Chapitre 22: Traumatisme

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Effectivement, elle avait fait une connerie. Une grosse connerie.
Ses efforts pour changer ces derniers mois venaient d'être réduits à néant, effacés par la noirceur de son coeur.
Les représailles allaient être lourdes, malgré son accusation à tort et sa mère ayant été la réelle assassin, on ne tue pas autrui. Elle assumerait les conséquences de ses actes incontrôlés, après tout, si maintenant on la punissait comme autrefois, ça aurait été à raison.

Elle cessa de sangloter, maintenant fatiguée. Fatiguée d'elle même, de ses actes, de sa vie. Elle ne voulait plus lutter, elle se laissa là, ballante, bonne qu'à être portée tel une poupée fragile. Elle avait déjà combattu pendant tant d'années, et peut être que maintenant tout ceci-ci allait être entièrement réduit en poussière à cause de ce meurtre.

Levi la porta, elle semblait sans vie, gardant tout de même une expression dévasté, mais fatiguée. Ses bras se balançaient à chaque pas que faisait le jeune homme passant devant les employés choqués, tristes, paniqués, ne sachant plus où donner de la tête, ni comment réagir. Leurs regards étaient tous maladroitement posés sur le cadavre torturé de leur dame. Éprouvaient-ils de la peine pour avoir vu leur patronne se faire sauvagement tuer, et ce malgré les révélations? Pas vraiment. Cela les avaient plus dérangé d'entendre la véritable histoire que de voir cette sorcière mourir dans d'atroces souffrances. Ils se sentaient trahis, souillés, coupables, coupables pour avoir cru cette femme et envoyé une très jeune innocente en enfer. Elle n'avait pas mérité d'épouser un homme aussi fabuleux que Rainere D. [t/n]. Celui-ci avait résolu des conflits, conseillé le Roi en personne, aidé les plus démunis et aimait tout le monde de la même manière. C'était un homme bon, gentil, tolérant, mais sa femme était un tyran, et il ne pouvait plus le supporter. Se sentant manipulé, il voulu divorcer, mais il se fit injustement tuer.
Cette femme avait été un démon. De son vrai nom, Aria Miradaz, elle paraissait aussi paisible qu'un ange, mais au fond se cachait une sociopathe égoïste et manipulatrice.
Elle ne méritais rien de ce qu'elle avait. Même pas la vie, selon sa fille.

Levi marchait dans les couloirs, portant la jeune femme dans ses deux bras, comme on porterais le cadavre de sa femme bien-aimée. Sa mine était grave, les problèmes allaient s'accumuler d'heures en heures. La jeune femme dans ses bras était calme, un peu trop calme. Elle semblait réfléchir sans vraiment penser, observer sans même regarder, entendre sans écouter, elle était ailleurs. Ailleurs en enfer, ailleurs dans ses souffrances. Son visage était pâle, elle fixait un point invisible au loin, laissant le poids de tous ses membres se balancer au gré des mouvement de son porteur, n'ayant plus la force de les bouger. Seul ses iris suivaient encore, son petit corps n'avait plus de tenue, il se laissait porter, peu importe si la position était confortable ou pas, elle ne cherchait pas à se mouvoir. Elle voulait la paix. Une paix éternelle, un peu comme celle de la mort. Mais la mort ne semblait pas vouloir d'elle, elle non plus.
La jeune femme savait qu'elle n'aurait le droit qu'a un décès douloureux, et elle voulait l'éviter à tous prix. Mourir maintenant aurait été un soulagement.
Elle ferma ses paupières, se laissant finalement bercer, épuisée par la vie. Mais elle ne dormais pas, effrayée de ce qui pourrait l'attendre. Ses iris fixaient l'opacité de sa paupière dans un point indéfini, roulant parfois de l'oeil dans différente directions, observant le noir apaisant mais toutefois pénible que sa peau offrait.
Les bruits de pas résonnaient dans les couloirs et dans ses tympans, elle trouvait ça tout aussi agréable, agréable comme le doux bruit de la pluie et du vent.
Son esprit était vide de toute reflexions. Elle avait fait un grand vide, elle ne pensait plus à rien malgré les récents évènements.

Le caporal avait fait son chemin jusqu'au dehors de la grande résidence, appréciant la brise fraîche de la nuit. Il jeta un dernier coup d'oeil à celle qu'il protégeait maintenant, elle semblait éteinte, cela lui fit mal. Mais il s'envola, la serrant un peu plus fort contre lui. Il arriva à passer le mur Sina sans vraiment de difficultés, et il reparti rapidement au QG, voulant se mettre en lieux sûrs et cacher [t/p].

Pénétrant dans la chambre de la jeune femme, il la posa sur son lit, et s'assit dessus aussi, juste à côté d'elle. Elle ouvrit les yeux, fixant à nouveau le néan, elle ressemblait à une poupée de porcelaine, sa frêle silhouette était étalée sur les draps, tel un jouet désarticulé. Elle semblait aussi vivante qu'une empoisonnée, pourtant elle respirait. Elle ne semblait même pas humaine, on aurait juste dis un corps respirant, et c'était tout.
Levi plaça sa main sur la joue de [t/p], elle était glacée. Son état l'inquiétait. Il alla saisir une chaise et s'y assit, observant fixement cette jeune femme.
Le temps passa, elle n'avait toujours pas bougé d'un milimètre, pas battu un cil. Mais Levi sombra dans la sommeil seul, contre sa volonté, il succomba.
Elle, était une coquille vide, elle ne comptait même pas les secondes, rien n'arrivant dans son esprit, pas une seule pensée, pas un seul mot, pas un mouvement.

La nuit passa comme ceci.

Elle était comme morte. Mais son coeur battait, son organisme fonctionnait normalement.

L'aube arriva.
La porte se fit défoncer d'un coup de pied. Levi se réveilla en sursaut, puis considéra les cinq personnes venant d'entrer. Tous des soldats portant le blason des brigades spéciales.
Sans une parole, le caporal-chef compris ce qu'ils voulaient. Mais ils ouvrirent la bouche quand même.

"[t/p] [t/n]. Vous êtes en état d'arrestation, veuillez nous suivre."

Mais évidemment, elle ne bougea pas.

"Bougez-vous!" hurla-t-il face à ce manque de réaction

Encore une fois, rien. Il s'impatienta et marcha à grandes enjambées vers la jeune femme. Il la saisi par le col et la souleva. Il fut déconcerté en voyant son corps éveillé mais complètement relâché, aussi vivace qu'un cadavre.

"Elle est dans cet état depuis hier." expliqua calmement Levi "Laissez-moi vous accompagner et la porter."

le soldat hésita un instant "...Comme vous voudrez, elle ne peux pas se bouger apparemment."

Levi la pris consciencieusement dans ses bras, une légère expression de douleur et de peine en voyant l'état de sa subordonnée.
L'escouade était devant la chambre, ainsi qu'Erwin.

"On m'a raconté ce qui s'était passé, un des soldats du manoir [t/n] m'a tout dévoilé, chaque petit détail d'hier soir."

"Si tu connais la vérité, tu ne peux pas la blâmer."

"Moi, non. Mais les autorités, oui. Un jugement d'urgence a été organisé, [t/p] va y être jugée." il lui jeta un coup d'oeil peiné "Mais voyant son état, elle ne pourra pas se défendre, nous allons donc devoir trouver un moyen de la sortir de là et de l'innocenter. Cela risque d'être vraiment compliqué. Cependant, j'ai déjà un plan en tête. Approches-toi..."

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Hey!! Chapitre 22 posté et réécrit
J'espère qu'il vous aura plu!

Comment va se passer le jugement de [t/p]? Va-t-elle le gagner? Son état va-t-il rester ainsi ou va-t-il s'améliorer? Comment compte le Bataillon s'y prendre pour innocenter [t/p]?
Vous le saurez dans le prochain chapitre!

Bref! Moi je vous laisse, merci d'avoir lu!

Corporal Juju
(1220 mots)

La Lame De Pierre || Levi x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant