C'est peut-être moi

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C'est peut-être moi mais le soleil me paraît bien bleu aujourd'hui, les nuages sont striés de rouges et le ciel en pâlit ; dans l'horizon danse danse danse en cadence sur la mélodie du vent volage les éclairs des messieurs nuages. C'est peut-être moi mais je vois le soleil rougir alors que le ciel l'enlace l'embrasse et les nuages s'embrasent de haine et dardent dardent dardent leurs éclairs courroucés sur l'océan autrefois bleuté. Tout est rouge et tout bouge ; se meut le ciel, toujours contre le sein de sa belle, esquive et parade les javelots de lumière ; s'activent les nuages, fureur et rancune logées dans leurs brumes, ils fixent de leurs yeux plein d'animosité les rayons qui se mêlent aux rires moqueurs du ciel et plus rien ne les arrêtent, il ne prennent même plus le temps de viser ; s'affole le soleil, agrippé à son ciel infini, ferme ses grands yeux étincelants et rougit, honte honte honte ressent l'objet des convoitises qui fuit. C'est peut-être moi mais tout cela me semble absurde, et l'océan rougeoie à son tour face à cette bataille qui fait honte à la nature, colérique et agacé, ses vagues se soulèvent avec fracas pour faire entendre sa voix. Et les nuages n'ont d'yeux que pour leur rival et le ciel s'amuse de toutes ces frivolités ; seul le soleil, timide et craintif, perdant de son éclat, s'éloigne de la querelle qu'il a engendré — c'est peut-être moi mais les vagues se calment, s'apaisent et ignorent les nuées : le grand astre descend, s'abaisse et l'œille maladroitement. Lentement lentement le disque de feu décroît et l'océan le fixe, frémissement imperceptible à la surface de ses flots rougissants ; frêles et hésitants, les rayons jouent dans les vaguelettes et effleurent l'immensité. Marées assoupies, rayons endormis, autour d'eux tout s'échauffe, le soleil couard vient se loger dans les roulis salés ; embrasement du ciel et combats arrêtés, les deux se penchent sur les nouveaux amants, stupéfaits et médusés. Lentement tout s'éteint, ils s'étreignent et les derniers rayons enflamment l'horizon ; délicieuse chaleur logée dans leurs cœur, l'océan l'enveloppe de ses écumes amourachés. C'est peut-être moi mais la nuit vient de tomber sur un monde agité.

écrit pour Ton subconscient écrit de MonNomEstTab

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 04, 2017 ⏰

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