Un jour peut-être, j'aurais du talent, assez de talent pour rédiger un poème sur les battements de mon coeur et les bourgeons dorés, pour décrire le battement d'aile d'un papillon obsidienne, le parfum de la pluie, pour faire d'une page blanche mon terrain de jeu, peignant tel Picasso sur ma toile immaculée mots et couleurs, gravant le crépuscule et les trous noirs dans le papier ; j'aurais assez de talent pour faire danser les mots sur un air doux de piano, pour modeler métaphores et autres allégories du bout des doigts et faire éclore des vers à l'orée de mes lèvres, pour plonger dans le réel et en remonter des gouttelettes d'imaginaire, pour déjouer le temps et emprisonner l'éclat de ses pupilles caramels dans les pages de ma mémoire ; j'aurais, un jour peut-être, assez de talent pour devenir Rimbaud, Baudelaire ou Verlaine, rédiger haïkus et autres merveilles comme, la nuit, l'on créait ses rêves — mais en attendant, je n'en ai pas.
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Brouillon
Random[...] ce sont des gouttelettes d'imaginaire percées de douleur, d'insouciance, et puis quelque chose qui se veut poétique, un peu
