Chapitre XLIV : One last name. (final)

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Je n'ai pas été en cours hier – jeudi. J'étais trop occupée à me demander si ces derniers mois avaient bien été réels. Ces mois ont tellement changé ma vie que je n'arrive pas à y croire. Tout me semble irréel, tout me semble tiré d'un roman, un roman d'amour, un roman policier, un roman mystérieux. Certaines choses étaient trop belles pour être vraies et d'autres trop mauvaises pour l'être. Aujourd'hui je dois retourner en cours, j'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'y suis pas allée. J'ai arrêté d'y aller régulièrement, je n'en ai plus la force et ni la motivation. Je déprime depuis que je suis rentrée de la fête, je n'ai pas dormis lorsque Caleb a décollé et je n'ai dormis que trois heures cette nuit. Je suis épuisée mais trop effrayée par le monde pour pouvoir m'endormir en paix. Il est partout... Je le vois absolument partout. Tout ce que je touche semble être son torse, tout ce que j'entends me paraît sonner comme sa voix. Sauf que depuis qu'il est à New York, depuis que je lui ai envoyé « Adieu. » il ne m'a jamais donné de ses nouvelles. J'aurai pensé qu'il m'aurait au moins raconté sa première journée dans la ville des affaires mais non, rien. J'ai pensé à lui envoyer un message mais j'ai vite laissé tomber cette idée, moi ma vie est toujours la même, c'est à lui de me dire comment la sienne est devenue. Je ne suis pas du genre à faire le premier pas, Caleb a déjà été plusieurs fois l'exception à cette règle mais peu importe, pas aujourd'hui.

Lorsque je suis habillée et vaguement maquillée, je m'assieds à la cuisine et attrape un bol pour le remplir de fromage blanc que je couvre de muesli et de quelques fruits rouges. Je mange sans appétit et l'appétit ne me vient pas, même en mangeant. Peter entre dans la cuisine et attrape la cafetière qui était réglée pour lui faire son café il y a cinq minutes. Il prend une tasse et la rempli du liquide noir avant de la porter à ses lèvres. Il me regarde, je le sais parce qu'il est dans mon champ de vision, cependant mes pupilles ne sont pas dirigées vers lui. Non, depuis la nuit de mercredi à jeudi, mes pupilles n'ont pas bougées. D'ailleurs je ne suis presque pas sortis, la seule raison qui m'a poussée à aller dehors c'était la pilule du lendemain. La pharmacienne à d'ailleurs été très agréable et souriante. Je regarde toujours droit devant moi, perdu dans mes pensées que je suis incapable de gérer.

Peter : Je suis au courant pour Collins.

Je ne réponds pas. J'en ai absolument rien à faire de son avis. De toute manière je sais qu'il est fou de joie maintenant que Caleb et moi sommes littéralement séparés. Maintenant je vais redevenir Abby Sparks, le loup solitaire qui ramène des bonnes notes.

Peter : Je suis désolé, je sais que tu l'aime beaucoup.

Pourquoi ai-je l'impression que lorsqu'on rajoute « beaucoup » après « tu l'aime » ça lui fait perdre de l'importance ? Non, je n'aime pas Caleb beaucoup ; je l'aime. Je ne réponds toujours pas. Je n'ai pas envie d'entendre son avis mais je n'ai pas non plus besoin de sa compassion, d'autant plus qu'au fond de lui il ne compatit pas du tout.

Peter : Il va falloir qu'on parle Abby.

Moi : Je n'ai pas envie de parler.

Cela fait tellement de temps que je n'ai pas parlé que ma voix est enrouée, je ne suis pas sûre qu'il m'ait entendu d'ailleurs. Je n'ai pas le courage de répéter. Je me lève de table et laisse mon bol à moitié plein sur celle-ci. Je me brosse les dents et prends mon sac avant de m'en aller à toute vitesse. Je n'ai pas envie d'aller au lycée mais je préfère de loin aller n'importe où tant que je suis loin de cet appartement. J'appelle l'ascenseur et j'entends la serrure de la porte d'un de mes voisins de pallier, Madame Moore sort de chez elle.

Madame Moore : Bonjour mademoiselle Sparks.

Moi : Bonjour, Madame Moore.

Madame Moore : Alors comme ça tu connais ma petite fille, Daisy ?

Mysterious [Game]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant