Chapitre XVII: Don't worry.

210 14 4
                                    


C'est la semaine de la reprise des cours après les vacances d'automne. Depuis que j'ai accepté l'offre de Caleb je me sens mal. Je ne suis pas allée au lycée cette semaine et je suis encore en pyjama en ce vendredi après-midi et mon téléphone n'a plus de batterie depuis 3 jours. En temps normal je ne pourrais pas survivre sans mon téléphone plus d'une heure mais là mon état est déplorable ; je n'ai pas respirer l'air libre depuis la fête, je ne me suis pas habillé depuis la fête – je suis en pyjama, pas nue. Je n'ai contacté aucune personne du monde extérieur et je n'ai mangé qu'hier soir depuis quelques jours même si je dois avoué que je meurs de faim. Papa s'inquiète beaucoup même si il ne devrait pas ; je ne suis pas malade je me sens juste abominable. Est-ce que je pourrais retirer ce que j'ai dis ? Je ne veux absolument pas faire partie du conseil et de leur jeu stupide et écœurant. C'est de ma faute après tout, je n'aurais jamais du me laisser avoir par les caresses et les baisers de Caleb. Caleb est un putain de gros connard. Un connard sexy... Est-ce que je devrais retourner au lycée la semaine prochaine ? Non... Est-ce que je devrais retourner au lycée un jour ? Je suis prête à tout arrêter pour ne pas devenir comme eux. Je décide de prendre des nouvelles de ma classe par le biais de Jenny – que je n'apprécie toujours pas par ailleurs même si elle est la seule personne à qui je parle. Je mets donc mon téléphone à charger. Je déteste rester à la maison sans bouger et en pyjama, cela me fait me sentir sale et fatiguée. J'attrape ma guitare et la sort de son étui avant de me rendre compte que je n'ai pas envie d'en jouer. Je n'ai envie de rien d'autre que de me sortir de ce pétrin. Et quelle serait ma place dans le conseil ? J'espère qu'ils ne comptent pas sur moi pour faire la même chose qu'eux mais avec des garçons parce que si c'est le cas je préfère mourir. Bordel, mais qu'est-ce qui m'a prit ? Je suis une vierge qui va s'amuser à voler la virginité des autres, quelle ironie du sort ! Mon iPhone vibre pour m'annoncer qu'il s'allume, c'est la première chose numérique avec laquelle je suis en contacte depuis 3 jours. Je n'ai passé mon temps qu'à lire et à penser. Et dire que Caleb m'a touché... C'est dégueulasse, je ne devrais pas penser à ce genre de choses. Je me précipite vers la prise où est branché mon téléphone et m'asseye en tailleur en face de celle-ci pour voir tout ce que j'ai manqué. J'envoie un message à Jenny avant de recevoir une avalanche de messages et d'appels. J'ai six messages d'Harry, il dit qu'il veut me parler dans tous les messages sauf qu'il le reformule six fois. J'ai aussi deux messages de Mia qui me demande comment je vais et pourquoi je ne suis pas venu en cours. J'ai trois appels de Harry, un appel de Mia et sept appels anonymes. Caleb... S'il te plaît disparaît ! J'aimerais que ma vie redevienne comme elle l'était avant que je n'arrive dans ce lycée où j'ai fais la rencontre de Mia, Harry, Caleb et même Jameson. Comment peut-on être capable d'atrocités pareille à 17 ans ? Je repose mon téléphone en attendant une réponse de Jenny, je lui ai simplement envoyé « Quoi de neuf ? ». Quelqu'un frappe à la porte et je me tourne vers celle-ci pour voir mon père me regarder avec pitié. Avant même qu'il ne parle je me lève et me force à sourire.

Moi : Ne t'inquiète pas, Papa, je vais bien.

Je déteste le voir avec cet air triste. Depuis que Maman est partit et nous a abandonnés je suis la seule personne qui lui reste – il y a bien Mamie, mais elle est plutôt du genre sévère avec lui. Maman est partit il y a 7 ans maintenant, je me rappellerais du jour de son départ toute ma vie. C'était un jour de septembre, je me réveillais tard parce que Maman n'était pas venue me réveiller pour que j'aille à l'école. J'ai donc descendu les escaliers et j'ai vu Papa affalé sur le canapé, coudes sur les genoux et visage contre les paumes de ses mains. Je suis presque sûre qu'il pleurait mais nous n'en avons jamais reparlé. Maman est un sujet trop sensible, c'est la chose à ne pas mentionner dans une conversation. Bref, ce jour-là je suis allée m'asseoir à côté de Papa et j'ai posé ma tête sur son épaule qui était trop haute pour moi. Il m'a demandé pourquoi je ne dormais pas et j'ai répondu que Maman n'était pas venue me réveiller alors que je devais aller à l'école. Il n'a jamais répondu. C'était l'une des premières fois où j'ai vu Papa cuisiner et ranger la maison, il me disait que Maman était partit en voyage et qu'elle reviendrait dans quelques jours. Les quelques jours ont finit par se transformer en « bientôt » au fil du temps et les « bientôt » en « un jour ». En grandissant j'ai compris que « un jour » signifiait jamais. Maman ne reviendra jamais.

Mysterious [Game]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant