Chapitre 10

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  "J'ai caché la clé dans un pot de fleurs dans ton jardin. Juste au pied de l'escalier qui mène vers la piscine, sur le côté gauche en bas de la rampe, il y a un pot d'orchidée jaune que je t'avais offert quand tu emménageais avec Charles. Je l'ai mis dedans."

Arrivée chez moi, je me dirigeais directement vers le jardin. Je cherchais le pot de fleur en question. En sortant sur le balcon je me penchais pour regarder les différents pots de fleurs qui se trouvaient en bas de la rampe. Il n'y avait plus de pots de fleurs. Une panique montait tout doucement au fond de moi.
Je cours à l'intérieur et appelle la cuisinière.

"Avez-vous changé quelque chose dans le jardin pendant mon absence en France?"
"Heu... Non madame..."
"Vous êtes sûr? Il y avait des pots d'orchidées en bas de la rampe. Des fleurs jaunes."
"Oh, le vent les a fait tomber et monsieur a préféré les mettre ailleurs. Il a demandé à Alphonse de les mettre de l'autre côté de la maison et de les planter directement dans le sol pour ne pas avoir les mêmes soucis."

Mon sang se glaçait. Je paniquais alors en imaginant cette clé dans les mains de Charles. Ils ont déterré les plantes, ils ont dû voir cette clé.

"Merci Elizabeth."

Je prenais alors mon téléphone et appelais Charlotte.

"Elle n'y est plus."
"Comment ça elle n'y est plus?"

Je sentais dans sa voix qu'elle paniquait aussi.

"Elle n'y est plus parce qu'il n'y a plus de pot de fleurs. Je ne pense pas que le jardinier ait enterré la clé avec les plantes en les changeant d'endroit." Disais-je ironiquement.

Mes mains étaient moites, de grosses goûtes de sueur coulaient le long dans mon dos et sous mes aisselles. Charles était au courant. Je me rendais compte qu'il était également mêlé à cette histoire. Il devait savoir quelque chose, c'est sûr. Mon mal de tête recommençait. Mon crâne menaçait d'exploser d'un moment à l'autre.

"Il faut que tu demandes à Charles."
"Pardon? Et je lui dis quoi? Excuses-moi mon chéri, est-ce que tu aurais trouvé une clé usb enterrée dans le pot d'orchidée qui était en bas de l'escalier? Peux-tu me le rendre s'il te plaît parce qu'un malade mental nous menace de nous tuer si on ne la lui rend pas tout de suite?"
Je n'arrivais pas à garder mon calme. Je devenais comme hystérique.
"Ça va, ça va! Calmes-toi. Il faut qu'on récupère cette clé."
Je reprenais mon souffle et me calmais tout doucement. J'essayais de respirer calmement.
"Oui et comment comptes-tu t'y prendre?"
"Cherches dans les affaires de Charles."
"J'ai déjà cherché ce matin avant d'aller au rendez-vous. Je n'ai rien trouvé dans son bureau, ni dans la chambre."
"Il a un coffre dans son bureau?"
"Oui mais je n'ai pas le code. Et d'abord pourquoi il le mettrait dans son coffre."
"Parce qu'il aurait sûrement regardé ce qu'il y a dans cette clé et a vu à quel point elle était importante."
"Je vais demander au jardinier ce qu'il a fait de cette clé."
"Mais il a sûrement donné ça à ton mari qui l'a caché dans son coffre."
"On n'en est pas sûr. Et si Alphonse l'avait gardé?"

Je me mentais à moi-même. Alphonse a dû donner cette clé à Charles quand il l'a trouvé. Charlotte avait fait comme si elle n'avait pas entendu cette dernière phrase. Pour elle, la clé se trouvait dans le coffre de Charles et il fallait qu'on la récupère.

"Il faut que tu arrives à avoir le code du coffre."

Je réflechissais. Il était peut-être temps de tout raconter à Charles et de le laisser gérer la situation. Nous nous sommes toujours fait confiance et épaulés dans les situations difficiles. Je pouvais compter sur lui. A deux, nous pouvons régler cette affaire. Et de toute façon, cela n'était ni de ma faute ni de la sienne. Nous nous retrouvions dans cette histoire à cause de Charlotte. Elle n'avait rien à voir avec nous. Tout était donc simple. Bon, il me reprocherait sûrement quelque chose du fait que Charlotte était mon amie mais cela n'irait pas plus loin qu'un petit regard pas content, un soupir et tout reviendrait dans l'ordre.
Les choses ne se passeraient sûrement pas comme ça mais je préférais croire que tout allait bien se passer.
Nous restions au téléphone sans rien dire pendant quelques secondes. Elle réflechissait également à la situation.

"Je te rappelle tout à l'heure. Il faut que je réfléchisse à ce que je vais faire." Lui disais-je.
"Je quitte le bureau et j'arrive."
"D'accord, A toute à l'heure."

