Chapitre IX
''Je suis naît au Central, et ne l'ai jamais quitté. J'ai connu chacun de vous, les uns... après les autres...''
Le froid de la nuit l'empêchait de dormir, à chaque fois que le jeune homme pensait effleurer cette idée, un violent frisson lui arrachait cette sensation.
C'était donc depuis plusieurs minutes que l'adolescent fixait cette étendue sombre qu'était le ciel dénué d'étoile...
« à quoi penses-tu Corbeau ? » l'arrache soudain à ses contemplations la jeune femme.
Il tourne donc ses yeux vers l'adolescente, celle-ci était allongée à une longueur de bras de lui, sur le côté, un bras replié pour le passer sous sa tête, ses cheveux pâles étaient étalés autour d'elle dans des reflets couleur lune et ses yeux étincelants d'intelligence gardaient tout de même cette lueur de malice malgré les ténèbres ambiants.
« Pourquoi ne cesses-tu pas de m'appeler Corbeau ? » lui pose t-il enfin cette question qui lui torturait l'esprit depuis plusieurs jours maintenant.
« Parce que tu n'échappes pas à la règle des fables... » répond t-elle simplement tout en sachant pertinemment qu'il ignorait ce terme.
« Et de quoi s'agit-il ta fameuse règle des fables ? »
Un soupir exaspéré déborde des lèvres de la jeune femme.
« Ils vous retirent de vos familles et vous enferment dans des centres comme le Central, ils vous shootent jusqu'à ce que vous oubliez jusqu'à votre identité, vous tondent comme on le ferait à des moutons, et vous relâche dans l'arène avec les autres. Cependant,ils ne sont pas des monstres au point de vous appelez par votre matricule, vous restez des adolescents, ils vous nomment donc avec des personnages de fables, ils font renaître les anciens sujets sur des nouveaux par de simples noms et ça semblent suffisamment les rassurer pour ne pas avoir mauvaise conscience... » explique t-elle.
« Pourquoi utilises-tu le terme vous ? Tu n'es pas censé être un sujet toi aussi ? »
Le Renard sourit, trouvant la remarque plus intelligente que d'habitude, elle concède à répondre enfin à une question de son passé.
« Je suis naît en tant que telle. Voilà ce qui me différencie de vous, les usurpateurs. » à ces paroles, la jeune femme se relève sur ses avants-bras, en surélévation par rapport au Corbeau, celle-ci ne parait que plus puissante par ses intonations.
« Je suis naît au Central, et ne l'ai jamais quitté. J'ai connu chacun de vous, les uns... après les autres... » finit-elle d'un ton glacial, laissant sous-entendre la mort de chacunes de ses anciennes connaissances.
« Alors ne me demande surtout pas de t'appeler autrement, Corbeau, car ce serait me demander de te traiter autrement que les autres qui ont dépéris là-bas. »
Les paroles de cette sans-nom n'affecte pas plus qu'il ne le devrait le jeune homme, car celles-ci n'enfermaient aucune douleur, aucune détresse, aucune tristesse.
La jeune femme semblait réciter une simple nouvelle journalière, car pour elle, c'était surement ça la normalité, avoir vue des gens mourir n'était pour elle que son enfance et avoir des prélèvements de peau chaque nuit était simplement son quotidien.
« Quel est ton avis sur la mort ? »
à sa question, la jeune fille émet un doux rire d'enfant.
« Jet'en prie Corbeau, tu ne peux pas avoir plus nul comme question ? » lui demande t-elle sans pour autant cesser de rire.
Mais face au silence de son interlocuteur, la jeune femme se reprend en ce contentant de sourire.
« Les hommes sont fait pour mourir... C'est un fait indéniable qu'aucun homme ne pourra jamais transgresser, peu importe ses efforts. Au choix de celui qui vit de retarder sa fin ou non. »
Sa façon de penser était tellement mature que cette explication sembla donner une gifle invisible au jeune homme.
Après tout, quelques jours plus tôt, il n'avait que souhaité que tout cela cesse...
« Je ne traite en aucun cas de lâche ceux souhaitant en finir. » semble t-elle lire dans les pensées de l'adolescent. « La vie a un sens de l'humour plutôt douteux après tout, un homme est tout à fait en droit de vouloir briser la boucle monotone de la vie, mais il est tout de même dommage de gaspiller ainsi inutilement une vie alors que certains d'entre nous se battent plus qu'ils ne le devraient... »
Les yeux de la jeune femme peinent désormais à rester ouvert et elle s'échoue peu à peu aux côtés du Corbeau.
« J'ai...décidé de me battre... » murmure t-elle.
« Je suis heureuse que tu ais décidé de te battre toi aussi... » conclut-elle en sombrant dans l'inconscience.
Inconsciemment et innocemment, elle passe un bras autour de la taille du jeune homme...
Elle était décidément plus enfantine la bouche fermé... pensa t-il aussitôt en sombrant à son tour.
***
Le vent souleva une nouvelle fois ses cheveux tandis que ses yeux ne quittaient pas le paysage en contre-bas. Cela ressemblait à une fourmilière... avait-elle aussitôt pensé, en admirant ce que le Corbeau appelait communément:
VILLE

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Le Corbeau & Le Renard
Science FictionElle n'a connue que ténèbres, c'est pour quoi elle rêve de couleur. Elle ne connait rien au monde, mais comprend mieux que quiconque. Ils craignent qu'un jour elle ne s'éveille, mais il est déjà trop tard. Car elle est le Renard, et va leur faire sa...