Chapitre 6: Le Désir

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Il est là devant moi. Mon souffle est court et mes jambes sont en coton. Nous nous trouvons dans un ascenseur, cependant, je ne sais pas du tout où nous allons. Loïc me regarde tranquillement, sans dire un seul mot. Je suis vêtue d'une longue robe rouge, l'ouverture dans mon dos va jusqu'à la limite de mes fesses, tandis que le devant montre légèrement ma poitrine. Lui est vraiment ravissant.Un costard bleu nuit, assorti d'une cravate rouge. Cela lui va comme un gant. Il a ses mains dans les poches, avec un regard que je ne connaissais pas. J'ai l'impression qu'il va me dévorer sur place. Nous n'avons pas bougé d'un pouce. Face à face, dos au mur. C'est alors que les portes s'ouvrent. Il me montre d'une main la sortie pour me laisser passer la première. Devant nous s'étend un long couloir. Des portes fermées se succèdent une à une, puis nous nous arrêtons devant la numéro douze. Loïc passe la carte magnétique dans le boîtier et actionne la poignée. Je passe devant lui et observe l'immensité de cette salle. Des canapés en cuirs de couleur beige sont placés devant la télévision. Mais Loïc ne s'arrête pas ici. Je le suis et découvre un lit, bien plus grand que je n'en ai jamais vu. Il se retourne pour me faire face. Ses mains posées sur mes hanches, il me fait reculer jusqu'à ce que mes mollets heurtent le lit. Je m'y assois et continue de l'observer. Ses yeux bleus ne quittent pas les miens, ses doigts descendent le long de mes jambes et bien encore afin de m'enlever mes talons. Il reste les genoux à terre à me contempler. J'entends ses pieds se débattre pour retirer ses chaussures. Une fois celles-ci éparpillées sur le sol, ses mains frôlent mes chevilles, puis mes genoux pour finir à la dentelle de ma culotte. Un gémissement sort de ma bouche. Il retire les bretelles de ma robe pour que ma poitrines oit entièrement découverte. Une main posée sur ma gorge, sans pour autant la serrer, il me fait basculer en arrière pour que mon dos touche le lit. Ses doigts glissent entre mes seins et mon ventre. Je l'entends se déplacer et c'est alors que ses lèvres se posent sur mon ventre. La chaleur se pose à chacun de ses baisers ce qui me fait frémir et gémir de plaisir. Il laisse place à sa langue et parcourt maintenant mon téton. Mon corps se met à se tendre et se tordre au fur et à mesure de ses déplacements. Il prend place au-dessus de moi. Me soulevant par le dos, il monte mon corps en haut du lit. Ses yeux me désirent. Je sens sa verge gonflée contre ma cuisse. Le bouton de son pantalon se défait sous mes doigts. Son visage se rapproche petit à petit du mien. Nos lèvres se touchent presque, nos souffles se mélangent...

***

Non... Non... Non !!!

Je me réveille en sursaut, les yeux fixant le plafond.

Aïko se lève d'un bond en réponse à mes hurlements. Non, mais c'était quoi ça ? C'est le rêve le plus fou que j'ai pu faire. Ma peau est complètement rigide, en sueur et frissonne encore de plaisir. J'ai une envie folle de son corps, de sa bouche, de... Tout. Loïc tout entier. Mais qu'est-ce qu'il me prend ? Il faut que j'arrête tout ça. Je ne dois pas me laisser distraire encore une fois par un homme qui me fera pleurer pour la énième fois. J'ai assez souffert. Je me lève, nue. La chair de poule hérisse mes poils. Il faisait meilleur sous les draps. Oh oui, bien meilleur. Je file sous la douche sans perdre plus de temps. L'eau chaude coule le long de mes cheveux pour finir à mes pieds. Cette sensation est vraiment agréable. Après quelques instants, la vapeur commence à monter et rend flou le reflet dans la glace.

Je termine de m'habiller et retourne dans le salon. Une serviette enroulée dans mes cheveux encore humide. Il faut que je range, mais à vrai dire, j'ai la flemme. J'attrape mon ordinateur portable et un paquet de gâteau qui traîne. Assise sur le canapé, j'attends que l'écran s'allume. Nous sommes dimanche et je dois absolument continuer à écrire mon histoire. Voilà plusieurs jours que je n'ai rien écris. Pas que je n'en ai pas l'envie, ni l'inspiration, mais je manquais de temps. J'espérais pouvoir rédiger quelques chapitres, il est seulement dix heures du matin. J'ai toute la journée devant moi donc autant profiter. Il fait vraiment beau aujourd'hui. Derrière les rideaux, la fenêtre laisse passer les rayons du soleil. Je commence à taper sur mon clavier et laisse mon imagination prendre le dessus.