Je partais dans ma chambre. J'y avais laissé un désordre assez inquiétant. Je commençais alors à tout ranger. Ranger m'aidait à réfléchir et à remettre mes idées en place tout doucement. En finissant de ranger mes affaires, je décidais que j'allais demander au jardinier ce qu'il avait fait de la clé. Je sortais alors de ma chambre et allais à la cuisine voir Elizabeth.

"Elizabeth, est-ce qu'Alphonse est déjà passé ce matin?"
"Oui, madame. Il passe tôt le matin et repart vers 11h."
"D'accord. Merci Elizabeth."

Je repartais alors dans ma chambre et m'asseyais sur mon lit. J'entendais la voiture de Charlotte arrivée dans l'allée. Une porte claquait. Je courais alors vers le salon pour l'accueillir.

"Alors, tu as trouvé le code?"
"Non, je n'ai pas trouvé le code."

Elle se dirigeait alors vers le bureau de Charles.

"Qu'est-ce que tu fais?" Lui demandais-je.
"Et bien, je vais voir le coffre dans son bureau." Disait-elle en continuant de marcher vers la porte du bureau.
"Ça ne sert à rien. Tu ne pourras pas l'ouvrir, tu n'as pas le code."

Elle s'arrêtait à la porte du bureau et se tournait vers moi.

"Il faut que tu appelles Charles et lui demandes le code."
"Et je lui dis quoi? Euh, tu me donnes le code de ton coffre? Pourquoi? Pour y chercher quelque chose. Oh, quoi? Une cle usb."
J'ouvrais grand mes yeux et les montais vers le plafond ainsi que mes deux mains pendant que j'imaginais la conversation que Charles et moi pouvions avoir.
"Mais non!" Disait-elle irritée. "Dis-lui que tu as besoin de mettre quelque chose dans le coffre."
"Comme quoi?"
"Je ne sais pas moi, un document important qu'on t'a confié. Appelles-le. Plus vite on trouve cette clé, plus vite on sort de tout ça."
"Je le connais, il ne me donnera pas ce code comme ça. S'il ne l'a pas fait jusqu'à maintenant, ce n'est pas aujourd'hui qu'il le fera."
"On fait comment alors?"
"Je propose qu'on lui demande tout simplement la clé s'il l'a toujours."
"Ben voyons, et il va tout simplement nous la rendre sans nous poser des questions."
"Je ne vais pas mentir à mon mari!"
"Hélène, on doit se serrer les coudes sur ce coup. J'ai besoin de toi et tu as également besoin de moi car de toute façon tu es impliquée dedans. Paul ne nous laissera pas tranquille toutes les deux tant qu'il n'aura pas cette clé."
"Mais je n'ai rien à voir dans tout ça." M'exclamais-je fachée. Je voulais sauter au cou de Charlotte et l'etrangler.
"Tout ça c'est de ta faute." Lui criais-je.
"Je sais et je ne m'excuserai jamais assez pour t'avoir mêlé à tout ça mais je t'assure que je n'ai pas trouvé mieux que de cacher ça ici."
"Mais pourquoi tu ne m'as rien dit quand tout a commencé?"
"Tu n'étais pas là. Je me disais que tu avais déjà assez de problème comme ça à régler. Tu ne pouvais pas trop m'aider même si je t'en avais parlé. Tu n'étais pas là."

Je me calmais un peu. C'était vrai, je n'aurai rien pu faire pour elle. Je me battais contre mes démons dans une chambre d'hôpital à ce moment là.

"On aurait pu au moins en discuter et j'aurai pu te conseiller." Lui disais-je d'une voix douce.
"Sûrement... Mais j'avais honte également. Je ne me voyais pas te raconter mon histoire sordide d'adultère."

Je ne répondais pas. Je pouvais la comprendre. A sa place je n'aurais sûrement rien dit non plus de peur de decevoir ma meilleure amie.
Charlotte m'avait rejoint la tête baissée et avec l'air complètement decouragé. Nous nous asseyames sur le canapé du salon.

"Je suis vraiment désolée de t'avoir mêlé à tout ça. Je ne sais pas comment rattraper tout ça sans ton aide." Me disait-elle en me regardant dans les yeux. "S'il te plaît Hélène , aides-moi. Je tiens à Yvan. Cette histoire va lui faire du mal autant personnellement que professionnellement. Si Charles est au courant comment cette clé est arrivée ici, il va sûrement en parler à Yvan. Je t'en supplie, aides-moi."

Je la regardais et je voyais les larmes coulées sur ses joues. Elle était sincèrement désolée de tout ça. Elle avait l'air désespéré. Je l'avais rarement vu ainsi, decouragée.

"Ça va aller. Je vais t'aider."

La portière d'une voiture claquait dans l'allée. Charlotte essuyait ses larmes rapidement et je me redressais pour me lever et aller accueillir la personne qui arrivait. Cela donnerait du temps à Charlotte de se remettre. Je lui demandais également d'aller se rafraîchir dans la salle de bain.
Je pensais que c'était Charles mais en entendant une seconde portière claquée, je me demandais qui pouvait être nos visiteurs.  

Je reprends ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant