Chapitre IV

66 10 1
                                    

{L'aventure commence maintenant}

IV. Partie I


Le travail du Renard à présent terminé, la jeune femme se rend compte qu'elle a prit beaucoup de retard lorsque les bruits de pas résonnent du couloir. Pour la première fois de sa vie, elle s'empresse de retourner dans son lit et se jette sur celui-ci. De peu, son rideau s'ouvre et un des gardiens arrive, son bac d'outils sur les bras. Il dépose celui-ci sur une des tables qui l'entoure et regarde avec admiration la jeune fille visiblement, pour lui, endormie.

« Bonjour Renard... » dit-il en retournant le jeune femme sur le ventre afin d'avoir libre accès à son dos.

Il remonte délicatement le t-shirt de l'adolescente, malgré l'acte barbare qu'il s'apprête à lui faire.

Le gardien saisit l'un des scalpels et l'aiguise lentement tandis que la gamine sert autant les dents que la mâchoire, prête à endurer une douleur silencieuse. De petits croissants de sang se forment sur ses paumes.

Il ne servait à rien d'ignorer la douleur, celle-ci lui rappelait qu'elle était en vie.


Le Corbeau se réveille.

Aujourd'hui encore, son dos le fait souffrir mais un autre détail l'interpelle.Qu'avait son mollet droit ? Il soulève le pan de son pantalon et y découvre un bandage lui prenant de la cheville au genou, sur celui-ci est écrit diverses écritures. Le jeune homme le dénoue donc afin d'y déchiffrer le message.

Ce qu'il y lit le rend incongrue.


Bonjour monsieur le Corbeau, que vous êtes jolie, que vous me semblez beau.

Je suis ici pour vos dires mon ami. Cherchez-vous, vous aussi le soleil derrière ces sombres nuages qui nous étouffent ? Sur ce point pourrions-nous trouver un accord ?

J'en serais ravie, moi, le Renard.

À ces mots comprenez que je ne puis vous parlez plus longuement. Si ainsi vous m'avez compris, suivez-moi, ne posez pas de questions, cela attirera les regards. Ne mangez pas, nourrissez-vous plutôt d'espoir.  Retirez à l'abri des regards l'aiguille du sommeil. Et suivez-moi à travers les songes éveillés.

R.


De quoi parlez donc le dit Renard ? Était-ce l'un des fous qui l'avait dévisagé quelques jours plus tôt ? Il n'en savait rien. Il ne voulait pas savoir. Mais par précaution, il jette le message dans sa cuvette et tire la chasse. Il ne souhaite pas de problèmes. Il veut mourir seul, et en paix.

Ou bien non.

Il ne sait plus...il ne sait rien... sa lucidité est si réduite dans un tel endroit.

Alors que ce Renard tourmente ses esprits, il n'entend pas au-dessus de lui, l'averse qui s'écrase de plein fouet sur son abri de métal dont le Renard en question, se réjouit secrètement. Celle-ci est dans sa propre maison encore allongée, elle ne pleurt plus maintenant que les gouttes de pluie la berce telle une enfant.

Il ne sert à rien de se lever, ils ne sortiront pas aujourd'hui. Cela la laisse se reposer de cette nuit de cauchemars que l'enfant a enduré.

Elle allait enfin connaitre ce qu'était ce bruit qui la réconforté tant par-dessus ce grésillement incessant.



Le soir vient, et pour la première fois depuis longtemps, le Renard s'impatiente...

Le Corbeau & Le RenardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant