Reprenons joyeusement le récit de mes aventures hollandaises !
La dernière fois, je vous ai parlé des terribles effets des space cakes sur mon petit corps frêle d'homme à roulettes. Cela m'avait fracassé, ainsi que deux amis, et personnellement j'ai retenu la leçon en me passant de ces petits gâteaux facétieux pour le reste du séjour.
Qui parle d'Amsterdam est obligé de parler des dames d'Amsterdam... car les quartiers rouges sont probablement une des attractions les plus fortes de la ville (et celui qui osera dire le contraire est un menteur).
Je suis en vacances, je suis dans une traversée du désert côté cul assez terrible, et je suis toujours avide de nouvelles expériences. Tout ça a fait que, malgré mes réticences premières et mes préjugés, je me suis laissé tenter par l'appel du Red Light District, pour une plongée entre les cuisses d'une dem... je veux dire, dans ses nombreuses ruelles labyrinthiques aux vitrines suggestives et aux néons rougeoyants qui tentent d'appâter la gente masculine à la manière des flamants roses qui colorent leur plumage pour séduire leurs partenaires.
Bon, on va pas se mentir, si ma tournure se veut poétique, la réalité est toute autre. Enfin, en tout cas, c'est mon ressenti. Vous avez le droit de me qualifier de babtou fragile. Et en plus, ma condition d'handicapé a en grande partie participé à ce qui fut un échec retentissant, (un peu comme le quart de finale du PSG face à Manchester City, personne m'a pris les couilles cousin). Explications.
Nous sommes quatre ce soir-là, nos autres potes ayant préféré fiotter plutôt que prolonger le week-end. Nous arpentons les ruelles illuminées de teintes rouges, enivrés par quelques bières et quelques pétards. Je me laisse tranquillement pousser par mes amis, et mes yeux sont forcément attirés par les vitrines dans lesquelles se trémoussent moultes femmes, parfois au corps exquis, parfois vraiment laides. C'est vraiment le supermarché de la prostitution : il y a de tout, brune, blonde, blanche, métisse, fine, grosse, absolument tout. Je suppose aussi qu'en fonction des « qualités » proposées, les tarifs changent.
Étrangement, j'ai beaucoup plus de mal à admirer les courbes félines de celles que je trouve belles que les aguicheuses particulièrement vulgaires et maquillées comme des voitures volées. Probablement une sorte de fascination pour le grotesque. Mais néanmoins, s'il y a des filles qui me plaisent vraiment, je n'arrive à maintenir mon regard sur leurs formes que quelques secondes tout au plus. Je n'ai pas pour habitude de regarder une personne comme on regarde un produit dans un rayon. Autant sur les sites pornos, ça ne me pose aucun problème (bukkake gonzo facial teen snuff bernadette chirac = com-com-com-comboooo), autant en réalité c'est tout autre chose.
En plus de ça, il y a celles qui vous aguichent de manière ostentatoire, et paradoxalement ça me rend encore plus mal à l'aise. Mais bon, après quelques heures à déambuler dans les rues, en faisant des arrêts bières et spliffs, je finis par me lancer. Je la regarde à peine, pourtant j'ai l'impression que c'est la bonne. Ce qui aurait dû être un agréable moment a été une succession de désillusions et de situations ridicules.
La première épreuve est celle de l'approche. Le problème est qu'il y a au moins 60 cm de hauteur entre le trottoir et l'entrée du local de la prostituée. Il faut donc expliquer la situation, et demander la « permission » pour qu'un de mes amis me porte jusqu'à l'intérieur et m'y dépose le temps que je fasse mon affaire. Ouais, comme introduction (introduction hahaha, si seulement bouhouhou...), il y a beaucoup mieux. Et pendant que mon ami lui explique tout ça car il maîtrise bien mieux l'anglais que moi, je commence petit à petit à la regarder un peu plus.
J'ai fait une connerie : en fait elle ne m'attire pas du tout. C'est une Alain Deloin, et la pudeur de mes yeux m'a joué un vilain tour. Bon, j'exagère, ce n'est pas mon type, mais ce n'est pas pour autant une moche. C'est simplement une question de goût, je ne suis pas porté sur les grosses poitrines par exemple (planche à pain lève la main !). Qu'à cela ne tienne, je vais faire l'expérience du bonnet D (mais mon préféré reste le M) !
Il se trouve que la demoiselle parle un petit peu le français. On va dire qu'elle bredouille. Et au fil des minutes, je me rends compte qu'elle sait dire essentiellement des choses sensées m'exciter. On aurait dialogué sur un chat de site de rencontre que j'aurais cru à une arnaque à la camerounaise (et à ce moment-là, j'aurais été « mugu »).
