Chapitre deux

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Je me posais beaucoup de questions, la première étant la raison de ma venue ici. Je ne pouvais pas me souvenir de comment je m'étais rendu dans le bâtiment, je ne pouvais même pas me souvenir de ce que j'avais fait dernièrement. Mon esprit était pris au piège, je me sentais étouffer, essayant furieusement d'injecter de l'air dans mes poumons.

Je tentais de prendre du recul, essayais de comprendre ce que j'avais pu faire. Je devais avoir pris de la drogue ou de l'alcool, c'était tout. Je m'étais sûrement endormi et ne me souvenais pas ce que j'avais fait ; ce n'était rien d'autre.

–– Louis ?

Mon regard troublé se dirigeait vers Liam, qui se trouvait à l'entrée de la pièce, Phoebe dans ses bras. Elle semblait dormir, émettant de petits ronflements adorables, alors que son père m'observait. Liam était mon frère, il possédait deux enfants et était un père célibataire ; je ne pouvais pas comprendre ce que je faisais ici.

–– Tu es arrivé hier soir, tu n'étais pas dans ton état normal. Je... Nous en discuterons plus tard.

Un léger « papa » résonnait derrière Liam, suivit d'Evan, qui entrait dans la petite pièce, semblant encore pris de sommeil. Lorsqu'il me vit, un grand sourire déchirait son visage, avant qu'il remue ses petites jambes jusqu'à moi. Il escaladait le lit, puis, alors qu'il réussit à m'atteindre, me serrait dans ses minuscules bras.

Les enfants étaient des drôles de créatures, me suis-je dis, alors qu'il gesticulait sur mes genoux.

Je passais ma main dans ses cheveux, les dégageant de son visage, qu'il levait vers moi, joyeux. Je lui souris à mon tour, embrassant vaguement son front, ce qui semblait ravir Liam. Je me sentais soudainement mieux.

–– Nous allons petit-déjeuner, a déclaré mon frère, ce qui précipitait Evan vers la cuisine.


*


Nous n'en discutâmes pas. Je savais que Liam n'était pas à l'aise avec ma vie et mon comportement, je ne voulais pas le gêner plus que nécessaire. Je me tu, faisant attention aux enfants et à ma nièce, qui était seulement âgée de deux ans. La femme de mon frère était décédée, je ne pouvais plus me rappeler des détails, mais elle n'avait pas survécu à l'accouchement de sa petite fille, Phoebe. Liam avait été triste, mais il avait des enfants à élever et ne pouvait pas les laisser tomber ; il s'était relevé.

Je ne comprenais pas pourquoi il n'en voulait pas un peu à Phoebe, je veux dire, elle avait tué sa mère, en quelque sorte. Je passais délicatement ma main sur la peau de bébé de Phoebe, étudiant ses grands yeux noirs. De toute manière, je n'aimais pas la femme de Liam et elle ne m'aimait pas non plus.

–– Alors, a-t-il dit calmement, comment vas-tu, en ce moment ?

–– Je vais bien, répondis-je. Très bien.

Il se trouvait sur le canapé adjacent, une tasse de café brûlant en main. Je pouvais voir la vapeur s'échapper du contenant en verre entre ses doigts, il ne semblait pas dérangé par la chaleur. Au contraire, il pressait la pulpe de ses doigts contre l'objet, y lassant des empreintes.

Il acquiesçait, m'observant en détail, la manière dont je portais sa fille et mon petit sourire heureux. J'avais l'impression qu'il me faisait confiance, un instant. J'étais ravi.


*


Quelques jours plus tard, je revis Harry. Ce n'était rien de bien important : je marchais à la boulangerie pour m'acheter quelque chose, lorsque je l'ai croisé. Il se trouvait à la caisse, deux personnes devant moi et, en se retournant, m'avait identifié. Je lui avais souri, il avait fait de même. Ses yeux étaient incroyables, ce matin-là, leur couleur accentuée par les néons présents dans le magasin. Puis, il avait engagé une conversation plutôt banale, que j'avais néanmoins trouvée captivante. Je le trouvais, disons, séduisant.

Black Baccara - Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant