Etang d'Art

Fou / Thèses

Je m'en vais les oreilles bourdonnant de vos palabres aristocratiques
Assourdi
Absourdi
Écœuré par les vomissures poétiques de vos sales gueules dégoulinantes de sucre
Sucre-sang
Sucre-sperme
Sucre-merde
L'horizon, si lointain, si brumeux puisse-t-il paraître...
Me semble aussi prometteur qu'un premier flocon de neige à l'aube d'une saison hivernale

Je m'en vais donc...

Me languir d'une succulente parcelle de rêve qui ne se dollarise point,
Surfer sur les doux spirales d'une vague d'espoir qui n'est point qu'illusion ni mensonge
J'irai trimballer mes misérables bataclans de poète déchu...
Vers un monde où les mots et leurs âmes puissent enfin se voir métamorphosés en action

Je m'en vais...

Je trébuche...
Je valse!
Les pieds zigzagants...
Dansant quasiment un troubadour mélodieux dans les bras de ma douce ivresse,
Ma charmante cavalière
Ma chérie...
Elle m'entraîne sur la piste en enchaînant une série de courbes tourbillonnantes.
Je vois flou...
Quel vertiges!
Je m'abandonne...
Quel bonheur!

Et je perçois, par delà mon brouillard, le regard amusant de ces drôles de gens,
Tantôt les intelligents profiteurs...
Tantôt les ignorants profités...
Je perçois les rires gras et sarcastiques de ces capitalistes à la con...
Le coeur aussi vide que pleines puisse être leurs bourses
Ils se moquent en m'indexant...
"Qu'il est drôle ce clochard!"
"Quel ivrogne celui-là!"
Rien à foutre...

Aucun regret
Aucun remord
Aucun retour
Plutôt chier l'intégralité de mes tripes
Plutôt pisser l'intégralité de mes couilles
Qu'on me pende par la queue
Ou qu'on me grille la cervelle
Aucun regret
Aucun remord
Aucun retour
Je m'en vais...

-Winter-