Me voilà à l'intérieur (du local, je précise). Il est temps de se déshabiller, mais comme j'ai les mains gelées et que je suis polio, je lui demande de m'aider. Commençons par le keffieh... et là c'est le drame !
Elle s'y prend comme un manche, en attendant de prendre le mien ! Elle tire sur le tissu si fort qu'elle le déchire, coincé qu'il était dans la fermeture Buzz l'éclair de mon cuir cuir moustache. J'ai vraiment le seum, car je l'aimais beaucoup.
Elle abandonne même le déshabillage entier, et se contente de me baisser le futal et de m'allonger sur le lit. Je ne me sens pas bien, c'est trop glauque pour moi. Pendant que je suis sur le dos, incapable de me relever comme une vieille tortue pas géniale retournée, je la vois du coin de l'œil, dans la lumière tamisée, se nettoyer la shneck avec une espèce de gel, sans se cacher, sans aucune pudeur et bien entendu sans aucun aspect glamour. Vous me direz, glamour et prostituées ne vont pas forcément ensemble.
D'habitude, j'arrive à me redresser, mais le poids de mon cuir qu'elle n'a pas réussi à enlever me condamne à fixer le plafond. J'attends, j'attends comme un condamné à mort qui entend tout autour de lui les cliquetis des mécanismes qui vont lui apporter son ultime supplice. C'est marrant, je me rends compte en écrivant que même presque deux ans après, ça reste une expérience très mauvaise qui n'avait rien de plaisant. Quand je vois le vocabulaire que j'utilise... enfin bref, reprenons.
Je tords mon cou pour quand même essayer de voir ce qu'il se passe. Elle approche et commence à m'astiquer la tige pour la faire durcir, à grand renfort de « oh what a big boy » et autres phrases dignes d'un VRP à la Jean-Claude Convenant. Je n'y arrive pas, tout est factice, de la mise en scène jusqu'au texte, tout est ridicule. Elle est ridicule, son box est ridicule, l'ambiance est ridicule, je suis ridicule, et la situation est totalement ridicule (oui je m'acharne avec le mot ridicule, je l'aime bien ça rime avec encule et je trouve ça plutôt judicieux comme cheminement de pensée vu le sujet que j'aborde (Catherine) #humourgraveleux).
J'essaye encore une fois de me redresser, d'enlever un espoir de trouver l'excitation dans l'admiration de ses boobs qui bouncent mais c'est peine perdue. Je ne bande toujours pas, et pourtant elle essaye quand même de s'empaler sur mon sexe qui ressemble plus à une vieille larve ramollie qu'à autre chose. Et le pire, c'est qu'elle s'acharne à simuler, ne faisant que renforcer mon désespoir et mon désarroi.
Je n'en peux plus, et je finis au bout de trois minutes qui m'ont semblé être une éternité par lui lâcher un « it's enough, thanks, i wanna leave ». Elle insiste pas, je pense qu'elle a bien compris depuis le début que je n'étais pas un habitué, que ce n'était pas ma came du tout que d'aller chercher des rapports sexuels de cette façon. Je préfère largement assouvir mes envies sexuelles pendant la semaine du goût par exemple.
J'appelle mon ami, pour qu'il vienne m'aider à me rhabiller. Je suis simplement parvenu à remonter mon boxer, mais pour le reste, je n'y parviens pas, toujours allongé sur le dos et plaquer sur le lit par le poids de mon manteau. Il me demande comment ça s'est passé, et le seul mot que j'arrive à lui dire est « catastrophe ».
Nous ressortons tous les deux du local, lui me tenant dans ses bras comme si j'étais sa princesse, sauf que je ne suis qu'un bande mou, bloqué par le cadre et par le contexte.
Mais quelque part, cette expérience renforce le sentiment que j'avais sur moi-même : je ne conçois pas le cul sans un minimum de sentiments. Loin de moi l'obligation d'être amoureux pour copuler, mais ne serait-ce qu'un bon feeling, une bonne rigolade 10 minutes avant comme lors d'une soirée où tu vas finir joyeusement faire une partie de roues en l'air avec une charmante camarade rencontrée au petit bonheur la chance.
Je rentre donc penaud à l'hôtel, j'ai seulement réussi à me vider... de 50 €. Depuis, je n'ai pas réessayé de recourir aux services d'une professionnelle.
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Confessions Infirmes
ComédieJe suis handicapé. C'est pas drôle. Mais en fait... Si ! À travers mes Confessions Infirmes, je vais vous raconter différentes anecdotes sur mon quotidien en tant qu'handicapé en fauteuil électrique. Pourquoi ? Pour deux raisons : la première, très...