontrôlable mais quiet, rapide, diablement brusque, mais posé et réfléchi. Il y a cette lueur dans ses pupilles brunes quand il observe silencieusement les alentours, sauvage, fugace, quand il écoute, les lèvres pincées, le monde ; cependant, quand il baisse le regard, il devient à nouveau affreusement insipide. Paroles tranchantes, idées sans doutes, il rétorque et persuade, s'enflamme dans des débats survoltés ; mais son ardeur fini toujours par s'étouffer dans un décevant mutisme. Tout son être est emprunt de lenteur, contrôlé et découragement fade ; je dois sans cesse être aux aguets de la moindre étincelle, du plus petit changement qui précède l'évanouissement dans les tréfonds du banal. Il me fascine autant qu'il m'ennuie.
- Il faut être patient pour apercevoir les plus beaux éclats, T.
- Sûrement.
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Brouillon
Random[...] ce sont des gouttelettes d'imaginaire percées de douleur, d'insouciance, et puis quelque chose qui se veut poétique, un peu