Battement incertain (EN PAUSE)

Chapitre 8 : Juger sans savoir

- Tu es sûr que c'était lui ? Me demande Irina.

- Oui, je l'ai vu de mes propres yeux.

Après avoir retrouvé mon sourire, celui-ci a totalement disparu lorsque j'ai vu cette fille à son cou. J'ignorais que je pouvais avoir cette réaction. Je le trouve séduisant, gentil et bienveillant, mais rien ne me prouve que je ne serai pas déçue. J'avance en traînant des pieds. Je suis totalement ridicule. Pendant qu'Irina part avec son copain dans le grand huit, je me dirige vers un stand pour m'acheter une pomme d'amour. Je remercie le serveur et retourne les voir en la savourant. J'aperçois au loin Irina assise dans le wagon à côté d'Arthur, hurler et levant les mains lors de la grande descente. J'ai vraiment horreur de ce manège. Les grandes sensations, l'estomac qui remonte jusque dans la bouche, j'en ai très peur. Irina court vers moi, grand sourire.

- C'était sensationnel !!! Tu ne sais pas ce que tu rates, me pousse-t-elle gentiment.

Mon visage forme une grimace. Elle sait très bien que je n'aime pas du tout cette attraction-là.

- À mon tour de choisir, dis-je en hâte.

Elle ne se pose pas trop de questions, elle sait où je souhaite aller.

- La grande roue, je sais, je sais.

Elle marche auprès d'Arthur, me laissant manger ma pomme. Je vois la grande roue, ne pensant plus à Loïc. Ce que j'apprécie lorsque je suis en haut, c'est de pouvoir observer tranquillement la vue et le paysage qui s'étant à des kilomètres. Je ne suis pas une grande fan des villes. La nature, le silence, les chemins dans la forêt ou la montagne, tout ça me ressemble plus. Quand je suis partie avec Grégoire, je n'ai pas eu d'autres choix que de le suivre. Peut-être qu'un jour, je partirai, sûrement d'ailleurs. Pour l'instant, je suis plutôt bien. Je pars de temps en temps en randonnée pour profiter de l'air pur et sortir de la ville. Nous voilà devant les sièges. Je fais signe à Irina d'aller avec son copain s'installer, je prendrai le suivant. Ça ne me dérange pas du tout, je suis contente de son bonheur et je veux qu'elle le sache. Ils s'installent et je vois dans ses yeux, un remerciement. Je lui envoie un bisou et attends mon siège. Je m'avance et prends place seule.

- Attendez, excusez-moi, je vais partir avec elle s'il vous plaît.

J'ai à peine le temps de comprendre que Loïc s'installe à mes côtés. La barrière se referme et nous partons. Il regarde en bas et fini par se tourner vers moi.

- Bonjour, dit-il joyeusement.

- Bonjour.

Je lui réponds sans trop d'enthousiasme. Pourquoi est-il là ? Et seul surtout.

- Je te cherche depuis tout à l'heure. Je t'avais aperçu, puis je t'ai perdu dans la foule.

- Tu me cherchais ? Demandais-je étonnée. Ce n'est pas ce que j'ai vu tout à l'heure...

Je n'ai pas pu m'en empêcher. J'ai encore l'image de cette fille blottie dans ses bras en tête. Mais qu'est-ce qu'il cherche ? La roue s'arrête tout en haut et nous voyons les montagnes s'étendre au loin. Il n'a pas répondu à ma remarque. Il reste là, silencieux.

Je sens ses doigts se poser sur ma joue et se retirer avec rapidité. Je tourne la tête et l'observe se frotter sa main sur son jean.

- Tu avais un bout rouge sur ta joue, dit-il.

La douceur de ses doigts, me fait frissonner. Je sens son regard perplexe peser sur moi. Le tour est bientôt fini et il me dit :

- Qu'as-tu vu exactement Holly ?