Mais voilà cinq minutes que rien ne vient. Je garde les doigts au-dessus des touches sans avoir bougé. Je n'ai même pas écrit un mot tellement mes pensées sont bloquées sur mon rêve. Il était si délicieux. J'ai beau essayer de ne plus revenir dessus, je n'y arrive pas. Énervée, je me lève, attrape mon téléphone pour envoyer un message :

Coucou Irina, ça te dirait d'aller courir avec moi ?

Il faut absolument que je m'aère la tête et que je sorte d'ici. J'ai l'impression de tourner en rond.Mon téléphone sonne et une réponse apparaît d'elle :

Oui,avec grand plaisir. Je ne suis pas sûr d'être au top, mais je vais essayer. On se retrouve dans une heure en bas de chez toi.

Son message me fait sourire. Courir ou non, tant que je suis avec elle, ça me fera le plus grand bien.

***

- Dis, tu accepterais de juste marcher ? Je ne me sens pas tout à fait capable. Prendre l'air après une cuite est la meilleure des choses, mais pas courir, dit Irina l'air peinée.

- Ahah ! Ne t'inquiète pas. Et puis il faut qu'on parle et que tu me racontes.

Nous marchons côte à côte. Je vois dans son regard quelque chose de nouveau. Je ne sais pas du tout comment l'interpréter, alors je lui demande :

- Tout va bien ? Il t'a fait du mal ?

-Non, non, dit-elle en secouant la tête le plus fort possible. Il était très gentil avec moi. J'avais bu et peut-être même un peu trop. Tu me connais.

- Oh, ça, oui.

J'éclate de rire, mais je reprends vite mon calme, car je ne comprends pas son état, vu qu'il a été gentil avec elle.

- Alors qu'est-ce qu'il ne va pas ? Je lui demande. Je vois bien que tu n'es pas dans ton assiette.

- C'est juste que sa gentillesse, hmm... Je crois que je...

- Tu es attirée par lui ? Dis-je surprise. Oh bah merde alors ! Irina est attirée par un homme et pas juste pour le sexe ?

- Chut !!!

Ça me fait tellement rire de lavoir comme ça. Mais je suis très heureuse. Il fallait bien qu'un jour ça se produise. Elle n'allait pas coucher indéfiniment avec des hommes, sans jamais éprouver un seul sentiment.

- Il a été génial avec moi. Nous avons beaucoup discuté, de nos vies, de nos désirs... Le courant passait très bien et il en a profité pour me proposer un rencard. J'ai accepté. Bon, j'ai quand même vomi deux ou trois fois et il a eu la gentillesse de me tenir les cheveux...

Je l'attrape et la sers fort dans mes bras. Je n'ai jamais été aussi contente pour elle.

- C'est génial ça, dis-je à Irina.

Nous continuons de marcher jusqu'à arriver au parc. Les enfants jouent dans les aires de jeux pendant que les parents font les gendarmes. Un peu plus loin se trouve un petit étang, j'ai toujours bien aimé cet endroit. Les canards se régalent de bouts de pains jetés par une vieille dame. Nous nous asseyons face au parc.C'est si reposant d'être là. Irina sort de son sac une paire de lunettes solaire et les enfile. Je bascule la tête en arrière, les yeux fermés pour mieux profiter du soleil. On entend les oiseaux chanter, les enfants crier de joie et les personnes qui se promènent.Je ne parle pas de mon rêve à Irina. Il faut que je passe outre. Il ne se passera rien entre lui et moi, c'est décidé. Je laisse le vent me caresser le visage pour me détendre. Nous ne parlons plus,mais nous profitons un maximum.

-Bonjour, mesdemoiselles.

-Loïc ? Je réagis avec plus de rapidité que je ne l'aurai pensé.

Mes yeux grands ouverts, et cette fois-ci, il se tient réellement devant moi. Je suis prise de plusieurs sentiments à la fois. Peur, désir,joie, angoisse... Et j'en passe.

-Bonjour, en arrivant enfin à lui répondre.

-Oh, salut Loïc. Tu comptes me piquer encore ma copine ?

Il rigole à sa question et lui répond :

-Non, je n'ai pas le temps. De toute façon, il vaut mieux qu'elle profite de toi. À bientôt les filles ! Amusez-vous bien.

Sur ces paroles, il part sans se retourner. Il était distant par rapport à d'habitude. Étonnamment, ça m'attriste. Le rejet qu'il a eu de ma part hier soir, a dû le faire fuir et je comprends totalement. C'est peut-être mieux comme ça.


Battement incertain (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant