Chapitre 39 : Aurevoir

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Doucement, ses paupières se soulevèrent. Une vague de lumière l'obligea à les refermer.

Combien de temps avait-il dormi? Le soleil était déjà bien haut dans le ciel.
[t/p] ne l'avait-elle pas réveillé?

Le Caporal se redressa péniblement, seulement pour constater qu'à ces côtés, ne trônait que le vide. Il supposa qu'elle était donc déjà levé, et ce, depuis un bout de temps. Sa place dans le lit était froide.

Quelque chose n'allait pas, il le sentait. D'habitude, quand elle se levait avant lui, elle venait toujours le réveiller après avoir pris sa douche.
Or là, même la salle de bain était vide.

Il se prépara alors, enfilant un uniforme propre après un court séjour dans la salle d'eau, avant de se mettre à sa recherche.

Il alla d'abord vérifier dans sa chambre, mais qui s'avèra être vide. Elle n'avait pas été rangée, ni nettoyée depuis un bout de temps. Il s'inquièta de ce fait, elle nettoyait d'habitude tous les jours.

Il passa alors au terrain d'entraînement, mais à part des cadets en pleins combats, aucune trace de son amante.

Personne dans le jardin, personne dans l'atelier où elle passait parfois du temps à bricoler.

Une boule de stresse s'installa dans son estomac, et il ne put s'empêcher de penser que cette soudaine disparition était en lien avec la conversation de la veille.

Entrant dans le réfectoire presque vide, il aperçut Dominique et les trois autres. Il s'avança alors vers eux, et remarqua qu'ils étaient bien silencieux par rapport à d'habitude. Ils affichaient des mines fermées, aucun ne parlait.

"Oi, vous auriez pas vu [t/p]?"

Lentement, à l'entente de ce prénom, ils levèrent la tête, confus. C'est alors qu'il put observer la tristesse et la douleur se lire dans leurs yeux.
Lukas, d'une voix étranglée, lui répondit alors.

"Caporal... Vous... Vous n'êtes pas au courant?"

Son coeur fit un bond dans sa poitrine.

"Elle a démissionné ce matin..."

***

La calèche roulait lentement. Seul les sabots des chevaux claquant sur la petite route pavée retentissaient dans l'habitacle.

Son regard était fixé sur l'horizon, évitant à tout prix les yeux de l'homme en face de lui, qui ne semblait pas vouloir regarder autre chose que son visage..

"Cette robe te sied à merveille."

En effet, elle avait dû troquer son ancien uniforme pour des habits plus traditionnels, que Ed avait choisi avec soin.

Même si la longue robe à manches mauve lui allait en effet plutôt bien, elle l'ignora, ne préférant pas commettre un homicide et compromettre la vie de son amant... ou plutôt, de son ancien amant.
À cette pensée, un pincement se fit ressentir dans sa poitrine.

Elle avait envie d'hurler, de pleurer, de frapper à ces pensées. Mais elle restait là, muette et immobile, une brique dans l'estomac.

La belle ne se sentait plus vivre, prisonnière d'une tout autre bête que dans les contes. Son coeur si maltraité ne semblait plus vouloir battre sous les coups de poignard qu'on lui infligeait. On lui avait enlevé sa vie, égoïstement.

Dehors, les oiseaux volaient gaiement, et si on omettait les immenses murs visibles au loin, on aurait presque pu croire à un semblant de liberté.
Dans cette calèche, elle, se sentait étouffée, prisonnière, respirant un air empoisonné.

La Lame De Pierre || Levi x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant