I
La vie n'est pour certain qu'un hasard...Auquel deux individus décident d'y contribuer.
Ainsi naît un nouvel individu, possédant à son tour une apparence sans importance à l'échelle du monde et pourtant si critiquable pour ses futurs semblables. Il se retrouvera contraint de prendre ce qu'on lui offrira. Grande et mince, petit et enveloppé ? Blond, brun ou encore roux ? Blanc, noir ou bien métisse ? Asthmatique, amnésique ou anémique ?
Peu importe. Lui aussi possédera ses défauts.
Et il se forgera à son tour sa place afin de procréer lui aussi dans cette société.
Mais certains individus n'ont pas cette chance... certains ne connaissent que ce froid glacial qu'est le manque que nous appelons grossièrement affection. Cette chose qui nous rend d'après nous humains.
Si telle est votre vision, revoyons ensemble le Corbeau et le Renard...
***
Le ronronnement des néons reprend et aussitôt ils illuminent vivement la salle immaculée où l'endormie se retrouve, malgré elle, éveillée. Celle-ci se relève lentement pour s'accouder et entreprend une introspection du bruyant plafond. L'une des lampes semble peiner à rester allumer... devra t-elle le faire remarquer au gardien ?
Elle garde de côté cette remarque et se lève entièrement du carrelage froid de la salle. Elle ne saurait dire si cette pièce était immense ou minuscule, après tout, de toute sa vie, elle n'avait connue que celle-ci.
La jeune femme remarque le plateau encore intact disposé face à sa porte blindée. Elle n'a pas faim.
Elle l'ignore donc pour passer directement à sa toilette.
L'adolescente retire son ample t-shirt blanc lui arrivant à mi-cuisse et le laisse glisser au sol. Elle se dirige ensuite vers son lavabo de céramique suspendu au mur et laisse l'eau glacée couler, après quelques minutes, la température de celle-ci n'augmente pas, signe qu'aujourd'hui encore, la jeune femme s'abstiendra d'eau chaude.
Elle passe brièvement ses mains sous le jet cristallin pour y recueillir un puits d'eau qu'elle déverse dans sa nuque sachant que ses cheveux sont encore propres. Elle frotte du mieux qu'elle peut son dos pour y retirer la crasse de ses anciens examens et s'attarde quelques instants sur sa marque.
Derrière son oreille droite, elle ressentait distinctement le creux de cette cicatrice formant un formel 03.
Elle ne haïssait pas cette brûlure, mais ne la comprenait pas pour autant, tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle seul possédait ce petit 3 en conclusion.
« C'est l'heure Renard. » prévint le surveillant de sa voix forte en tapant la porte de métal à l'aide de sa matraque.
Il soulève rapidement l'infime fente de l'unique ouverture de la salle pour s'assurer de la présence de la dite renard qui se retourne le torse à découvert, dévoilant sa poitrine sans aucune pudeur. En quoi devait-elle faire attention à ce genre de chose ? Qui avait-il de mal à dévoiler ainsi son corps ? Elle ramasse tout de même son vêtement au sol et l'enfile distraitement face à sa prochaine sortie, elle devait se montrer présentables faces aux autres après tout, même s'ils s'en contre-fichaient.
La jeune détenue observe encore une fois derrière elle la pièce entièrement faite de blanc où seul un nécessaire hygiénique est installé, puis elle reporte son regard vers l'énorme ampoule fixée au-dessus de son issu.
Dans une alarme grave et sourde, la Led s'allume d'une vive lueur rouge et un déclic se fait entendre dans le mécanisme de la porte qui s'ouvre dans un grincement métallique.
Une brise naturelle vient faire virevolter ses quelques mèches de cheveux rebelles et ses yeux cuivrés ouvrent une nouvelle vision sur le monde...
L'extérieur est une nouvelle fois aussi terne que dans ses souvenirs. Ils ne les laissent après tout sortir que lors des temps nuageux, la jeune femme avait de nombreuses fois tentait de distinguer la source des tintements répétitif qui s'ablataient de temps à autres sur son abris, mais elle s'était toujours contentée de cette vision flou que lui offrait sa minuscule ouverture et de ce mot satanée-pluie qu'avait un jour prononçait distraitement l'un des gardiens.
Elle osa un pas timide sur le béton congelait de la cour, comme tous ses autres colocataires, elle entra dans l'espace découvert de forme carré vérifiant comme à son habitude les lieux.
Les bâtiments de métal se rejoignaient et ne laissaient aucune ouverture, à chaque angle, un garde tout habillé de blanc était disposé pour surveiller les activités des sujets.
Seul un bâtiment se démarquait des autres, plus haut et plus imposant, celui-ci était appelé le Central, là où aucun d'entre eux n'avait droit d'entré. Ils n'apercevaient parfois que les imposantes portes se refermaient dans un vacarme insupportable. Hormis le sol de béton, la cour commune possédait plusieurs lampadaires, qui s'allumaient lors des temps plus sombres. Autrement dit, de l'intérieur à l'extérieur, les nuances passaient simplement du blanc au gris hormis pour les couleurs de cheveux et de peau des résidents du camp.
Plus d'une vingtaine d'adolescents pénétrèrent les lieux, certains s'installant en petit groupe, la majorité restait tout de même solitaire et reclus, comme numéro 3.
Plusieurs pensées s'élevèrent à voix hautes, basses ou même internes. « Le Renard est de sortit... » résonnaient-elles instinctivement à la vue de la jeune femme.
Celle-ci replaça ses cheveux pâles derrière ses épaules et longea distraitement, comme si de rien était, un des nombreux murs métallique en le faisant tintait de ses ongles relativement longs.
Elle sautait chacune des portes encore grandes ouvertes lors-qu'inhabituellement, un jeune homme lui coupa la route. Tous le monde le remarqua aussitôt.
Difficile de l'ignorait lorsque chacun d'eux savaient ce que représenter ces cheveux coupés à raz de peau.
Qui était ce nouvel arrivant pénétrant le territoire du renard ?

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Le Corbeau & Le Renard
Science FictionElle n'a connue que ténèbres, c'est pour quoi elle rêve de couleur. Elle ne connait rien au monde, mais comprend mieux que quiconque. Ils craignent qu'un jour elle ne s'éveille, mais il est déjà trop tard. Car elle est le Renard, et va leur faire sa...